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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Albertin est en voiture avec son père. Ils traversent une partie du pays pour habiter dans la campagne. C'est mieux pour la santé du père. C'est mieux pour qu'Albertin devienne un bon fils. le père se lamente, geint, se plaint, tout le temps. Albertin, ado, déjà conditionné en prisonnier, souffle. Sa mère est partie à cause de ce petit. Elle a essayé pourtant.

Dans ce nouvel environnement, le seul ami d'Albertin est un frêne à qui il se confie. Il ne travaille pas trop au Lycée et son père continue de gémir et de se plaindre.

Et puis Hans, ami de longue date du père, arrive. le père va pouvoir se reposer, Hans prend tout en charge. Il change le prénom de cet ado : Constant, désormais. Hans prépare à manger, aménage la maison, range, nettoie et s'occupe de Constant. Il l'amène au lycée en voiture, le ramène à la maison et fait en sorte qu'il soit un bon fils. Les quelques coups qui pleuvent sur Constant ne sont que des accidents. Hans est un artiste, il peint dans le sous-sol de la maison.

Le père vit dans son fauteuil à côté de la cheminée, dans ce salon-salle à manger traversant, sans regarder vraiment ce qui se passe dans la maison, soulagé de ne plus s'occuper de son fils.

Albertin devenu Constant deviendra t-il un bon fils ?

Une histoire insaisissable racontée avec subtilité.


Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Le Bon Fils de Denis Michelis, un huis clos diabolique.

"Tu voudrais bien te débarrasser de moi, te débarrasser de ton pauvre père, p15", c'est ainsi que nous découvrons les relations singulières, tendues et totalement conflictuelles entre le père et Albertin son fils, dans cette colocation, en pleine campagne, après le divorce de ses parents.


La mère avait baissé les bras et dans une longue tirade, avait déclaré, épuisée, " Albertin, je te laisse à ton père , j'ai tout essayé, la douceur, la sévérité, l'exaspération, l'attendrissement, apprendre en s'amusant, la méthode Singapour...pour apprendre à être un bon fils,..Tout."

L'ambiance dans cet espace restreint, est volcanique, ce sont des joutes verbales sur des propos sarcastiques, les prières du père sont vite esquivées par un Albertin, qui ajoute, "aucune envie d'aller dans cette nouvelle école"p35.

Les dialogues de cette première partie, défilent comme des sketches huilés, où les acteurs n'ont pas le temps de reprendre leur souffle, ça siffle comme dans une cocotte minute, de cavalcades en bons mots qui blessent, qui laminent, d'où le père sort épuisé, malade et impuissant. "les pères ont tous les droits ! p61"


l'épuisement de l'élève Albertin, venait d'être relevé sur son bulletin, par les professeurs et Mademoiselle Gheorghe avec deux h, Albertin n'avait franchi aucune barre, de sa scolarité de 1ère ES, aucun de ses sauts n' avait été validé. L'école attendait d'Albertin un sursaut !

L'arrivée de Hans, l'ami d'enfance de son père, allait bouleverser son adolescence. Déjà à peine franchi le seuil de la maison, Hans décrète qu'Albertin est un nom ridicule, "horrible", pour réussir dans la vie ,dorénavant il s'appellera Constant, le père acquiesce sans réagir.

Hans, artiste peintre, mais brillant dans tous les domaines, l'homme providentiel, comme les mamies miraculeuses. Ainsi "mon père pris la parole,  Constant : à présent c'est Hans ton père, Hans apparu dans le salon traversant, arrête de pleurer bon sang, c'est ce que tu voulais, non." 


Progressivement, Hans, personnage inquiétant, semble t-il, prend en main la destinée de la famille, « Hans avait la clé de la cave !», comme il aura la clé de tout !

"Merci Hans, balbutiai-je. C'est tout ce que tu sais dire, lâcha Hans. Avec tout ce que je fais pour toi, je devrais être en mesure de monter au ciel.
Je cuisine, je répare, je dépanne, je conduis, je lave, je repasse, j'achète, je range, je débarrasse, je te surveille toi, je surveille ton père, je vérifie..."


Dans ce ménage à trois la première saute d'humeur arrive p 118, "étourdi par la douleur", la violente réaction met à jour, une nouvelle donne dans cette cohabitation où la violence distille son poison.

Roman sur la faillite de l'éducation, versée à pondre des bons fils, pour de bonnes écoles, pour de bons jobs, pour de bons salaires...
Albertin devenu Constant, car constant il l'est devenu, grâce à ses résultats mais à quel prix ?
Albertin dérive sans repères sans vie sociale, seul son frêne reçoit ses confidences, il y a aussi la fille aux boutons d'Or, mais bien des zones d'ombre l'entourent et ne dira t-elle pas à Constant "tu es un véritable malade mental".

