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3,97

sur 462 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelle touchante lecture...
Yui a perdu sa mère et sa fille dans le tsunami de 2011 qui a ensuite engendré la catastrophe nucléaire de Fukushima. Après quelque temps, son deuil est difficile et elle décide d'aller à Bell Gardia. Lieu au bord de mer, au creux d'un jardin délicat au calme spirituel, une cabine téléphonique non reliée au réseau retransmet les paroles des vivants aux défunts, une façon de faire son deuil en échangeant avec ce qui manquent. En se rendant à Bell Gardia, Yui fait la connaissance de Takeshi, un homme qui a lui aussi perdu quelqu'un pendant la catastrophe. Ils ne se quitteront plus.

En commençant ce roman, je me souvenais encore clairement du Goûter du Lion de Ogawa Ito et Tant que le café est encore chaud de Tochikazu Kawaguchi. Traitant tous les deux de la mort, ces romans japonais délicats sans être mièvre, m'avaient beaucoup plu, mais je craignais de ne pas avoir envie de lire de nouveau une histoire de deuil. Si les passages concernant la mort de ses proches m'ont beaucoup émue, l'histoire de Yui nest pas comme celle que j'ai pu lire avant, message autour de la mort, de sa fatalité mais aussi de l'importance de profiter de la vue. Elle est finalement très belle car elle s'intéresse ici à la place de la douleur de la perte dans le renouveau, la place des défunts dans notre vie, le remplacement ou non et surtout le fait que l'amour, la vie et les autres personnes qui nous entourent nous permettent d'avancer et de continuer à vivre des moments de joie malgré la peine, car peine et joie sont intimement liés.

Une lecture que je recommande chaleureusement
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Depuis quelques temps, le Japon s'invite de plus en plus dans nos maisons. Nous découvrons le pays du soleil levant avec étonnement, plaisir ou passion en fonction de nos affinités avec cette contrée lointaine.
Il est certain que la culture japonaise est éloignée de la nôtre. Si je ne suis pas une grande adepte de leurs univers télévisuels, j'ai une certaine tendresse pour leurs écrits. L'univers littéraire japonais est riche et poétique. L'ambiance de leurs récits est comme leur pays d'origine à des milliers de kilomètres du nôtre.
D'origine italienne, Laura Imai Messina connait bien le Japon puisqu'elle y vit depuis 15 ans. Mariée à un Japonais, elle y travaille et élève ses 2 enfants. « Ce que nous confions au vent » est son premier roman.
Sorti en mars 2021 aux éditions Albin Michel, ce roman court de 288 pages (environ 5 heures d'écoute) est une belle réussite. Mêlant les cultures européennes et nippones, il a la légèreté du vent malgré un thème très dur : le deuil.
Nous savons tous que le Japon a été frappé par un terrible tremblement de terre entrainant un tsunami meurtrier. Ces événements ont marqué le pays et laissé de nombreuses personnes dans le chagrin du deuil. Près de 20 000 personnes ont péri ou tout simplement disparu du jour au lendemain ce 11 mars 2011.
Nous le savons bien. Des pires épreuves naissent souvent de jolies initiatives. Peu de temps avant la catastrophe, Itaru Sasoki a installé une cabine téléphonique dans son jardin. Drôle d'idée n'est-ce pas ? Itaru venait de perdre l'un de ses cousins. Ce téléphone non branché lui a permis de poursuivre sa relation avec ce dernier et de conclure sa conversation.
C'est ce concept que Laura a exploité pour l'écriture de son roman. Elle invente la vie d'une jeune femme, Yui qui se retrouve seule au monde après le tsunami. Elle ne vit plus. Elle survit entourée de ses souvenirs ou du moins de ce qu'il en reste.
Ce 11 mars, elle a perdu sa toute petite fille ainsi que sa maman. Mère célibataire, elle est à présent orpheline de sa mère et désenfantée. Difficile pour elle d'effacer sa douleur. Animatrice d'une émission radio, elle découvre à travers le témoignage d'un auditeur l'existence du Téléphone du vent.
Une cabine téléphonique qui permet de parler aux disparus. Yui décide de s'y rendre. Elle n'arrive pourtant pas à émettre le moindre son… Malgré tout, elle y rencontre Takeshi et sa fille. Cette rencontre ainsi que toutes celles qu'elle fera près de ce téléphone lui donneront la force d'accepter l'inacceptable et de poursuivre sa route le coeur un peu plus léger.
Ce livre que j'ai eu la chance d'écoulire dans sa version audio grâce à Audiolib et Netgalley est un fabuleux partage sur le chemin du deuil. Malgré la dureté du thème, la lectrice, Clara Brajtman, nous propose une lecture parfaite. Une voix posée, décidée et en adéquation avec l'histoire et la personnalité de Yui.
Ce roman nous offre une véritable ouverture sur le deuil. le deuil que nous vivons tous à un moment ou un autre de notre vie. Chaque culture le vit à sa façon. J'ai trouvé cette approche riche et intéressante.
Après coup, j'aurais voulu avoir le livre au format papier pour pouvoir suivre les paroles de Clara Brajtman tant elles me touchaient.
Un voyage au coeur du Japon à envisager pour se donner l'autorisation de vivre nos deuils autrement, d'accepter de prendre le temps de laisser glisser entre nos doigts ces vies que nous avons croisées, qui nous ont bercés, soutenus ou tout simplement aimés.
Prendre le temps de dire au revoir, de ne regarder que le juste et le vrai, d'en faire une force et de poursuivre sa vie en emportant le meilleur de ceux qui ne sont plus. le reste…libre à nous de le confier au vent.

