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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
On va suivre une jeune interne des hôpitaux en gynécologie. Elle doit exercer pendant six mois dans une unité dédiée à la médecine des femmes ce qui va à l'encontre de son envie.

Cependant, progressivement, elle se rend compte de toute la richesse et la complexité de son métier entre avortement, contraception, violences conjugales, maternité des jeunes adolescentes et accompagnement des cancers gynécologiques en phase terminale. J'ai bien aimé la progression de cette jeune interne qui croyait tout savoir car elle était major de sa promotion. Il y a tant de choses différentes sur le terrain. Cela va la transformer en un médecin plus humain.

C'est l'adaptation assez touchante d'un livre de Martin Winckler superbement mise en image par Aude Mermilliod avec une illustration pleine d'émotion. de l'avis général, c'est une franche réussite. Je n'ai pas lu le roman mais j'ai bien aimé cette BD. Il y a effectivement une très belle sensibilité des personnages. C'est une lecture qui ne peut faire que du bien et c'est tout à fait louable.

Un mot sur le graphisme pour souligner la douceur du trait. J'ai beaucoup aimé cette ligne claire ainsi que la couleur. Cela ajoute à la lisibilité de l'ensemble et cela contribue au dynamisme de ce récit documentaire.

La puissance de cet ouvrage m'a marqué entre respect du patient et écoute face à la maladie mais surtout ce final en apothéose. Je ne suis pas le seul d'ailleurs. Evidemment, je ne peux qu'ajouter ma voix à ce concert de louanges pour une BD maintes fois coup de choeur.
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Ce livre est l'adaptation graphique du roman de Martin Winckler, qui porte le même titre : "Le choeur des femmes". Nous y suivons le docteur Jean Atwood qui, pour pouvoir valider son internat, doit travailler six mois dans une section particulière : le MLF ou Médecine de la Femme, ainsi le docteur Franz Karma nomme-t-il son unité. Alors que Jean se voit un éminent chirurgien dans un avenir proche, elle va devoir apprendre désormais à écouter et entendre ses patientes, tenir compte de leurs avis autant qu'apprendre à ne pas les juger.

Pour qui a déjà lu le roman de Martin Winckler, les thématiques ne sont pas une surprise : les femmes avant tout, dans toutes leurs différences et similitudes, ainsi que la gynécologie et les différentes manières de la pratiquer. Aude Mermilliod y ajoute sa touche personnelle, en choisissant de mettre systématiquement en avant les différents états d'âme de Jean. Hormis des dessins assez minimalistes en ce qui concerne les décors et tout ce qui entoure les personnages, elle ne lésine pas en revanche sur les différentes émotions par lesquelles ils passent.

Cette adaptation permet de donner à nouveau la parole aux femmes, quels que soient leur âge, leur milieu social, leur situation familiale, leurs croyances, leur vécu ou leurs caractéristiques physiques. Leur est donnée l'occasion de s'exprimer et d'être écoutées et entendues jusqu'au bout, de se libérer ou du moins de mettre en mots leur colère, leur incompréhension, leur douleur.

Toujours aussi percutant grâce à toutes ces femmes qui croisent le chemin de Jean, grâce à Jean aussi qui doit elle-même faire face à ses propres déboires, ainsi qu'au docteur Franz Karma, ce récit mélange histoires féminines personnelles et histoire de la gynécologie. Il fait s'effondrer un à un tous les préjugés qui, encore de nos jours, prédominent. Il y est notamment question d'éthique, de respect, de confort et d'écoute que, souvent encore aujourd'hui, la plupart des médecins mettent de côté au profit de leur pratique et de leur propre confort. Mais il est aussi question d'accouchement, d'avortement, de contraception, de menstruations, ou encore d'intersexuation, de genre ou d'orientation sexuelle.

Cette histoire est toute de bienveillance et d'humanité, de sensibilité, autant qu'elle nous jette à la figure toute la colère des femmes, leur ras-le-bol quant à la manière dont elles sont traitées et jugées par des professionnels qui ne se donnent même pas la peine de les connaître ou du moins de les comprendre.

