AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Contours du jour qui vient (75)

D’autres sont venus, disais-je. S’ils ont jadis creusé des routes, c’était pour accéder à chaque millimètre de terrain dont il y avait quelque chose à tirer. S’ils ont soigné nos maux, c’était parce que nous devions être forts pour travailler. S’ils ont bâti des écoles c’était pour nous apprendre à ne plus nous aimer, et à oublier le nom de nos ancêtres. Ils ne voulaient pas seulement notre terre et notre sueur. Il leur fallait notre âme.
Commenter  J’apprécie          10
Je crois à l'authentique plaisir de vivre l'alternance de la mélancolie et de la joie, et je crois que la misère est une circonstance,non pas une sentence.
Commenter  J’apprécie          10
Je regarde ces cailloux blances et je suis en paix. Je suis entière. Alors je lui demande " Mais etes vous heureuse?"
Oui je le suis, me dit-elle doucement, chaque fois que la melancolie me quitte , je suis heureuse.Le bonheur va et vient. On ne peut pas l'emprisonner. C'est un grand voyageur.
Commenter  J’apprécie          10
Venir avec toi ? Et pour quoi faire ? Lorsque nous sommes nées, nous étions seules. Lorsque nous mourrons , on ne mettra pas dans un cercueil à deux places. On n'est jamais avec personne.
Commenter  J’apprécie          10
Où aller en partant de nulle part ?
Je peinerais à leur expliquer ce qu'il m'est encore impossible de prouver, mais que je sens en moi: qu'être au monde confère le droit de vivre. Qu'exercer ce droit doit signifier un peu plus que repousser comme on peu la mort qui finira quand même par avoir le dessus.
Qu'il faut chercher ceux qui ne vous cherchent pas, marcher vers les autres. Il y aura bien quelqu'un, même ici.
Toutes les portes ne sont pas fermées. Tous les regards ne fixent pas ténèbres. Toutes les bouches n'appellent pas la fin du monde.
Tous les cœurs ne sont pas irrémédiablement glacés. Il y a encore un battement, quelque chose qui se dresse contre les apparences, qui voit par-dessus leur épaule, une autre vérité. Sur notre terr brûlée, quelque chose pousse encore. Je n'ai cessé de le voir, depuis que tu m'as chassée. J'ai rencontré Kwin, Ayané, Wengisané, Mme Mulonga. J'ai même appris de Kwédi. Elles ne pouvaient pas tout, mais elles pouvaient beaucoup. Elles étaient la lumière frêle mais indéniable, qui brille sur l'autre face de l'obscur.
Commenter  J’apprécie          00
La colère est une illusion. Elle n'a rien à voir avec la force qu'elle simule mal. Ce que vous devez faire pour épouser les contours du jour qui vient, c'est vous souvenir de ce que vous êtes, le célébrer et l'inscrire dans la durée.
Ce que vous êtes, ce n'est pas seulement ce qui s'est passé, mais ce que vous ferez. Si la paix, qui est aussi l'amour, s'allie à la vérité, qui est une autre figure de la justice, ce que vous accomplirez sera grand.
Commenter  J’apprécie          00
Ne m'enfante plus, mère : laisse-moi te recréer.

Second mouvement : génération
Commenter  J’apprécie          00
J'affirme alors savoir des choses qu'elle ignore certainement.
- Oui, sans doute, me dit-elle, mais lesquelles de ces choses te permettent de comprendre le monde et les créatures qui t'entourent ? Tu es pleine de colère, petite fille, mais la colère est vaine. Elle ne fait pas passer le chagrin.
Lorsque je lui demande ce qui fait passer le chagrin, elle hausse les épaules et soupire :
- Cela dépend de ce qui l'a causé. Cela dépend aussi de la capacité de chacun à lui donner un autre visage. Vois-tu, c'est mon chagrin qui es là par terre. Il est par terre et non plus en moi. Il ne m'enserre plus dans son étau.
Elle s'approche de la figurine, et désigne les cailloux :
- Voici les pierres de la lapidation, le rejet, l'injustice. Tout cela n'est plus qu'une forme sur le sol, que j'ai parfois plaisir à contempler en me disant : Tu es puissante, femme, puisque tu peux désamorcer la haine pour en faire cette figure inoffensive et attachante. Je regarde ces cailloux blancs et je suis en paix. Je suis entière.
Alors je lui demande :
- Mais êtes-vous heureuse ?
- Oui, je le suis, me dit-elle doucement, chaque fois que la mélancolie me quitte, je suis heureuse. Le bonheur va et vient. On ne peut pas l'emprisonner. C'est un grand voyageur.

Interlude : résilience
Commenter  J’apprécie          00
[...] une femme ne peut demeurer sans recevoir la semence d'un homme. C'est ce qui la protège vraiment des énergies malfaisantes. On peut toujours enfermer ces malheureuses, les puissances occultes passent à travers les murs. Elles viennent quand même s'abriter au tréfonds des femmes que la nature y a exposées en leur donnant un corps ouvert. Ce n'est pas pour rien que dans le temps, les veuves et les femmes non mariées étaient données au moins une fois par mois à un homme appelé nettoyeur, dont le travail était de les protéger. Cet homme ne prenant pas femme, et était rémunéré par celles qui avait besoin de ses services, que cela leur plaise ou non. Le plus souvent, il s'agissait de l'idiot du village, un être au statut spirituel hybride : corps d'homme, mais mental indéfini.

Premier mouvement : volition
Commenter  J’apprécie          00
Des adolescents se lavent devant des bicoques de contreplaqué, offrant à la ville et au monde une nudité qui ne semble pas avoir honte d'exister, en ces temps où les bigots trouvent le vivant obscène. Comme ils s'apprêtent à se saisir d'un seau d'eau pour rincer la mousse blanche qui les recouvre de la tête aux pieds, une voix stridente leur fait entendre que Dieu n'aime pas ces corps qu'Il a façonnés. Ils se retournent pour chercher l'origine du sermon et la trouve sur la figure vérolée d'un homme bref, mais déterminé à leur faire admettre Ses lois.

Premier mouvement : volition
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (552) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Stardust

    De quelle origine est Louise ?

    Camerounaise
    Mauritanienne
    Mozambicaine

    14 questions
    1 lecteurs ont répondu
    Thème : Stardust de Léonora MianoCréer un quiz sur ce livre

    {* *}