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Ce que j'ai ressenti:
La voix. La voix du Méchant, qui plus est…On the radio…Entendre et ne pas voir, développe l'imagination, énergisant l'esprit et c'est tout un monde de possibilités qui s'ouvre dans ce mystère : qui se cache vraiment derrière? Propre à chacun, mais pouvant prendre mille petites intonations trompeuses, elle peut aussi avoir dans ses cordes, toutes les façons pour mieux vous manipuler…Mais une voix a t-elle le pouvoir d'aller jusqu'à tuer?

La mort est un acte intime.

Un comédien se raconte et nous fait trembler aux vibrations chorales de son organe. Et toute la beauté de ce polar se tient dans ce mystère: les ondes chaudes de cette voix aux multiples capacités face à ces acteurs de l'ombre mis en scène derrière un rideau noir de corruptions. On est captivé par cet homme qui nous conte ses ennuis, mais qui va vite se retrouver dans une panade, encore plus vertigineuse…Et son talent d'orateur suscite les plus éhontées des convoitises: des mains avides qui veulent s'arracher son timbre caméléon, et des liasses de billets qui chantent une comédie malhonnête…Prenez donc place dans vos fauteuils, la radio vous livre son dernier show, plus vrai que nature. Vous pouvez appuyer sur le bouton rouge On Air pour le lancement de cette comédie cynique orchestrée par des pantins de scènes politiques et laissez-vous charmer par ces échanges brouillés d'ondes mensongères, et saturés de sourires carnassiers…

La langue est plus puissante que l'épée.

J'ai beaucoup aimé ce roman noir pêchu, à l'allure un peu rétro avec cet homme désabusé par la vie. Efficace et tendu jusqu'à la dernière page, j'ai aimé les failles et la sensibilité qui se cachait derrière cette voix, cette illusion d'homme violent torturé de bons sentiments. Rafael Menjivar Ochoa nous prouve dans ces pages, que les apparences sont toujours trompeuses dans les enjeux politiques. Il se plaît à nous enchanter de faux-semblants criants, et nous laisse vibrer au doux son des pièges meurtriers. Elle ne te fait pas rêver cette diffusion d'un bon moment de lecture?

Ma note Plaisir de lecture 9/10
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Une histoire bien noire et bien serrée.
Où l'auteur met en scène un comédien de séries radiophoniques recruté par une organisation politique pour un travail qu'il devine pas très catholique mais qu'il ne peut se permettre de refuser compte tenu de ses pauvres perspectives d'emploi des prochains mois et de ses poches vides.
Et où, en quelques minutes, toute la complexité et la perversité du système politico-médiatique du pays se retrouve sous les projecteurs où l'on devine les contraintes, la violence, les menaces et la manipulation. Et bien sûr le cynisme d'une population désabusée.
C'est d'une efficacité indéniable et si je ne mets "que" 3 étoiles c'est juste que mon appétence pour la littérature hispanophone reste assez faible malgré pas mal de tentatives. Question d'ambiances, de climats, de culture. Ceux qui ont plus d'affinités que moi avec l'Amérique Latine ne pourront qu'être comblés par cette fable à la fois simple et redoutable qui se lit d'une traite.
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Je n'ai pas accroché avec ce roman, l'histoire ne m'a pas emballée et les personnages ne m'ont pas convaincue...
Et pourtant l'intrigue était alléchante et pleine de promesses puisqu'il était question de police spéciale, de mystère, de l'utilisation d'une voix pour un faux témoignage et toutes les questions que cela soulève pour l'acteur. Mais cela n'a pas pris et je n'ai pas réussi à entrer dans cet univers.
J'ai trouvé que certaines choses étaient un peu longue à se mettre en place tandis que d'autres allaient beaucoup trop vite. Je n'ai ressenti aucune once de compassion pour le personnage et suis restée complètement hermétique à cette histoire quelque peu bâclée...

Mais voyons le côté positif, ce roman m'a permis de découvrir un auteur salvadorien et qui sait, peut-être que je me replongerai dans ce livre dans quelques temps et en aurait une approche différente.
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Après le directeur n'aime pas les cadavres, même auteur, même éditeur, même collection 'Les âmes noires', je ne peux dire que j'ignore qui est cet auteur salvadorien. J'attendais donc du noir, du sens de la formule, de l'efficacité sans chichis, un poil d'humour ... et de me faire un poil balader. Je n'ai pas été déçue.

Au chômage après une carrière dans le feuilleton radiophonique, un comédien sans le sou se voit proposer un petit boulot mystérieux où sa voix devrait faire merveille. Les commanditaires auraient un rapport avec la police, mais quelle branche? Il est malin, sent l'embrouille, mais peut-il refuser?

"J'irais, c'était certain. Je n'avais d'autre alternative, et ne pas en avoir était une bonne consolation pour la conscience."