Hans exerce sur lui une fascination presque malsaine, le père s'efface "je n'ai plus parlé avec lui p150" , tout devient un peu flou, et magique tant Hans est présent et insaisissable, le livre plonge dans quelque chose proche du fantastique...

Ce livre exerce sur le lecteur la même fascination. Passé la dernière page, nos questions flottent sans réponses. Denis Michelis a tissé une toile, comme pour mieux ficeler son adolescence, la conjurer, la dissoudre définitivement, en finir avec le père, disparu dans ses fureurs et ses contradictions, il doit passer la main, lui Albertin passer à autre chose.

Un livre qui signe un étonnant talent d'écrivain.
Denis Michelis nous offre un texte magique, des mots pleins d'ironie de drôlerie parfois, un roman tragi-comique à souhait.
Le bon fils se veut grinçant, loufoque et un peu fantastique.

Quelle belle pioche dans la masse critique proposée, il faut oser pour tomber sur une vraie pépite.
A lire et relire.


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Il y a les bons et les mauvais fils.
Et moins avouable, il y a de fait les bons et les mauvais pères.
Je n'ai pas céder au rationaliste qui m'a envahi dans les premières pages.
L'auteur m'a embarqué dans une histoire où les mécanismes de la culpabilité sont exacerbés.
Au fil du récit, l'univers fantasque répond à une volonté bien précise : comment se façonne cette culpabilité.
Denis Michelis présente avec justesse et originalité ce mécanisme dévastateur.
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2ème roman de Denis Méchelis. Intriguant, dérangeant, ce livre est un étonnant mélange réussi. A la fois psychologique et poétique mais aussi noir et mystérieux. En débutant ma lecture je m'attendais à une trame et une histoire assez classique entre un ado et son père qui ne s'entendent et ne se comprennent pas. C'est bien ça, mais écrit et tourné d'une manière très particulière. le duo devient vite trio et c'est à partir de là que le récit rentre dans une espèce de bulle brumeuse où le roman ne se dévoile jamais vraiment. Il y a le père, le fils (17 ans en première ES) Albertin (!) et Hans un ancien très bon ami du père qui un beau jour vient s'installer avec eux et va très vite avoir une très grande emprise sur le couple père/fils. Ce roman à ceci de frustrant qu'il laisse planer une part de non-dit et de doute sur ce qui se passe. En filigrane la question de l'homosexualité du père et de Hans est posée, tout comme, mais esquissée, la question du rapport sexuel entre Hans et Constant (Hans à décider que ce prénom lui sied beaucoup mieux qu'Albertin). Hans frappe Albertin, c'est avéré selon les dires de Constant qui est le narrateur tout au long du livre. Mais Hans a appris aussi à Constant à «comment faire avec les filles», mais il y a comme un doute sur la méthode utilisée. Ce roman est enfin une critique de la recherche à tout prix de la réussite scolaire tant elle peut-être absurde si l'adolescent en est ou s'en sens incapable. Court et marquant, inhabituel il nous transporte dans un état intérieur particulier au fur et à mesure de la lecture.
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2ème roman de Denis Méchelis. Intriguant, dérangeant, ce livre est un étonnant mélange réussi. A la fois psychologique et poétique mais aussi noir et mystérieux. En débutant ma lecture je m'attendais à une trame et une histoire assez classique entre un ado et son père qui ne s'entendent et ne se comprennent pas. C'est bien ça, mais écrit et tourné d'une manière très particulière. le duo devient vite trio et c'est à partir de là que le récit rentre dans une espèce de bulle brumeuse où le roman ne se dévoile jamais vraiment. Il y a le père, le fils (17 ans en première ES) Albertin (!) et Hans un ancien très bon ami du père qui un beau jour vient s'installer avec eux et va très vite avoir une très grande emprise sur le couple père/fils. Ce roman à ceci de frustrant qu'il laisse planer une part de non-dit et de doute sur ce qui se passe. En filigrane la question de l'homosexualité du père et de Hans est posée, tout comme, mais esquissée, la question du rapport sexuel entre Hans et Constant (Hans à décider que ce prénom lui sied beaucoup mieux qu'Albertin). Hans frappe Albertin, c'est avéré selon les dires de Constant qui est le narrateur tout au long du livre. Mais Hans a appris aussi à Constant à «comment faire avec les filles», mais il y a comme un doute sur la méthode utilisée. Ce roman est enfin une critique de la recherche à tout prix de la réussite scolaire tant elle peut-être absurde si l'adolescent en est ou s'en sens incapable. Court et marquant, inhabituel il nous transporte dans un état intérieur particulier au fur et à mesure de la lecture.

