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3,82

sur 270 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce livre me laisse un sentiment partagé. Il a remporté tous les prix majeurs de science-fiction anglo-saxon (prix Hugo, Locus, World fantasy award...). Je m'attendais donc à avoir une révélation. Hélas cela n'a pas été le cas. J'avais déjà calé auparavant sur Perdido street station. Mais face à tant d'éloges il faut mettre ses préjugés de côté et se frotter au texte pour se faire une opinion.

Le problème majeur avec ce livre est que je ne trouve pas son postulat de base crédible.

Ce roman évoque deux villes (Beszel et Ui Qoma), qui partagent un même espace géographique mais qui s'ignorent l'une l'autre pour des raisons historiques et politiques obscures. Ainsi les habitants d'une ville doivent faire semblant de ne pas voir les habitants de l'autre ville (Cela s'appelle "éviser") alors même qu'ils se croisent tous les jours dans la rue. Ces rues sont "tramées" c'est à dire séparées en deux et aucune interaction ne doit se produire entre les deux villes. Si c'était le cas il y aurait "Rupture" et donc intervention d'une force mystérieuse et toute puissante pour rétablir l'équilibre et l'étanchéité entre les deux villes. Les habitants sont donc condamnés à êtres schizophrènes.

Cette idée de base, pour peu crédible qu'elle soit, est néanmoins originale et permet à l'auteur de développer un univers complexe en construisant une intrigue policière intéressante.

J'ai quand même fini le livre, mais je pense qu'il ne me laissera pas un souvenir impérissable. Suffit-il aujourd'hui d'avoir une idée originale et non traitée par d'autres auteurs pour remporter le prix Hugo?
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L'univers de Besz et Ul Quoma sont parfois lugubres, empreint d'une atmosphère de guerre froide, un brin angoissante et excitante également. L'auteur nous tient dans ses filets et ne nous lâche pas jusqu'à la dernière page. L'enquête en elle-même emprunte des voies relativement classiques et nous emmène dans un imbroglio politico-économique un peu flou et b*****. La sensation de danger qui colle aux basques de l'inspecteur sera omniprésente.

Miéville décrit des villes siamoises cohérentes, et l'attitude de leurs habitants respectifs, les détails qui les différencient d'une façon telle que nous nous y immergeons finalement aisément. Une ville qui nous devient familière au fil des pages, le premier choc culturel absorbé. Oui, car l'auteur ne prend pas les lecteurs que nous sommes pour des imbéciles et leur demande une participation active au fur et à mesure que nous parcourons les rues et que nous apparaissent toute l'originalité et la complexité de cette vie.

Originalité encore dans le comportement des habitants, dans leur façon unique d'ignorer leur voisin, en évisant (éviter de voir) et en inouïssant les bruits, la circulation, les gens, la ville voisine dans sa globalité, comme s'ils n'existaient pas.
Lien : https://albdoblog.com/2016/0..
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Pour une fois, heureusement que le quatrième de couverture en dit trop ! China Miéville, pour sa part, ne nous aide pas beaucoup. Il lance des phrases à notre libre interprétation, d'une écriture foutraque et ésotérique. Pendant quelques centaines de pages, il s'ingénie à nous faire ingurgiter des appellations spéciales censées poser un décor original, puis abandonne cette option. On voit alors apparaître dans les dialogues des produits bien de chez nous tels qu'Amazon, Starbucks ou Harry Potter. Mais que viennent-ils faire dans cette galère ?

Passé un temps d'accommodation poussif et obscur, on embraye autour de la page 130 sur une enquête policière plutôt banale et pas très bien menée, qui n'a d'éclat que par l'univers qui la porte.

C'est cet univers qui restera finalement ancré dans nos petits neurones. Il est improbable, bancal, inabouti, mais donne des pistes pour moudre le grain.

« Quiconque l'avait aperçu à Ul Qoma devait l'avoir cru ailleurs. » (261)

Le délit de regard, la « panique inexpressive », la « dénégation plausible » renvoient symboliquement à des mécanismes qui ne nous sont pas étrangers. le cerveau lui-même, ne fonctionne que par sélection, ne pouvant appréhender l'ensemble de la réalité. China Miéville parle de nos instincts, de nos stratégies réactives de défense, de nos lâchetés de confort. Un roman pas très bon qui restera une référence par l'angle original qu'il propose !

