Bienvenue à Cotton's Warwick

Karen s’épile à la cire, choix douloureux qui lui donne l’impression d’être encore une femme. Se faire belle, sexy, pour un homme qui ne viendra jamais et oublier un peu sa prison. Ailleurs, elle serait parfumée à autre chose qu’à l’huile de friture et aurait deux enfants à récupérer à l’école après son shopping.

Les pitbulls aboient, puis se mettent à grogner. Leur maître se retourne, se découvrant observé par un razorback. Là-bas, à une cinquantaine de mètres. Sa corpulence énorme. Ses gros yeux jaunes, hypnotiques. Ses défenses, semblables à des sabres.

La bête le soulève, le balance de droite à gauche. « Plic ! », « Ploc ! », « Plic ! », « Ploc ! »… le sang s’écoule au rythme de la gueule, projetant des effusions toujours plus rapides, jusqu’à ce que Ryan se retrouve bazardé dans le ciel. Il virevolte, désarticulé tel un pantin, puis s’écroule bruyamment.

Le ronronnement des machines, l’atmosphère de chair et d’urine, tout ça. Il plonge deux doigts à l’intérieur de sa joue, creusant sa plaie, puis extirpe une mouche. Il l’examine, l’écrase entre son pouce et son index.