Un ranger prêcheur, on avait déjà vu ça dans les films, mais Cotton's Warwick n'a jamais brillé par son originalité. Et même jamais brillé tout court.
À part ça, on picole, on pisse, on bouffe, on chie et lorsqu’on vote, c’est pour celui qui promet d’augmenter le quota d’eau des plus isolés. Le dernier polly a trahi sa parole, alors on l’a enchaîné à l’arrière d’un 4 x 4 et traîné jusqu’au désert. En l’absence de témoins, le Ranger Quinn a classé l’enquête, et pour cause : c’est lui qui conduisait.
Puis, à trop être exploité, le sol est devenu stérile. Une malédiction, comme si être né dans l’Outback ne suffisait pas. Lâchés par le gouvernement, privés de subventions, beaucoup se sont résolus à vendre leur bétail, leurs exploitations, et Cotton’s Warwick s’est dépeuplé. Exodes, mais pas seulement : de misère en détresse, toutes les épouses se sont suicidées, réduisant la population à dix-sept habitants. Depuis, on survit grâce à la viande de sangliers et de kangourous.
Loin des sites touristiques, très loin des « grandes » Darwin et Alice Springs, le village est coupé d’un monde qui ne s’est jamais intéressé à lui. Les pionniers s’en foutaient, trop occupés avec les mines d’uranium et le reste. C’était l’âge d’or, celui de l’agriculture outrancière et de l’irrigation abusive.
À Cotton’s Warwick, il y a autant de champs de coton que d’anges à Los Angeles. Ici, il n’y a rien. Excepté quelques fantômes à la peau rougie de terre, reclus dans le trou du cul de l’Australie. Perdus au fin fond du Northern, ce néant où la bière est une religion et où les médecins se déplacent en avion.
Faïza et Rick observent, avec le sentiment d’avoir été téléportés au 18e siècle. Bicoques, lanternes et – "Bienvenue à Cotton’s Warwick !" – chats cloués aux portes.
- Moi, je l'aime bien, cette chanson.
- De la merde, je te dis. De la merde de nègres.
S’il y a quelque chose à déplorer, ce n’est pas que ce con soit mort, mais que son frère soit encore en vie.
Les hommes sont ainsi : un changement et toute une communauté vacille. Ça a débuté avec la mort de Pat, ça continue avec la messe différée.
Loin des sites touristiques, très loin des « grandes » Darwin ou Alice Springs, le village est coupé d'un monde qui ne s'est jamais intéressé à lui. Les pionniers s'en foutaient, trop occupés avec les mines d'uranium et le reste. C'était l'âge d'or, celui de l'agriculture outrancière et de l'irrigation abusive.
Puis, à trop être exploité, le sol est devenu stérile. Une malédiction, comme si être né dans l'Outback ne suffisait pas. Lâchés par le gouvernement, privés de subventions, beaucoup se sont résolus à vendre leur bétail, leurs exploitations, et Cotton's Warwick s'est dépeuplé. Exode, mais pas seulement : de misère en détresse, toutes les épouses se sont suicidées, réduisant la population à dix-sept habitants. Depuis, on survit grâce à la viande de sangliers et de kangourous.
À part ça, on picole, on pisse, on bouffe, on chie et lorsqu'on vote, c'est pour celui qui promet d'augmenter les quotas d'eau des plus isolés