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Ce livre est dédié aux victimes du tsunami de 2011.Ce roman est d'une forte intensité émotionnelle. Fukusima et sa centrale nucléaire avait plus retenu l'attention du monde, mais une ville de 20'000 habitants a disparu sous les eaux dont la fillette et la mère de Yui. Yui apprend qu'une cabine téléphonique avec téléphone sans fil attire les désespérés qui viennent parler à leurs disparus. La douleur de Yui est trop forte, elle ne s'approche pas, reste dans le jardin et remarque un homme qui porte la même tristesse. Ils deviennent amis. Parfois, en regardant la mer, elle est prise de nausées, mais peu à peu la souffrance s'apaise, le présent prend le dessus. Ce récit montre le pouvoir de résilience et surtout l'amour de son entourage qui lui permettra de se reconstruire. Récit émouvant, magnifique. JB
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Merci à Netgalley et Audiolib pour cette écoute de grande qualité pour un texte qui ne l'est pas moins.

La voix claire de Clara Brajtman correspond pleinement à cette histoire si touchante, du cheminement des deux personnages en deuil dans le Japon contemporain.
Rien de morbide, ni de larmoyant, mais plutôt des rencontres modestes qui s'ajoutent les unes aux autres pour créer un réseau de survivants qui vivent du mieux qu'ils peuvent avec le chagrin et la perte... Et la vie qui revient un peu par effraction.

La prononciation des noms propres en japonais, le phrasé, les pauses musicales, tous ces effets travaillés produisent un récit audio où l'on est totalement emporté aux cotés des personnages, à Bell Gardia.

Cinq heures d'écoute dans un dépaysement total, parsemé d'émotions fortes.
Un livre audio que je recommande vivement.
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« 𝑂𝑛 𝑑𝑜𝑖𝑡 𝑠𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑣𝑒𝑛𝑖𝑟 𝑑𝑒𝑠 ℎ𝑖𝑠𝑡𝑜𝑖𝑟𝑒𝑠, 𝑝𝑎𝑟𝑙𝑒𝑟 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑙𝑒𝑠 𝑔𝑒𝑛𝑠, 𝑝𝑎𝑟𝑙𝑒𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑔𝑒𝑛𝑠 ; 𝑒́𝑐𝑜𝑢𝑡𝑒𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑔𝑒𝑛𝑠 𝑝𝑎𝑟𝑙𝑒𝑟 𝑑'𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒𝑠, 𝑒𝑡 𝑚𝑒̂𝑚𝑒 𝑑𝑖𝑎𝑙𝑜𝑔𝑢𝑒𝑟 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑙𝑒𝑠 𝑚𝑜𝑟𝑡𝑠 𝑠'𝑖𝑙 𝑙𝑒 𝑓𝑎𝑢𝑡. »

Yui a perdu sa petite fille et sa mère lors du tsunami de 2011 ayant eu lieu au Japon. Evidemment dévastée, elle passe son temps au travail et n'a plus goût à la vie. Un jour, à la radio, quelqu'un parle d'une cabine téléphonique qui se trouve dans un jardin nommé Bell Gardia. Elle permet à chaque personne souhaitant se confier à ses proches disparus, de décrocher le téléphone et de leur laisser un message.

Yui va s'y rendre mais ne va pas réussir à s'exprimer. Elle va donc observer les personnes venant se confier, rencontrer des personnes, notamment Takeshi, un père veuf et reprendre sa vie en main.

Elle va se rendre tous les mois dans ce jardin et pouvoir nouer une relation avec Takeshi en lui parlant de sa douleur, lui expliquer ce qu'elle traverse et être une oreille attentive pour lui également.

Ce roman est si doux, si délicat, si beau. Il aborde la mort et le deuil d'une façon subtile et pudique.

On est touché par l'histoire de Yui et de tous ceux qu'elle rencontre. On l'est encore plus quand on sait que ce drame a réellement touché de nombreuses personnes et que cette cabine existe bel et bien.

On est saisi par la difficulté de surmonter une perte et par celle d'exprimer ce que l'on a sur le coeur à ceux qui sont partis.

C'est donc un tourbillon de tendresse, de beauté, de résilience, de courage, d'amour et de bienveillance. Ces quelques pages nous transportent au Japon, dans un moment hors du temps pourtant bien réel et éprouvant. À lire et relire !

