- Vous êtes différente des autres seigneurs et dames de la cour. Je suis convaincu que n'importe quelle autre jeune fille aurait poussé des cris et m'aurait jeté des pierres en me voyant à la fenêtre de a chambre.
- C'est-à-dire que je ne garde pas énormément de pierres ici.
- Vous devez me trouver folle de ne pas avoir envie de l'épouse.
- Ma dame, je suis un fou de métier. Et je peux vous assurer avec certitude que vous n'en avez pas du tout l'étoffe.
Elle eut un petit sourire.
- Au moins, c'est un soulagement.
- Ah bon ? Auriez-vous quelque chose contre les fous ?
- Pas le moins du monde. Seulement, si j'avais le même talent naturel pour la folie que pour la poésie, je pourrais être tentée de prendre votre place, alors qu'elle semble si bien vous convenir.
Elle arracha une feuille de menthe d'un bouquet sur la commode et la fourra dans la bouche de Catherine.
- Mère, protesta celle-ci, mordillant deux fois dans la feuille avant de l'ôter de sa bouche. Je ne vais pas l'embrasser.
- Oh ! ne sois pas toujours si pessimiste.
- Qu’on lui coupe la tête.
Le Roi sautillait sur place comme un enfant qui attendrait ses cadeaux de Noël.
Le Joker se redressa avec souplesse de manière à se tenir debout dans le cerceau. Il effectua paresseusement un autre demi-tour. Tout le monde l’écoutait, fasciné par le grincement de la corde qui le retenait au lustre.
— Pourquoi est-ce qu’un corbeau ressemble à un bureau ?
Le cerceau cessa de tourner.
Les mots du Joker résonnèrent à travers la salle. Le silence devint absolu.
Elle s'efforça de se rappeler l'une de ses histoires. Celles qui parvenaient à émouvoir un banc de poissons égarés. Celles qui pouvaient faire pleurer les nuages et mettre les montagnes à genoux.
-Pourquoi est ce qu'un corbeau ressemble à un bureau ?
Martyr, meurtrier, reine, fou...
Martyr, meurtrier, reine, fou...
L'impossible est ma spécialité
Le meilleur moyen de voler quelque chose, murmura Badin, c'est de se le faire remettre de bon gré