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Citations sur Ils étaient tous mes fils (9)

CHRIS
[...] Moi, je les voyais tomber, jour après jour. Chaque fois, j'avais l'impression qu'on m'arrachait un morceau de moi-même. Jour après jour, tout craquait, tout croulait autour de moi. Alors, soudain, il m'a semblé que quelque chose de nouveau venait d'apparaître... une sorte de lien... de responsabilité de l'homme envers l'homme... et j’avais l'impression qu'il suffirait d'en parler après, de sortir des tombes cette évidence pour que chacun se sente réconforté, transformé, meilleur. (Pause.) Puis je suis revenu. C'était incroyable ! Tu me vois retrouvant ici les gens exactement pareils avec leurs petites manies, leurs petites préoccupations... comme s'il ne s'était rien passé. Oui, bien sûr il y avait eu la guerre... Mais eux voyaient ça de loin... un peu comme on s'imagine les catastrophes dans les journaux. Si bien que les gars qui pourrissaient là-bas faisaient figure de bien pauvres types.
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KELLER
Je ne sais pas, je ne lis pas les informations. Je ne m'intéresse qu'aux petites annonces.
FRANCK
Pourquoi, vous voulez acheter quelque chose ?
KELLER
Non, par curiosité. (Silence.) Pour voir ce que les gens recherchent. Par exemple, il y a là un type qui veut acheter deux saint-bernard. Non mais, voulez-vous me dire ce qu'on peut bien faire de deux saint-bernard ?
FRANCK
Oui, c'est bizarre.
KELLER
En voilà une autre, tenez... "Achète très cher vieux dictionnaires". Non, mais pourquoi des vieux dictionnaires ?
FRANCK
Probablement un bouquiniste.
KELLER
Vous voulez dire qu'il gagne sa vie avec ça ?
FRANCK
Bien sûr, c'est courant.
KELLER, secouant la tête.
Il y a vraiment des métiers baroques ! De mon temps, on était ou bien avocat, ou bien ouvrier-monteur. Maintenant...
FRANCK
Moi, je voulais être agronome, à un certain moment.
KELLER
Hum !... Voyez, c’est bien c e que je disais ! (Il parcourt la page d'un coup d’œil et balaie son contenu d'un revers de main.) C'est en regardant une simple page de journal qu'on voit combien on sait peu de choses. (Il secoue la tête avec une expression d'étonnement enfantin.) Pssss...

Acte premier
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KELLER
C'était pour vous. Pour mes fils. Pour toi !
CHRIS, emporté par la fureur aveugle.
Pour moi ! Mais d'où sors-tu donc ! Dans quelle planète vis-tu ? Moi qui mourais chaque fois que tu tuais un camarade. C'était pour moi que tu le faisais ? Quand je pense que j'étais fier de toi ! Et tu faisais ça pour moi ! Mais à quoi t'imagines-tu que je pensais, nom de Dieu ! À ton affaire, peut-être ? Ta cervelle n'est donc pas capable de concevoir autre chose que ta maudite affaire ? Qu'est-ce que tu as donc dans le ventre ? Des billets de banque ! C'était pour moi !... Tu n'as donc pas de pays ? Tu ne vis donc pas sur terre ? Mais, bon Dieu, qu'est-ce que tu es au juste ?

Acte II
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JIM, se levant
Vous ne connaissez pas votre fils.
Il n'est pas donné à tout le monde de savoir mentir. Cela demande certaines aptitudes. Vous les avez ; moi aussi. Mais pas lui.
MAMAN
Que voulez-vous dire ? Il ne reviendra pas ?
JIM
Oh ! si, il reviendra. On revient toujours, Kate. Ces petites révoltes finissent par mourir. On en arrive toujours à un compromis. Franck a raison dans un sens : tout homme a son étoile. L'étoile de son intégrité morale. Et toute sa vie, il essaie de s'y accrocher. Une fois qu'elle est éteinte, elle ne se rallume plus. Je en crois pas qu'il soit allé bien loin. Il voulait peut-être seulement rester seul, pour voir son étoile s'éteindre.
MAMAN
Pourvu qu'il revienne !
JIM
Je préférerais qu'il ne revienne pas, Kate. Un jour, j'ai tout plaqué, moi aussi. Je suis parti comme ça, tout simplement, à la Nouvelle-Orléans. Pendant deux mois je me suis nourri de lait et de bananes, en étudiant une certaine maladie. Puis elle s'est amenée , elle a pleuré. Et je suis rentré à la maison avec elle. Et maintenant, je mène une vie d'aveugle, je suis dans le noir, comme tout le monde. Je n’arrive pas à me retrouver moi-même ; il m'est parfois difficile de me rappeler que genre d'homme je voulais être. Je suis un bon mari ; Chris est un bon fils, il reviendra.

Acte III
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Je sais que tu n'es pas pire que les autres mais, je te croyais meilleur parce que, pour moi, tu n'étais pas un homme, tu étais mon Père.
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Ici, la règle n'est pas d'aimer son prochain, c'est de le bouffer. Voilà le premier, voilà le grand principe, le seul qui soit toujours observé.
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Franck a raison dans un sens : tout homme a son étoile. L'étoile de son intégrité morale. Et toute sa vie, il essaie de s'y accrocher.
Une fois qu'elle est éteinte, elle ne se rallume plus. p.172
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En fin de compte, il faut plus de courage pour regarder à l'intérieur de soi-même que de contempler le ciel étoilé au-dessus de soi.
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JIM, se levant. Vous ne connaissez pas votre fils. Il n’est pas donné à tout le monde de savoir mentir. Cela demande certaines aptitudes. Vous les avez ; moi aussi. Mais pas lui.
MAMAN. Que voulez-vous dire ? Il ne reviendra pas ?
JIM. Oh ! si, il reviendra. On revient toujours, Kate. Ces petites révoltes finissent par mourir. On en arrive toujours à un compromis. Franck a raison dans un sens : tout homme a son étoile. L’étoile de son intégrité morale. Et toute sa vie, il essaie de s’y accrocher. Une fois qu’elle est éteinte, elle ne se rallume plus. Je ne crois pas qu’il soit allé bien loin. Il voulait peut-être simplement rester seul, pour voir son étoile s’éteindre.
MAMAN. Pourvu qu’il revienne ! Dieu fasse qu’il revienne !
JIM. Je préfèrerais qu’il ne revienne pas, Kate. Un jour, j’ai tout plaqué, moi aussi. Je suis parti comme ça, tout simplement, à La Nouvelle-Orléans. Pendant deux mois je me suis nourri de lait et de bananes, en étudiant une certaine maladie. C’était merveilleux. Puis elle s’est amenée, elle a pleuré. Et je suis rentré à la maison avec elle. Et maintenant je mène une vie d’aveugle, je suis dans le noir, comme tout le monde. Je n’arrive pas à me retrouver moi-même ; il m’est parfois difficile de me rappeler quel genre d’homme je voulais être. Je suis un bon mari ; Chris est un bon fils, il reviendra.
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