Je n'avais pas souvenir d'un langage aussi familier, j'y ai retrouvé en revanche les personnages tels que je les avais imaginés, ainsi que la même ambiance au sein de cette unité spéciale, les mêmes messages, les mêmes cris de colère.

Une histoire puissante, très animée aussi, lumineuse autant que révoltante, qui prêche la tolérance et met l'accent sur l'acceptation de ses différences, aussi bien physiques que psychiques.

Une très très chouette adaptation.
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"La médecine a fait des miracles depuis un siècle, inventant par milliers des maladies nouvelles." Louis Scutenaire.
La jeune Jean ( prononcez Djiin) Atwood, interne et 4 fois major de sa promotion, doit se résigner à faire un stage de 6 mois, chez " Barbe Bleue" gynécologue, le docteur Franz Karma dans son unité "Médecine de la femme".

Barbe bleue séduit sans vergogne les malades et les infirmières, mais est sans pitié pour les internes sous ses ordres... Jean veut faire de la chirurgie et non pas écouter les malades se plaindre ou parler d'elles- mêmes!
Alors que le docteur Karma prend son temps, écoute et refuse les diktats des pontes de la médecine..." qui se prennent pour Dieu."

Il laisse même Catherine , une malade en phase terminale, occuper une chambre... sans jugement, ni état d'âme
-" Mais combien de temps?" Demande Jean.
- "Tu sais. Je ne suis pas devin. Par principe , je ne fixe jamais l'heure de décès avant de l'avoir prononcé." répond le docteur Karma

Combien de femmes ont servi de cobayes, à des pratiques douteuses?
"Sabrina avait 14 ans et désirait un moyen de contraception et le médecin (un homme)à posé la pire question, à une adolescente:
- Avez vous déjà des rapports sexuels?"
- Pourquoi la pire question ?" demande Jean.
-L'activité sexuelle des femmes ne nous regarde pas. Si elles en parlent spontanément, ok. de quel droit devions savoir avec qui elles baisent, à quelles fréquences et dans quelles positions?"
- Mais savoir si elles ont des relations est utile au diagnostic!" s'énerve Jean.
-Quel diagnostic? Une femme qui veulent une contraception , n'est pas malade."fait Franz Karma...

Une relation médecin-malade mise à l'honneur, dans la dignité des femmes et du corps humain. On aimerait que "Djiin" Atwood exauce nos 3 voeux: qu'elle ouvre les yeux sur la difficulté d'être une femme,
"Vous ne pouviez pas apprendre avec des lunettes noires" avec son cortège de problèmes. Ou de subir des médecins qui veulent aller le plus vite possible, avec morgue et suffisance, lors des consultations...

" La pince Pozzi n'est pas nécessaire pour poser un stérilet. Les stérilets sont en plastique souple, ils plient et se déforment pour s'insérer facilement."
Inutile de maltraiter les femmes...
-" Je n'ai jamais entendu ça, ni lu dans aucun bouquin" avoue Jean...
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Jean est loin d'être enthousiaste à l'idée de passer les 6 derniers mois de son internat en gynécologie obstétrique. Bien au contraire ! D'autant que le stage se passe au coeur du service du docteur Franz Karma, surnommé Barbe Bleue, et qui a renommé sa section « Médecine de la Femme ». Elle ne manque pas, d'ailleurs, de bien l'informer qu'aussitôt après ce stage, elle retourne directement en chirurgie. Dès que les premières patientes franchissent la porte de son bureau, Jean ne peut s'empêcher de souffler, de s'impatienter, de s'énerver parfois, de sourire ironiquement devant les méthodes employées par le docteur Karma, qui, lui, favorise le dialogue. S'il a bien remarqué son comportement, il lui demande de changer et d'arrêter de juger les femmes. Aussi lui propose-t-il une semaine à l'essai. Elle n'aura qu'à le suivre, observer, noter, faire ce qu'il lui demande, adopter une attitude plus indulgente envers les patientes. Si elle pense que leurs visons des choses est trop différente, il la laissera partir en validant son semestre...