[Lu dans le cadre de ces fabuleuses masses critiques]


Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Deux villes pour un même territoire. Ou une ville duale, une two-tier city. Pour faciliter la compréhension, imaginez plutôt que ce soit un flacon de shampoing Wash & Go. Deux produits dans un seul récipient qui se partagent le même espace. L'utilité n'étant pas la propreté capillaire mais vous l'aurez compris, vivre ensemble.Vous avez ainsi Bezsèl et UlQoma. Les habitants de chaque côté ont été initié à des notions pour l'adaptation. Exemple : EVISER : éviter de viser, de voir tout ce qui appartient à l'autre ville. TRAMER: le quadrillage des deux villes.
L'inspecteur Tyodor Borlù de la brigade des crimes extrêmes de Beszèl tente de résoudre le meurtre d'une Fulana Item (victime féminine non identifiée) retrouvée sans vie dans la banlieue Sud de Bezsèl, cité Hlm de la ville. Il invoque l'aide de la RUPTURE, service secret modérateur des deux villes qui intervient chaque fois qu'un individu commet une rupture, le passage d'une ville à l'autre. Que se soit accidentel ou criminel.
Au départ, j'avais noté une première impression : J'suis en plein "The city & the city"...L'idée "Wash&Go" de deux villes m'avait interloqué et poussé à la découverte pressante de l'incomparable et fort récompensé China Mièville. « Pour l'instant en pleine lecture, je me sens comme le gars qui ne comprend pas pourquoi il a un QI de 70... » C'était pour les 100 premières pages et le dictionnaire des synonymes sous le bras.

Ce que j'ai compris après. C'est un polar psychologique SF, dans la croisée des genres, plutôt. le vocabulaire propre aux deux villes à consonance « germano-balkanes » est très original. Dans l'ensemble on découvre des notions auxquelles il faut s'adapter. Imaginer une espèce de paranoïa collective imposée sur ce qui est autorisé ou non à voir ou à faire. Un système proche de la dictature comprenant ses comploteurs, sa corruption, les partisans nationalistes des deux côtés, les unificateurs, les libertés très contrôlées. Une révolution apparaît sur la fin de l'histoire pour pimenter une enquête que j'ai trouvée lourde car elle manquait de rebondissement inattendu.
J'attendais beaucoup de la trouvaille de l'auteur. Mais l'insistance sur la création de nouveaux mots pour coller à ce concept intelligent des deux villes imbriqué l'une dans l'autre, les descriptions massives pour les 2/3 du livre, le langage trop instruit tenu par l'inspecteur Borlù entre autres, ont malheureusement enseveli la consistance de l'intrigue et des personnages.
Imaginez le résultat, si on nous avait proposé un mélange « Des anonymes » de RJ Ellory, ou un autre polar que vous glorifiez, avec cette ville duale…

Lien : http://lirecrire.over-blog.c..
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Entre fausses pistes, jeux de pouvoir et légende urbaine, Miéville nous plonge au coeur de deux villes étroitement liées et nous en apprend plus sur sa culture, son histoire et son contexte géo-socio-politique. Tel un touriste, le lecteur s'approprie au fil des pages les codes et modes de vie propres à ces villes. La compréhension peut s'avérée ardue au départ, entre les néologismes et le fait que l'auteur laisse volontairement des zones d'ombres, mais c'est pour mieux nous souffler par ses idées !

Je dois tout de même dire que j'ai préféré et de loin le contexte à l'intrigue. Ça ne me gêne pas personnellement vu que j'y ai quand même trouvé mon compte mais ça reste dommage vu que le but de l'auteur était sûrement de créer une intrigue qui tienne la route autant que son postulat de départ. Malheureusement, le côté polar-roman noir ne m'a pas convaincu, l'inspecteur Borlù arrive à résoudre l'enquête en trois pages, dans un éclair de génie, et sa conclusion tombe un peu à plat vu qu'il n'y avait pas eu de réels indices distillés au cours de l'enquête laissant supposer pareil dénouement pour le lecteur.

On disait de ce roman qu'il était plus ambitieux et plus mature, sans les longueurs auxquelles nous avait habitué l'auteur dans ses précédents romans. J'y ai cru mais je dois dire que je préfère grandement le Miéville foisonnant et dense de ses autres oeuvres que le Miéville épuré à l'écriture "froide" de The City & The City.

Malgré ces reproches, il faut tout de même retenir que cela reste un polar intelligent porté par une idée géniale et vertigineuse !
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Ouvrir un livre de China Miéville c'est d'abord plonger dans un univers original, voir un peu déjanté et vivre une aventure qui l'est encore plus.

The City and The City propose un univers abordable puisqu'il se passe à notre époque dans un pays imaginaire qui serait situé quelque part dans les balkans (la Bulgarie est un des rares pays limitrophes non cités explicitement, j'aurais tendance à dire que l'action se passe géographiquement la-bas).
Imaginez donc un état constitué de 2 villes imbriquées l'une dans l'autre (sans frontière visible hormis que le trottoir de gauche se trouve dans l'une et le trottoir de droite dans l'autre, la meme rue portant 2 noms différents). L'une serait assez pauvre et "populaire", et pourrait faire penser à une ville méditerranéenne comme Istanbul; l'autre ultra moderne et riche, plutôt comme Dubaï. Les citoyens de l'un ou l'autre n'ayant pas seulement l'interdiction de passer de l'une à l'autre mais d'ignorer visuellement (d'ou le barbarisme éviser) et auditivement (d'ou le barbarisme inouir) ceux "de l'autre côté"... ET tout se complique quand une habitante de l'une est retrouvée morte dans l'autre...

