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Dès l'incipit, le vocabulaire chante "ces rapiettes" et le style nous saisit "dont le preste trottinement zèbre d'un éclair gris les vieux murs ensoleillés".
Claude Michelet sait rendre le pittoresque de la campagne de Corrèze de 1930 à 1968, lorsque les déclarations d'amour se faisaient par lettre et qu'on offrait une montre bracelet en or pour la mention au Bac.

le rythme est soutenu et fait défiler durant 434 pages des naissances, des mariages, des enterrements, des retraites, bref tous ces événements qui scandent des vies simples.
Ce sont le poids des fâcheries et les rancunes familiales qui structurent aussi le récit durant le déclin de la paysannerie. A ce titre, les arbres généalogiques à la fin du livre sont les bienvenus pour ne pas se perdre dans ces histoires de famille.

Ce roman sent bon la fenaison et nous rappelle d'où nous venons.
Il est également un roman d'hommes et de femmes qui vivent des guerres de clochers à la Don Camillo.

La fin est tout en sentimentalité et je n'ai pas boudé mon plaisir.
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Deuxième volet de la saga des Vialhe qui en compte quatre, « Les palombes ne passeront plus » traite de la période de 1930 à 1968 ; toujours à Saint-Libéral, en basse Corrèze.

Des grives aux loups traitait du début du siècle et de l'évolution du monde rural. Et de la guerre de 14-18.
Cette nouvelle période dans la vie des Vialhe sera entachée par la guerre de 39-45, et par la guerre d'Algérie, même si elle est en quelque sorte illuminée par « les trente glorieuses ». En quelque sorte seulement, car l'exode rural s'accélère et la population de Saint-Libéral diminue dangereusement, passant en deux générations de 1100 âmes à 322...

Moravia nous dit dans sa chronique : « Gardez ce livre pour l'été, trouvez un coin tranquille dans la nature et je vous promet un très beau voyage. » On ne peut que partager ce point de vue, et à mon tour, je garantis à toute personne ayant connu les fenaisons et la joie du repos dans l'air surchauffé d'odeurs, de brindilles et d'insectes de retrouver cette ambiance si particulière, ses odeurs et ses sons…

Nostalgie ? Peut-être… Sans doute… Oui, certainement.

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Dans une précedente critique je parlais des livres qui m'avaient fait souffrir et dont le souvenir était toujours cuisant (voir ma critique du prophète de K.Gibbran).
Je me souviens tout autant des grands plaisir de lecture dont le souvenir reste intact.
J'ai lu ce livre couché dans les prés, et je pourrais paraphraser l'auteur en disant que " l'air sentait le pollen, le miel, la verdure et la terre fraiche ".
A mes cotés un troupeau de chèvres somnolaient, aprés un repas d'herbes tendres, moi, je rentrais littéralement dans le texte de Claude Michelet.
J'étais là et ailleurs.
Moments magiques que permet la lecture quand elle devient communion.
Gardez ce livre pour l'été, trouvez un coin tranquille dans la nature et je vous promet un très beau voyage.
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L'auteur sait nous conter la dure vie quotidienne des agriculteurs d'un village du Limousin de 1930 à 1968 sans jamais nous ennuyer au travers de personnages au plus près de la réalité, pour ceux qui connaissent la pudeur et le caractère des gens de l'époque. Il nous montre bien l'évolution de la vie et des mentalités. C'est par ailleurs un témoignage sur une période de notre histoire : la politique, les guerres, mai 68, la désertification des campagnes.
Une excellente suite!
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Dans le deuxième tome de cette saga, on retrouve la famille Vialhe dans les années 1930 dont les trains de vies et habitudes ont beaucoup changés.

Les enfants ont grandis et il faut faire face aux difficultés au lendemain de la première guerre mondiale. le nombre d'habitants ne cesse de diminuer : la population vieillit et les jeunes préfèrent la ville, le coût de la vie augmente. Et toujours, même durant la seconde guerre mondiale, c'est le point de vue des villageois qui est mis en avant.