Jean Atwood, brillante élève qui a terminé major de sa promotion, ne se doute pas un seul instant que son stage effectué au service gynécologie obstétrique du docteur Karma va changer aussi bien sa vie que sa conception de la médecine. Cet album, adapté du roman éponyme de Martin Winckler, se concentre, d'une part, sur la vie de Jean, que l'on découvre peu à peu, notamment les raisons qui la poussent à s'orienter vers la chirurgie gynécologique, d'autre part, sur toutes ces femmes dont le témoignage (certainement authentique) est tout aussi touchant qu'émouvant puisque concernant une partie très intime et complexe d'elles-mêmes. S'il y est question d'avortement, de contraception, de maternité, l'album traite également de sujets plus profonds tels que les pratiques gynécologiques abusives ou traumatisantes, les nouvelles façons d'aborder la médecine (basée sur l'écoute et l'empathie) mais aussi l'intersexuation. le résultat n'en est que plus poignant, très intéressant, et en rien plombant tant le duo formé par Jean et le docteur Karma est pétillant et haut en couleurs. Graphiquement, Aude Mermilliod, avec ses planches aérées au trait fin, apporte de la légèreté et du dynamisme au récit.

Un roman graphique tendre et profondément humain...

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J'ai déjà lu et apprécié le roman du même nom de Martin Winckler. Aussi, quand il y a quelques temps ma meilleure amie m'a offert cette bande dessinée directement inspirée du dit roman, j'ai été ravie.
Je me suis laissé le temps de trouver le bon moment pour la lire, et ce week end était pour moi propice pour la lecture de cette très belle bande dessinée.
Je ne peux que saluer le talent d'Aude Mermilliod qui a su restituer avec finesse et sensibilité l'âme du roman et surtout en faire une oeuvre vraiment aboutie.
Que ce soit au niveau du dessin ou du scenario, il n'y a absolument rien à dire car tout sonne tellement juste.
On ne peut qu'être touchée par cette histoire qui est à mettre entre toutes les mains.
Une réussite.
Merci ma Véro !


Challenge Multi-Défis 2022
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J'avais beaucoup aimé le roman dont cette bande dessinée est l'adaptation et je ne suis pas déçue du tout par cette version plus courte mais tout aussi poignante des débuts de la vie professionnelle d'une jeune femme médecin un peu trop sûre d'elle.
Jean va en effet découvrir dans le cadre d'un stage les consultations gynécologiques du docteur Karma, un médecin qui privilégie l'écoute des patientes aux actes purement médicaux.
De nombreux thèmes sont abordés : contraception, désir d'enfant, avortement, violence conjugale, inceste, viol...et la BD s'attache aussi et surtout à montrer que le corps des femmes a longtemps été un simple objet médical, que les soignants n'étaient pas vraiment formés à l'écoute, qui fait pourtant partie intégrante de la médecine et que la douleur des femmes, qu'elle soit physique ou psychologique n'était pas écoutée du tout.
Une BD instructive, jolie dans sa forme et très forte.
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Jean, brillante interne qui se spécialise dans la chirurgie gynécologique doit faire son dernier stage chez le Docteur Karma, adulé par son service et ses patientes. Mais cela commence mal car Jean est très vite exaspérée par les longes consultations durant lesquelles les femmes se confient tandis que son tuteur est tout aussi exaspéré par le comportement pragmatique et peu empathique de la jeune interne.

Voilà l'idée de départ et tous les questionnements qui s'ensuivent : comment exercer la médecine, pourquoi être médecin, et comment ces deux-là vont s'apprivoiser et finalement s'aimer. La Bd nous raconte cette rencontre avec en toile de fond, les cas qui se succèdent dans ce service de gynécologie.
Je ne connaissais pas le roman de Martin Winckler (j'ai juste lu La maladie de Sachs il y a très longtemps).