Yassir (Poissy)
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C'est un livre dédié à tous les « mauvais fils » ! C'est l'histoire d'un père qui doit déménager à cause de sa santé. Il emménage avec son fils ado pour se mettre au vert, la mère étant partie. Ce père est assez dur et veut faire de son fils un « bon fils ». Il le culpabilise souvent, à cause de sa maladie. Mais le fils n'aime pas l'école ! Il est adolescent et le dialogue avec son père est inexistant, jusqu'au jour où…Une phrase du livre le dit bien, le dialogue « …ça m'a permis de briser le silence qui manquait de nous étouffer. ». Un livre intéressant pour les fils et les pères. HS
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Mon deuxième livre de la collection Notabilia, après Quand le diable sortit de la salle de bain de Sophie Divry que j'avais adoré, et là encore je n'ai pas été déçu. L'histoire est assez simple : un mauvais fils va voir un ami de son père débarquer dans sa vie et se transformer en "bon fils". À part quelques développements dont je n'ai pas compris l'intérêt, j'ai bien aimé cette histoire qui a le mérite de se lire vite et agréablement.
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Voici un bien étrange roman qui mélange les genres, il tient à la fois du roman noir, de la comédie, du conte, du fantastique, de la satire sociale...

Un père récemment divorcé part s'installer à la campagne avec son fils de 17 ans. le père est hypocondriaque, il traîne sa "pauvre carcasse", accablé d'une étrange fatigue.
Son fils Albertin , qui est le narrateur de cette histoire, est un ado type, dégingandé, avachi sur le canapé, il ne fait rien à l'école, aime se confier à un frêne et laisse souvent parler ses voix intérieures.

Le père reproche à son fils de ne pas être un bon fils, le fils reproche à son père de ne pas être un bon père.
Tous deux se livrent une guerre sans merci qui nous vaut des dialogues truculents entre le père et le fils.

Un jour, alors qu'ils aménagent une chambre d'amis, eux qui n'en ont aucun, arrive Hans, un homme qui se présente comme un ami de la famille, personne ne se souvient de lui mais il s'incruste peu à peu dans leur maison.
Hans est étrange, il rebaptise Albertin en Constant, est-il là pour transformer le mauvais fils en bon fils? Existe-t-il vraiment?

Etre un bon fils est tellement important : "Que peuvent attendre les bons fils sinon intégrer, une fois leur bac bien au chaud au fond de leur cartable de bon fils, de grandes classes préparatoires qui les guideront vers de grandes écoles, et ces grandes écoles, leur permettront d'obtenir sans effort de grands diplômes, et ces grands diplômes exerceront une force d'attraction telle que ces bons fils se marieront, auront beaucoup d'enfants qui à leur tour deviendront de bons fils. le pays a besoin de bons fils."

Albertin/Constant trouve rapidement en Hans un père dont il a toujours rêvé, un homme qui s'occupe de lui alors que son père a complètement démissionné. Son père est uniquement préoccupé par ses notes à l'école et lui met une énorme pression.

Nous rentrons alors dans une sorte de huis clos entre ces trois personnages. L'action se situe sur une année, l'année scolaire du fils, année décisive, année charnière selon ce que lui disent son père et les enseignants. On est dans l'action et dans le temps présent ce qui donne au récit un petit côté théâtral, de plus, il est décomposé en trois actes, l'installation, la perturbation et la confession. On ne saura rien du passé des personnages.

Hormis quelques scènes au lycée, l'action se déroule dans la maison. Peu de personnages gravitent autour du trio : des élèves de la classe du fils dont le prénom n'est jamais donné, ils sont dénommés Lunettes Rondes, la fille aux boutons d'or ; des professeurs comme Mademoiselle Gheorghe avec deux h, prof de français.

Ce roman désarçonne par moments car on a parfois du mal à comprendre où l'auteur veut en venir, à saisir certaines métaphores. Mais c'est un vrai page turner avec des phrases courtes et de courts chapitres, le suspens et les tensions et les rebondissements ne manquent pas.

J'en ai retenu un roman sur les rapports père/fils, sur le complexe d'Oedipe et une critique sociale féroce et très drôle sur le diktat de la réussite scolaire et j'ai adoré son côté déstabilisant.
La couverture est magnifique, l'écriture est très visuelle, le ton est plein d'humour et d'ironie et le mélange des genres est un délice. Un roman original qui sort des sentiers battus.

Ce roman est sélectionné pour le prix Médicis



Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Littéralement bouleversé par "La chance que tu as", j'ai commencé "Le bon fils" avec trop d'attentes. J'espérais que ce nouveau roman me transporte et me surprenne autant que le précédent. Alors je l'ai refermé un peu déçu parce qu'il m'a moins touché mais tout de même, je dois avouer que c'est encore un excellent livre. Denis Michelis écrit à la limite du fantastique. Ses livres sont des fables et l'on se laisse malmener et transporter entre le réel et l'irréel.
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