Les membres de la famille Vialhe sont très attachants, leur amour pour leur terre et leur esprit de famille m'a beaucoup touché. Il y a de la nostalgie dans ce tome, en particulier à la fin où les mentalités semblent avoir beaucoup changés et l'ambiance au coeur du village a pris un tout autre tournant ! Comme l'indique le titre, les Palombes ne passeront plus et ne passeront peut-être plus jamais…

Encore un très bon moment passé grâce à Claude Michelet avec de somptueuses descriptions du monde de l'agriculture et son évolution jusqu'en 1960.
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Le meilleur des quatre tomes pour moi! tout est réuni pour en faire une oeuvre magistrale: bon, j'exagère un peu, mais quel bonheur de retrouver le village de St Liberal et la famille Vialhe
J'avais hâte le soir de les retrouver, je ne me suis pas lassée de leurs histoires, joyeuses ou tragiques, j'ai partagé leurs bonheurs, leurs espoirs,...
J'ai fini hier cette sublime quadrilogie: merci aux écrivains de nous donner le sourire, des émotions....cela fait tellement de bien ...
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dans ce second tome de la série "Les grives aux loups", nous retrouvons la famille Vialhe après la grande guerre et nous les accompagnons pendant un peu plus de quarante ans. Saint Libéral, petit village de corrèze, voit son nombre d'habitants diminuer et la nouvelle génération des habitants découvre peu à peu l'arrivée du progrès qui va changer leur façon de vivre, de travailler, ce qui ne se fera pas sans heurts.
La seconde guerre mondiale, puis la guerre d'Algérie, apporteront leur lot de malheur, et pour les Vialhe, rien ne compte plus que la famille, et la terre, celle qu'on travaille depuis des générations, la terre qui nourrit.
Tout comme pour le premier tome "Les palombes ne passeront plus" est un roman de terroir tout en sincérité, un témoin de la vie rurale durant le siècle dernier.
Une excellente lecture !
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Des grives aux loups. Tome II : Les palombes ne passeront plus. Claude Michelet
On retrouve dans cette seconde partie qui commence au début des années 30 Pierre-Edouard Vialhe , un homme épanoui, la quarantaine, qui s'est réconcilié avec son père Jean-Edouard. Marié à Mathilde la soeur de Léon Dupeuch son ami d'enfance, maquignon réputé et craint dans toute cette région de Corrèze, il a trois enfants, Jacques âgé de dix ans, Paul huit ans et Mauricette cinq ans. Plus tard, en 1932 naîtra le petit dernier, Guy.
Pierre-Edouard travaille dur pour faire fructifier ses terres plantées de froment, d'escourgeon, de pruniers et de noyers, ainsi que son bétail. le petit village de Saint-Liberal a bien perdu de sa population car l'exode rural a déjà commencé, mais ces hommes-là aiment leur terre et ne céderaient pour rien au monde ces vieilles pierres où courent silencieux les rapiettes, ces petits lézards pétricoles vifs comme l'éclair, au milieu des buissons où s'égaillent les traquets, les pouillots et les fauvettes, et où les huppes leur répondent de leur lancinante mélopée, blotties parmi les orchis, les viornes et la résille blanche des oenanthes.
C'est l'époque de l'électrification des campagnes et les travaux d'aménagement sont en cours : Saint-Liberal sera bientôt relié au réseau.
La grande nouvelle en ce mois d'avril 1930, c'est l'annonce par Léon, célibataire endurci, de son mariage prochain avec une fille de Brive que personne ne connaît. Lui qui de tout temps a toujours préféré la femme des autres aura bientôt la sienne ! L'annonce est faite au café tenu par Suzanne qui passe chez les femmes du village pour une dangereuse et perverse femelle ! L'heureuse élue s'appelle Yvette et est issue d'une famille très riche.
Nous arrivons en 1932 et la famille Vialhe se voit s'agrandir avec la venue d'un troisième garçon, Guy. C'est le début d'années difficiles avec ma mévente du blé. Une grave crise frappe le monde rural. Pierre veut renoncer à emblaver pour remplacer le blé par du tabac dont les cours n'ont pas chuté. le village se dépeuple encore davantage et le découragement, le scepticisme et l'amertume se font jour au sein de la population. Les soirées sont moroses autour du cantou des Vialhe malgré l'arrivée de l'électricité et du petit Guy.