Comme, par chance, je n'avais pas lu la trop bavarde quatrième de couverture, j'ai pu me faire promener avec bonheur, ressentant tout de même la noirceur de l'histoire et le cynisme du tout.
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Sur la voix de la rédemption

Tout est question de voix et de voies.

Un narrateur de feuilletons radiophoniques du Salvador des années 1970 se retrouve au chômage. Il erre un peu comme une âme en peine à la suite du décès d'une de ses collègues et seule amie du narrateur. Par un coup de pouce du destin et de son patron, il retrouve un job particulier : mettre sa voix à la disposition de services spéciaux pour prendre la place d'un homme mort et impliqué dans une affaire d'enlèvement politique qui a tourné au fiasco.

Ce qui marque dans ce roman est la concision dont parvient à faire preuve l'auteur pour faire monter la sauce de son roman noir autour de la personnalité du narrateur dont on ne connait que la voix : celle qui raconte l'histoire et celle qui fait de lui le personnage central de ce roman.

Avec une économie d'effets, de mots, de scènes, de tout…, Rafael Menjivar Ochoa livre un roman aussi dense que noir et, il faut bien le dire, efficace. le lecteur vit les mêmes événements que le narrateur et bénéficie des mêmes raccourcis et informations que lui pour se faire son idée des tenants et des aboutissants. Force est de constater qu'on est content de n'être qu'en position de lecteur et pas à la place du narrateur qui se retrouve dans une position alambiquée : à la recherche d'un travail, il est contraint d'accepter un rôle de faussaire et de prêter autant sa voix que son physique à un opposant au régime qui l'emploie de manière ponctuelle.

Dans cette sorte de régime, finalement, chacun survit comme il peut plus qu'il ne vit réellement. La pression gouvernementale, policière, sociétale est un vrai étouffoir à personnalité. le narrateur tente alors malgré tout de conserver une voix à part dans ce déchaînement de folie à tous les étages. La voix du narrateur tente alors de prendre la voie d'une certaine moralité ou honnêteté…

Tout se mélange dans ce récit en forme de coup de poing : vérités et mensonges s'entremêlent pour mieux perdre le lecteur qui ne sait plus qui est honnête et qui ne l'est pas, qui est vraiment acteur et qui ne joue pas la comédie (ou le drame), qui incarne un rôle et qui joue le sien…
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La morale et l'éthique n'ont que peu de poids face au besoin d'argent. Un roman comme un café, noir, serré, sans sucre. Une plongée dans les coulisses, malpropres, du pouvoir.

Plein de sous entendus, de semis vérités, ce roman explore la création de « la vérité » par ceux qui détiennent le pouvoir. Et la première arme dont ils disposent, c'est la voix. Celle du narrateur par exemple, en mal de succès.

Un jeu de dupes auquel est convié le lecteur dans une sorte de conte sombre et cruel, où vérité et mensonge ne sont, finalement que des valeurs subjectives, l'une valant bien l'autre.

Avec cynisme, une bonne dose d'humour noir et d'ironie, Rafael Menjívar Ochoa interroge le pouvoir, les médias, l'incrédulité et les complicités diverses travaillant à la création de la vérité.

Une imposture qui vaut bien les billets de 1000 craquant, les petits arrangements avec la morale et l'amour propre.

Une fable intemporelle, sur le pouvoir et ses manigances, ses chiens de garde et ses victimes.

d'une écriture étonnamment légère pour le sujet abordé, l'auteur nous dépeint une société fait de faux semblants et de duperies, où l'opinion publique se travaille aussi bien avec les feuilletons radiophoniques (le spectacle) qu'avec des mensonges d'état (la politique), les deux usant des mêmes artifices. La voix d'un seul homme, acculé par le besoin etla peur de la misère.

Tout est en place pour gouverner. ON AIR !
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Voici un roman intemporel. Pourquoi ? Parce qu'il tend à démontrer a toujours exister et on le remarque, on en prend conscience de plus en plus.
Ce roman dénonce en peu de pages (150 environ) plusieurs choses qu'on peut observer cruellement ces jours-ci.
Tout d'abord le pouvoir quasi suprême de l'Etat, son pouvoir de persuasion, de contrainte, le gouvernement certes élu mais qui se transforme en dictateur une fois en place.
Ensuite son bras armé, notamment la police, qu'il utilise pour les « sales besognes », officielles ou officieuses.
Enfin, la manipulation au combien facile des médias pour nous faire croire tout et n'importe pas.
Ici donc, un comédien de feuilletons radiophoniques sans emploi est contacté par une branche « spéciale » de la police afin de prêter sa voix à un homme décédé alors qu'un homme d'affaire a été enlevé et exécuté. L'argent aura t'il raison des états d'âme d'un homme « du peuple » ? Accepter de se prêter à ces manipulations du public est-ce se perdre soi-même ? Rafael Menjivar Ochoa tente d'y répondre à travers son personnage, un homme perturbé par l'offre qu'on lui a faite, qui n'est jamais dupe même s'il le voudrait, qui hésite, qui a peur, qui désapprouve mais s'exécute.
Je ne peux pas dire que le style m'a vraiment accrochée au contraire du thème. J'ai un vrai regret cependant. J'aurais aimé que ce roman soit plus fourni, plus développé et que les conséquences y soient plus détaillées.
Un peu à l'image des nouvelles, ce roman m'a frustrée par sa brièveté et ce sentiment d'inachevé.
Par contre, découvrir une littérature Sud-Américaine a été un vrai délice et je lirai avec plaisir les autres volets de la trilogie puisque ce roman fait partie de la « trilogie mexicaine » de certaines façons de mourir.