j'ai trouvé la première partie du roman vraiment passionnante, Mieville, comme à son habitude, déployant des trésors d'imagination pour retracer l'histoire des villes jumelles qui sont des sortes de Jérusalem, Berlin ou Belfast tirées à l'extrême. le coté roman policer est totalement secondaire car l'intérêt n'est pas la (c'est peut être dommage d'ailleurs). Mais j'ai eu du mal sur la suite, le roman devant âpre dans la lecture qui devient relativement exigeante.
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Un meurtre, deux enquêteurs différents qui sont forcés de travailler ensemble. Ce roman commence comme un polar, avec des flics, des trafics, des dealers, des "Oui patron"... Si l'intrigue semble convenu, le cadre apporte l'originalité. Il faut un peu de temps pour comprendre le fonctionnement de cette ville étrange coupée en deux, entre le Berlin de la Guerre Froide, Nicosie à Chypre ou Jérusalem. Une ville coupée en deux, ou plutôt deux villes qui se superposent en s'ignorant. Pour une géographe, quel concept intéressant ! Et dans ce cadre, le fantastique apparaît progressivement, même s'il n'est pas assez exploité et que le dénouement est trop rapide.
Un roman qui vaut donc surtout pour son ambiance, avec un travail sur le vocabulaire très construit et très intéressant qui rajoute au dépaysement initial.
Le roman de Miéville que j'ai trouvé le plus abouti.
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J'avais un bon souvenir de China Miéville dont j'avais lu l'excellent « Roi des rats » il y a quelques années et je me suis donc plongée en toute confiance dans The City & The City. le speech de départ était alléchant bien qu'assez obscur : une intrigue policière se déroulant dans un univers curieux où deux villes semblent se superposer – Beszel et Ul Quoma. Autant le dire tout de suite, j'ai pas mal galéré pour rentrer dans ce roman… le concept des deux villes se dressant au même endroit, mais où les habitants n'ont pas le droit de se croiser ou de s'adresser la parole sous peine d'un châtiment aussi obscur que terrifiant, est très bon mais pas forcément très facile à appréhender. Par conséquent, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'univers du roman.

Autre point noir : des personnages pas franchement attachants, ni très approfondis. On a un peu l'impression que l'auteur était tellement satisfait de son concept de base qu'il en a négligé le reste. Les persos paraissent un peu plats et semblent davantage définis par leurs professions que par de véritables traits de caractère : le flic, la petite historienne, etc. Résultat : si l'intrigue est bien ficelée, très bien écrite et la chute du roman plutôt bien trouvée quoique pas tellement surprenante, j'avoue mettre un peu ennuyée par moment… Pas un mauvais bouquin, donc, mais je m'attendais à un peu mieux : trop cérébral et pas assez d'émotion pour moi.
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« The City and the city » marque mon entrée dans l'univers littéraire de China Mieville. Depuis le temps que je souhaitais me pencher sur cet auteur, j'ai décidé d'attaquer par son roman le plus primé. Non pas que des prix soient un bon indicateur de qualité mais entre le Hugo, l'Arthur C Clarke, le Locus, le Grand prix de l'imaginaire, etc... Il y avait de quoi attiser amplement ma curiosité d'autant plus que le concept du roman m'intriguait également.


Justement, si il y a bien une chose à sauver dans « The city and the city » c'est bien son concept. Bien que peu crédible, il n'en reste pas moins intéressant et original. L'auteur s'inspire évidemment de la période de la Guerre froide et de la scission entre Berlin ouest et Berlin est dont on ressent l'ambiance et les similitudes. Ce sont l'intrigue et le style de l'auteur qui m'ont moins emballé. China Mieville peine à insuffler assez de rythme à son histoire pour la rendre captivante d'un bout à l'autre. de même, les rebondissements y sont prévisibles et l'ensemble plutôt plat.


On finit le livre avec un haussement d'épaules en se disant qu'il aura été aussi vite lu qu'oublié. Que l'année 2010 devait être bien pauvre en sorties SFF pour que « City and the City » obtienne autant de prix aussi prestigieux. Personnellement, « La fille automate » de Paolo Bacigalupi était plus méritant.
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Un livre qui n'est pas facile d'accès. Une idée de base particulièrement originale. Une quatrième de couverture qui m'avait intriguée. Il m'a fallu beaucoup de temps pour lire la première partie. J'ai d'ailleurs laissé le livre de côté avant de le reprendre et de le terminer. Je pense que c'est le rythme policier, en s'accélérant, qui m'a permis de poursuivre ma lecture. J'avoue que l'auteur s'est donné bien du mal pour décrire ce monde unique, peut-être un peu trop, même s'il est vrai qu'une telle imagination et une telle précision sont impressionnantes.
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