Pour rentabiliser les cultures Pierre est contraint d'acquérir d'autres terres, avec un surcroît de travail. L'arrivée de Nicolas, un chemineau originaire des Balkans et en quête de petites besognes, est le bienvenu et seconde très efficacement Pierre et Mathilde. Nous sommes alors en 1933. le train ne passe plus ni l'autorail pour raison de rentabilité, l'exode rural s'étant encore accentué. Les crises politiques se succèdent à Paris et la monnaie a perdu de sa valeur d'où l'intérêt d'agrandir le domaine.
C'est aussi l'époque de retrouvailles : Felix le fils de Louise veuve d'Octave et soeur de Pierre – Edouard, et Thérèse sa jeune femme viennent à Saint-Liberal pour un moment de grande émotion après plus de vingt ans sans se voir.
de fenaison en fenaison, nous sommes en 1937. le Front Populaire de Léon Blum a fait long feu. La France s'enfonce dans la crise et les campagnes en sont les victimes collatérales.
Les temps de bonheur et les drames se succèdent au fil des ans dans la famille Vialhe tandis que l'amour de la glèbe continue d'animer Pierre-Edouard qui se demande si ses fils lui succèderont qui ne semblent pas éprouver une passion agreste démesurée. Beaucoup de tendresse et d'émotion aussi émanent de ces chapitres quand un membre de la famille est en difficulté.
le premier septembre 1939 voit l'entrée en Pologne des Allemands et la mobilisation générale. Saint-Liberal va devoir vivre au rythme de la guerre. Tous les épisodes bien connus vont frapper le village et parfois diviser la population : qui pour Pétain, qui pour De Gaulle, qui résistants, qui brigands, et puis entendre parler des 99 pendus de Tulle par les Nazis en guise de représailles.
Les années passent et les enfants grandissent en s'affirmant selon leur caractère, Jacques, Paul, Guy et Mauricette. La dynastie Vialhe résistera-t-elle au conflit des générations ? Les terres amoureusement cultivées par Pierre-Edouard séduiront-elles au moins un des fils qui sont troublés par les lumières de la ville ? Les parents sauront-ils accepter le modernisme qui séduit les enfants ? Autant de questions dont les débats animent les soirées de la famille installées auprès de l'âtre dans le cantou.
L'auteur tout au long de cette seconde partie, peut-être encore plus que dans la première, sait nous faire aimer la famille Vialhe tant et si bien qu'on a l'impression de les avoir toujours connus et qu'ils font partie de notre famille. Toutes les pages de ce roman parlent au coeur, jusqu'en 1968, terme de cette seconde partie.

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Ce livre fait partie d'une série intitulée "Des Grives aux Loups". Elle retrace la sage d'une famille paysanne à l'aube du XXe siècle, et la succession des générations.
Très bien écrit, le roman de Claude Michelet nous fait vivre les joies et les souffrances d'une famille issue d'un monde rurale. de plus, tout en nous racontant la saga, Michelet nous apprend beaucoup sur les conditions de vie des paysans de cette époque. À lire absolument.
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J'avais lu la trilogie (je vois que depuis Michelet a écrit un 4e tome) il y a une 40aine d'années et en avais gardé un excellent souvenir. Dans l'idée d'un prochain effondrement et de devoir améliorer mon autonomie j'ai voulu relire ces livres afin de voir comment vivaient les paysans au début du siècle dans ce qu'on appelle aujourd'hui une micro-ferme.
40 ans plus tard j'ai encore apprécié le roman et ses suites qui décrivent parfaitement la vie rurale et la mutation des paysans vers les exploitants agricoles avec la mécanisation et les intrants, leur soumission obligatoire à l'Europe et à la dette. le côté anar de Michelet n'est pas pour me déplaire non plus. Et en plus c'est bien écrit.
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