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Cette oeuvre incisive, brute, sombre et désabusée que livre Rafael Menjívar Ochoa.
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Ce n'est pas si souvent que l'on a l'opportunité de lire un auteur Salvadorien de par nos contrées, c'est pourtant possible grâce au talent de dénicheur de Quidam éditeur. Voici un polar très particulier dont je vais tenter de vous dresser le scénario de manière aussi peu confuse que possible. le narrateur dont nous ne connaîtrons pas l'identité travaille dans une station de radio pour laquelle il joue de sa voix ambivalente dans des feuilletons radiophoniques après avoir été acteur de théâtre, accompagné par Gudalupe Frejas, sa partenaire professionnelle, qui lui donne la réplique. Seulement, il joue toujours les méchants, les ordures. Possédant une certaine notoriété auprès des fidèles auditeurs, il est impossible de lui laisser tourner pour des publicités, sa voix serait immédiatement associée à ses rôles de salauds. Donc il se retrouve au chômage.

Sur ces entrefaites Gudalupe décède, c'est là qu'il réalise qu'il l'aimait. Son ombre va d'ailleurs hanter le récit. Un ténébreux service spécial de police propose à notre narrateur sans le sou un contrat fort juteux mais qui n'est pas sans risque et dont voici les données : un type châtain a assassiné un révolutionnaire qui devenait gênant pour le pouvoir. le meurtrier, prisonnier politique, serait mort, le narrateur est recruté pour jouer son rôle vocal, avouer le crime auprès de journalistes et donner toutes les preuves de l'assassinat en se faisant passer pour le meurtrier afin de faire croire qu'il est bien toujours vivant.

Ce roman est celui des faux-semblants : du faux paralytique en passant par la fausse veuve (quoique !) puis par la fausse amoureuse, les fausses infos des journaux. Pour les défunctés c'est pareil, il n'est jamais clairement dit qu'ils sont bel et bien morts, et si ça l'est, c'est parfois démenti quelques pages plus loin. Où est la vérité ? Y'en a-t-il une d'ailleurs ? Et ne peut-elle pas jaillir de fausses preuves ? C'est le bal des masqués dans ce polar atypique. Un personnage peut être un bras armé du gouvernement tout comme un leader de la guérilla. Les convictions sont sans cesse chahutées, discutées, infirmées. Qui sont les interlocuteurs ? Qui est cette Maria qui semble tomber amoureuse du narrateur plus vite que l'éclair ? Et où diable se déroule l'action ? Au Mexique sans doute, même si rien n'est précisé. Même chose pour l'époque, on aurait tendance à la situer en 1956, mais là non plus rien n'est sûr.

Une spirale infernale qui procède par informations aussitôt contredites pour un récit haletant, sans temps mort (la brièveté du roman lui donne encore plus de force) et résolument politique. L'ombre de KAFKA semble planer à chaque page. Derrière les semelles collantes d'une intrigue sombre et poisseuse, l'auteur sait agrémenter son exposé de quelques tirades drôles échouées là comme un cheveu sur la soupe (même si l'un des personnages principaux est chauve).

Le titre est sacrément bien trouvé, car la voix humaine et le mensonge sont les deux piliers de ce bouquin déstabilisant – le premier titre édité était « Les années flétries », bien moins parlant - qui est le premier volet d'une trilogie baptisée « de certaines façons de mourir… » (d'ailleurs est-ce vraiment une trilogie ? là aussi les cartes sont brouillées), c'est aussi une nouvelle réédition (de 2018) et accessoirement un pur régal. Attendons les rééditions des prochains tomes, si elles sont du même tonneau, nous n'avons pas fini de nous délecter, ne les ratez pas. L'auteur est décédé en 2011.
https://deslivresrances.blogspot.fr/
Lien : https://deslivresrances.blog..
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Amérique centrale, 1970 : à propos de voix à la radio et d'imitation de la vie, un court texte saisissant, une dictature en cours d'installation.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/04/15/note-de-lecture-ma-voix-est-un-mensonge-rafael-menjivar-ochoa/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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