Un peintre vigoureux comme Jordaens ne pouvait manquer de former des élèves robustes. Pour peu qu'un disciple profitât de ses leçons, il devait montrer à son tour une grande force et une grande habileté. Les résultats de son enseignement causent néanmoins de la surprise, quand on voit certains morceaux de Jean Bockhorst, surnommé Jean le Long (Langen Jan), à cause de sa taille. Ils égalent non seulement les ouvrages de son chef d'atelier, mais les ouvrages de n'importe quel grand coloriste.
Par sa franchise, sa hardiesse, sa variété, son étendue et sa profondeur, le génie de Rubens avait tellement remué les imaginations flamandes, il possédait une fécondité si extraordinaire, que non seulement il forma des élèves de premier ordre et inspira une foule d'imitateurs, mais qu'il communiqua sa puissance productive à ses disciples, qui enfantèrent comme lui une brillante et vigoureuse postérité.
Quand on organisa la manufacture des Gobelins, Nicasius y fut employé activement. Lebrun lui fit peindre les animaux sur les cartons de tapisseries et quelquefois les fonds de paysage. On appréciait son talent. Il avait par malheur un goût trop passionné pour la dive bouteille : la tendresse infatigable qu'il lui témoignait, affaiblit son intelligence et ruina son talent.