"Dans une existence solitaire, il existe des moments rares où une autre âme plonge tout près de la vôtre, comme les étoiles qui s'approchent de la terre une fois par an. Pour moi, il avait été ce genre de constellation là." P.171 Circé à propos de Dédale
- La guerre m'a toujours semblé être un choix stupide pour les mortels. Quoi qu'ils puissent y gagner, ils ne disposent que d'une poignée d'années pour en profiter avant de mourir. Et le plus probable est qu'ils périssent en essayant.
Il avait eu deux enfants, qu’il n’avait pu voir ni l’un ni l’autre pour ce qu’ils étaient vraiment. Cela dit, peut-être qu’aucun parent n’est capable de voir son enfant ainsi. En les regardant, nous ne voyons que le reflet de nos propres défauts.
L’aube, ce moment où les chevaux argentés de la lune retournent dans leur étable, approchait. Le char de ma tante Séléné avait été plein toute la nuit, sa lumière éclairant vivement le ciel.
Parques : généralement représentées comme trois fileuses, elles mesurent la vie des hommes et tranchent leur destin. Clotho file la destinée de chacun, Lachésis déroule l'écheveau et Atropos coupe le fil.
Jadis, je pensais que les dieux étaient le contraire de la mort, mais je vois maintenant qu’ils sont plus morts que tout le reste, car ils sont immuables et ne peuvent rien tenir dans leurs mains.
Ils se fichent que tu sois gentille. Ils remarquent à peine si tu es méchante. La seule chose qui puisse les obliger à t'écouter, c'est le pouvoir.
Y a-t-il un moment où un cœur s'ouvre?
Laissez-moi vous expliquer ce que la sorcellerie n'est pas : ce n'est pas un pouvoir divin, qui vient en un clin d’œil, d'une simple pensée. Elle nécessite d'agir, de manipuler, de planifier, rechercher, fouiller, sécher, couper et moudre, bouillir, parler et chanter. Et même après toutes ces étapes elle peut échouer, ce qui n'arrive pas aux dieux. Si mes herbes ne sont pas suffisamment fraîches, si mon attention diminue, si ma volonté est faible, les drogues deviennent vertes et rance entre mes mains. [...]
Au début, bien sûr, tous mes filtres furent catastrophiques. Des potions sans effet, des pâtes qui se délitaient et restaient sur la table inutiles. Je me disais que si c'était bien d'utiliser un peu de rue, c'était encore mieux d'en mettre beaucoup, que dix herbes mélangées auraient plus d'effet que cinq, que je pouvais laisser mon esprit s'égarer sans que l'enchantement ne s'égare avec lui, commencer à préparer une potion et décider à mi-parcours d'en élaborer une autre. Je ne disposais pas de la plus élémentaire connaissance des herbes que n'importe quelle mortelle apprend sur les genoux de sa mère : j'ignorais qu'en bouillant du millepertuis, on obtenait une sorte de savon, que le bois d'if brûlé dans l'âtre produisait un brouillard suffoquant, que les coquelicots engendraient le sommeil et l'hellébore la mort, et que l’achillée millefeuille aidait les blessures à cicatriser. Tout cela, je dus l'assimiler par tâtonnements, à coup de doigts brûlés et de nuages fétides qui m'obligeaient à sortir en courant tousser dans le jardin.
(P98/99)
On peut apprendre à une vipère à vous manger dans la main sans pour autant lui enlever le goût de mordre.