N'ayant jamais regardé Desperate housewives (oui, c'est possible), je ne peux comparer le roman et la série, mais que l'éditeur l'ait fait en 4ème de couverture me semble être un procédé racoleur. Ca partait bien. Suzy et Callie sont amies et également voisines. La 1ère est mère de trois fils et consacre sa vie à éduquer sa marmaille et tenir sa maison, tandis que son homme gagne l'argent du foyer. La seconde est maman célibataire d'une petite fille, Rae, à la santé fragile. Callie cherche et trouve très rapidement un travail, et peine à mener de front sa vie professionnelle et maternelle. Cette belle amitié va se trouver contrariée par l'arrivée dans la même rue, de Debs, une institutrice qui est présentée comme psychologiquement perturbée et fuyant son passé.
L'idée de créer des liens toxiques entre Suzy, Callie et Debs était bonne, le traitement qu'en a fait
Louise Millar est inodore, incolore, insipide. Je n'ai pas réussi à m'intéresser à ces femmes à la psychologie superficielle, qui courent en tous sens, téléphonent, vont à l'école chercher leurs enfants. Arriver à l'heure à l'école est le thème principal du livre. Par ailleurs, même si l'on sait que le hasard est capable d'inventer des coïncidences étonnantes,
Louise Millar fait un usage abusif de ces coups du sort qui ne nécessitent donc aucune explication de sa part pour tenter de maintenir un suspense qu'elle ne maîtrise pas, en ajoutant brutalement un personnage ou un événement sortis de nulle part. Elle évoque en raccourci, les enfances de ses héroïnes pour indiquer qu'elle sait que tout se joue avant 6 ans, mais elle survole tellement, qu'elle aurait mieux fait de s'abstenir. Je retiens essentiellement que dans certaines rues de Londres, des femmes passent leur temps à épier leurs voisines depuis leurs fenêtres. Les dialogues sont surabondants et creux. Les 3 femmes agissent de manière incohérente et ont des réactions disproportionnées injustifiées.
De nombreuses questions que pourraient se poser les lecteurs restent sans réponse : Pourquoi les mamans de l'école de Rae rejetteraient-elles une petite fille aussi charmante ? Pourquoi Callie est-elle tellement soumise à Tom, son ex ? D'où sort cette femme chargée par Suzy de surveiller son mari ? Comment une institutrice qui se serait montrée coupable de violences à l'encontre d'un élève peut-elle encore exercer ? Rien ne tient la route, tous les rebondissements sont artificiellement plaqués dans le récit. L'intervention du plombier, vecteur malgré lui de la révélation d'un "lourd" secret, est carrément risible.
Bref, quelques heures de lecture fort heureusement vite passées, qui ne m'ont rien apporté.