on nous prévient...
on nous prévient
de l’avenir il pleut
dans la fenêtre d’alors
un lampadaire
la nuit imminente la mer
des galets que les vagues
charrient et usent
la pierre grondant sous l’eau
on traverse la station
pareillement désolé
la nuit personne on marche avec son ombre
qui reste à dire
un seuil
extrait 2
tu cherches traduire
un col
le liminal
le transitoire
un heurt chaotique
de matières ridées
aplats et caches
le dur
de la pierre dans le déferlement
dans la casse
l’érosion
la carrière
des sens
p.16
un seuil
extrait 1
tu dis le temps du souvenir
s’abîme
dans la durée du mythe
et franchit
je marche quelqu’un
tu dis mourir
les forêts
le mot dehors
je me quitte
me tais
les forêts
c’est l’autre du silence
toi
tu dis c’est le temps du renard
p.15
un seuil
extrait 5
dans la contrainte du jour
quelqu’un se tient face
nous nous regardons
restons figés
quelqu’un
s’en va sans
nous séparer
p.19
et refuge
terre et qui se tient possible
ou mâchoire
le chemin terrible
d’écrire
comme enfant les nuages passer
ce qui tombe tombait sans le dire d’ombre les pas
retournant le sol avec personne dedans je vais le sentier
parcours la pierre — la pierre foulée où tu te fais pas
et ombre déplaçant quelqu’un de toi retourne parler
mais ne s’entend nom ni le chiffre de qui me rassemble
on verrait
dehors
trouer la langue