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Sublime hommage aux victimes du Tsunami de mars 2011 au Japon, ce roman nous raconte un lieu créé par un couple dans la région sinistrée.
Un jardin, Bell Guardia, avec une cabine téléphonique non reliée où l'on peut venir parler à ses disparus. Un lieu absolu de résilience, où « l'ici-bas est relié à l'au-delà ».

Ce livre est une lumière au fond du tunnel. C'est doux, raffiné et bouleversant. L'auteure a un profond respect pour le Japon et ses traditions envers les disparus et les anciens.
Le thème pourrait faire peur mais c'est une lecture qui apaise. Si vous avez connu un grand deuil, il est inévitable d'imaginer ce que vous confieriez au vent dans cette cabine sans fil. Je l'ai fait et ça m'a fait un bien fou.

Êtes-vous tentés par cette histoire lumineuse ?

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Quel magnifique roman. Quel hommage émouvant aux victimes du tsunami de 2011. Quel hommage à tous nos défunts. Ce roman est poétique, doux. Il est empli d'humanité, de soutien, d'accompagnement. Je trouve cela tellement beau de gravir un mont, de décrocher un téléphone et de parler à l'autre, de lui dire tout ce que nous avons envie: l'engueler parce qu'il est parti, pleurer son manque, lui dire qu'on l'aime, lui raconter ce que l'on devient, lui dire tout ce que nous avons jamais osé lui dire. Cette symbolique de se confier au vent, de lui confier nos paroles afin qu'il les apporte au défunt est touchant, émouvant. C'est garder un lien toujours avec l'autre.

Dans « Ce que nous confions aux autres », l'auteure nous raconte des vies, des drames, des espérances, des rencontres, des volontés, des résiliences. On prend encore plus conscience du drame vécu par ces gens lors du tsunami. On comprend leur détresse, leur souffrance. Avec Yui et Takeshi, on va assister à leur reconstruction, à la naissance de sentiments, à la vie qui reprend au final. Ce livre est un concentré de bienveillance, d'empathie, de soutien, d'amour. C'est beau. C'est tendre. C'est poétique. C'est émouvant. C'est doux. J'ai aimé monter au mont Kujira-yama, faire la rencontre de deux belles personnes, d'échanger avec le gardien de la cabine téléphonique, de partager un moment de vie avec ces personnes venues se confier au vent. Ce Téléphone du vent est beau dans tous les sens du terme et l'auteure a su donner une note plus que jolie à son récit, à leurs histoires. « Ce que nous confions au vent » est un roman très humain!
Lien : https://unbrindesyboulette.w..
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Ce livre est un hommage rendu aux victimes du tsunami de Fukushima. L'auteur nous fait découvrir un lieu de résilience absolue : le téléphone du vent situé sur les pentes du Kujira yama, installé par un japonais pour permettre aux personnes de parler à leurs chers disparus. Ces sujets lourds de la perte d un être cher, du deuil, de la résilience, de la re construction sont traités avec une délicatesse admirable mais les douleurs de la perte des êtres aimés ne sont pas édulcorées ce qui rend ce roman poignant. Il parle aussi d'amitié, de rencontres, d'amour ....Les personnes sont extrêmement attachants . Ce livre est tout simplement magnifique, j'en ressors bouleversée comme jamais.
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Et si jamais vous souhaitez un tout petit livre, léger et facile à mettre en poche, qui vous emporte dans d'autres lieux et dans un tourbillon d'émotions vraies, je vous conseille chaleureusement Ce que nous confions au vent de Laura IMAI MESSINA, paru chez 10/18 en janvier 2023. L'histoire d'un deuil éprouvant voire impossible à faire, après la disparition de sa fille et de sa mère lors du tsunami de 2011. Mais loin d'être larmoyant, l'auteur nous livre l'histoire pleine de poésie, avec beaucoup de justesse et de pudeur, d'une lente reconstruction. Un magnifique hommage à tous les disparus de cette tragique catastrophe. A lire et à partager 💕!

Lien : https://auxpetitespepites.bl..
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Le deuil n'est pas seulement un état après le décès d'un proche, c'est aussi un travail que doit réaliser l'endeuillé.

Dans notre société occidentale où tout doit aller vite, ce travail intérieur prend du temps.

Les deux personnages du roman ont chacun perdu un être cher. Tout deux ont entendu parler du téléphone de Bell Gardia à Otsuchi, particulièrement touchée par le tsunami de 2011.

Ce téléphone n'est relié à aucune ligne fixe, la personne qui décide de parler dans le combiné s'adresse à ses proches défunts.

J'ai aimé le lent travail de deuil de Yui et Takeshi qui se rendent une fois par mois depuis Tokyo dans cette province éloignée.

Si Takeshi peut parler à sa femme décédée, il faudra plus de temps à Yui pour appeler sa mère et sa fille.

Yui qui ne peut plus voir la mer sans être malade. Mais, au fur et à mesure des années, son aversion disparait.

Un magnifique roman plein d'espoir sur le deuil.

L'image que je retiendrai :

Celle des éclairs à la banane que Yui et Takeshi apportent à chaque fois au propriétaire du téléphone.
Lien : https://alexmotamots.fr/ce-q..
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