J'ai dévoré cette bd passionnante et bien écrite. Même si je n'ai pas lu le roman, je pense qu'il s'agit d'une excellente adaptation qui en restitue l'âme et le message. Impossible de ne pas se sentir concernée quand on est une femme mais je suis persuadée qu'elle peut tout autant intéresser nos hommes ! Les personnages sont vraiment très attachants et ce roman graphique se lit d'une traite sans une seconde d'ennui. Une lecture hautement recommandée !
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Emotion et pédagogie sont au programme de cette adaptation en BD par Aude Mermilliod du livre de Martin Winckler. "Le Choeur des femmes" est un roman graphique bouleversant sur le soin gynécologique et plus largement sur les questions liées au corps et à l'intimité des femmes.
C'est l'histoire d'une jeune interne, première de classe et aspirante chirurgienne, qui débarque un jour, en stage, dans un département de médecine différent. Ici, dans ce centre de la médecine de la femme, au lieu de donner son avis, on lui demande d'écouter. Au lieu de juger, on s'attend à ce qu'elle aide. En mode sympathie, bienveillance et surtout empathie.
Choc des cultures. Choc personnel. Et choc de lecture. Certains passages sont durs, les images y sont crues, tandis que d'autres segments sont terriblement touchants.
Les dessins avec un coup de crayon sobre, par contre, ne m'ont pas convaincue, même au début, je pensais que Jean était un garçon avec ses cheveux et don look androgyne. le récit est entrecoupée de confidences de femmes. On y découvre des histoires d'abus, de maladie et tout simplement d'amour. Parce que derrière toutes les plaintes au sujet de leur pilule, leurs seins douloureux, ou autres, il y a un contexte, un vécu, et bien sûr un ressenti. Il faut apprendre à écouter les patientes. À commencer par apprendre à s'écouter.
Une lecture pour tous, captivante et bouleversante.
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Si j'avais pu mettre 6 étoiles sur 5, je l'aurais fait ! Il y a 12 ans, je découvrais le Choeur des femmes, de Martin Winckler, un livre resté dans ma mémoire pendant tout ce temps, et qui reste l'un de ceux qui m'a le plus bouleversée dans ma vie.
Il n'en fallait pas plus pour que je me jette sur cette adaptation du roman en bande dessinée.
Et je n'ai pas été déçue. J'ai retrouvé et redécouvert cette même émotion, ce même bouleversement provoqué par ces histoires, ces destins, ces prises de conscience, mais aussi ces personnages et l'humanité qui s'en dégage.
J'ai trouvé que cette proposition de relecture illustrée était très sensible, pertinente. Elle met en lumière des points phare du roman et réussit à en extraire l'émotion, le savoir, la personnalité des personnages, avec à la fois beaucoup de puissance et de sobriété.
On retrouve les thèmes essentiels abordés par Martin Winckler dans son roman : le consentement, l'interruption volontaire de grossesse, les consultations en gynécologie, le regard porté sur les personnes intersexes, le genre, l'orientation sexuelle, le désir d'enfant etc. Une mine de thématiques qui nous touche tous et toutes.
Un grand bravo pour cette réappropriation subtile, puisque cette adaptation est un pari plus que réussi. A lire ! A relire ! qui que vous soyez !
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Je n'aime en général pas beaucoup les adaptations de romans en BD: soit que j'ai lu le roman et que je suis déçue de ne pas trouver dans la BD les éléments qui font toute la finesse des articulations du roman; soit que je ne l'ai pas lu et que je trouve la BD creuse parce que, sans doute, l'intérêt du roman est dans l'écriture et que les images n'arrivent pas à combler le manque.
Dans le cas présent, je n'ai pas lu le roman, n'ayant pas été particulièrement emballée par La maladie de Sachs. J'ai choisi de lire cette BD, un peu pour éviter de lire un roman qui pourrait me décevoir et beaucoup parce qu'elle faisait une unanimité qui m'a rendue curieuse. Et je n'ai pas été déçue.La BD se suffit à elle-même. C'est clair, c'est bien mené, à la fois informatif et romanesque. Les dessins sont sobres et pourtant très évocateurs dans une tendance que je trouve très actuelle et très éloignée de la ligne belge dominante des décennies passées. Bref, j'ai adoré et je recommande chaudement cette lecture qui ne demande que quelques heures.
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