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Citations sur Les villes de la plaine (35)

Qu'est-ce que nous recherchons dans l'amour, pour que ça nous fasse mal quand nous ne l'avons pas ?
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Je suis dure, se redit-elle encore. Et elle ne savait plus si c'était un rappel à l'ordre. (N'oublie pas : tu es dure) ou un regret, un reproche. Dure, n'aurait-elle pu l'être moins ? Pour le sable soulevé par le vent de la plaine, ou recueilli par une paume qui le laissait doucement, grain à grain, retomber vers le sol, n'était-il pas une façon de se sentir être, de se sentir être soi ?
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“Retourne, peuple de Sir, reviens à toi avant qu’il ne soit trop tard ! Mais celui qui tiendrait cette harangue devant le haut palais, les gardes l’éloigneraient comme un énergumène.”
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Lui, son métier, c'était de veiller sur des textes, par amour pour la parole écrite et ce qu'elle représentait. Cette parole écrite perpétuant des êtres qui n'étaient plus depuis longtemps, et dont personne, sans lui et ses pairs, ne se serait souvenu, il était fier, lui, de la préserver. Il lui semblait ainsi remporter une petite victoire sur la mort, sur la nature ; car la nature, le sort des bêtes, c'était de crever sans laisser de trace ni de mémoire, après avoir mis au monde des petits tout pareils à soi.
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Tu es, avec Hénab, la seule ville de la plaine ; la seule ville sur terre, pour ceux qui vivent ici et n'ont jamais franchi le cirque des montagnes. Tu as, de ce qui est unique, la démesure, l'infinie multiplicité. Tu regorges d'habitants, de boutiques, de maisons, tu regorges de temples, tu regorges de tout. Tu contiens tant de rues qu'il a fallu se résoudre à leur donner des noms. Tu as tes hauts quartiers bosselés de coupoles, tes bas faubourgs bâtis de planches, de vieux tissus, de tessons de poterie mêlés à du mortier. Et à tes façades disparates il n'est pas deux fenêtres pareilles, et à chaque fenêtre sèche un linge lui-même bigarré, qui laisse deviner une pluralité de vies, d'âges, de sexes - tu es multiple jusqu'à la monstruosité.
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A présent elle se sentait toujours dure, mais dure seulement comme ces plaques de sel qu'on trouve en certains points de la plaine: d'un gris clair scintillant au soleil, solides en apparence, inentamables, et qu'un coup de talon brisait. Et en dessous, découvrait-elle avec effroi, il y avait du sable, quelque chose de meuble et de docile qu'agitait le moindre souffle de vent, que le premier venu pouvait faire couler entre ses doigts. Qui n'avait ni assise ni forme, et dans quoi elle ne se reconnaissait plus. Le moindre souffle de vent, c'était par exemple une scène observée au marché qui, sans raison, la bouleversait; un regard critique, que naguère elle aurait balayé d'un haussement d'épaule, et qui maintenant vrillait son âme et venait dire à cette dernière: Ce n'est pas bien, ce que tu fais.
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Non, assurément, ceux qui prétendaient être les porte-voix de l'esprit d'Anouher n'étaient que des naïfs ou des imposteurs. Ils n'étaient porte-voix que de leurs certitudes, et d'une tradition ancienne, mais peut-être erronée. Ce n'était pas l'esprit d'Anouher mais leur esprit à eux qui ressortait de leurs gloses; et si encore toutes leurs décisions s'autorisaient du texte saint! Mais l'arrestation de Djinnet, par exemple, ne pouvait se justifier par aucun paragraphe des lois; nul membre du collège ne s'y était d'ailleurs essayé. Interrogés, ils auraient sans doute argué que l'application des lois et leur respect étant leur mission, il leur incombait aussi d'instaurer les conditions dans lesquelles cette mission pouvait être accomplie: une ville en paix, une population docile. Comment ne pas voir qu'avec de tels raisonnements les lois elles-mêmes reculaient de plus en plus devant les prérogatives des juges, la perpétuation de leur pouvoir?
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« Un jour, cette ville a été rayée de la carte, et nous ne saurons peut-être jamais pourquoi. » (p. 355)
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La nuit tombée, avant de céder au sommeil, il eut cette pensée qui le terrifia et, en même temps, le ravit : cette formidable éruption n'était-elle pas son oeuvre ? Lui si faible, si hésitant, n'était-il pas devenu à son tour l'homme de qui tout était venu ?
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Ils font ce qu'ils peuvent, et le font plutôt bien. Cette carte tracée à la main est un chef d'oeuvre de précision topographique. Tout ce qui est concret y est exact, seules les interprétations reflètent ce qu'ils aimeraient voir plutôt que ce qu'ils voient. Et ce qu'ils aimeraient voir, à l'évidence, ce sont d'abord des temples, beaucoup de temples. Et parions que bientôt, ils vont trouver des rois.
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