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Citations sur Petit éloge d'un solitaire (5)

Je me retire de ce seuil : la vie n’est pas dans la gestion plus ou moins raisonnable et heureuse de moments qui se succèdent comme des nuages, mais une série d’actes souvent obscurs, incompréhensibles à autrui, sinon à nous-mêmes, que nous passerons notre vie non pas à essayer d’éclaircir mais à en mesurer l’ombre portée sur un futur où nous ne serons plus. Nous sommes les échos de ceux qui ont depuis la nuit des temps mêlé leurs sangs ; et, autant que du sang, ce qui coule en nous est l’invisible éclat d’une puissance qui nous dépasse et qui se nomme amour, mélancolie, folie ou destin.
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Germain Millet était un de ces êtres, si incompréhensibles aujourd'hui, qui ont le goût de la solitude: une solitude qui était plus un accomplissement que de la misanthropie ou la contestation de l'ordre social qu'elle est devenue dans une société qui a fait du vivre-ensemble, de la transparence, du festif, de la convivialité, une des figures de la démocratie où les solitaires sont suspects aux vertueux du nouvel ordre moral. Mais s'il aimait autant la solitude, c'était qu'il pouvait ainsi laisser libre cours à ce qu'il faut bien appeler son originalité ou ses bizarreries. Son travail l'absorbait du matin au soir . Il rentrait bien déjeuner, mais avec un décalage qui (...) l'obligeait à manger seul, sans compter une halte rituelle à un bistrot de la rue Riquet, le Perroquet, où l'heure du coup de feu était passée et où ne restaient plus que quelques poteaux soliloquant; eh bien que lui-même n'allât pas au-delà d'un verre, il écoutait avec intérêt et amusement les propos des ivrognes comme des messages d'un monde plus libre et plus joyeux que celui où il vivait, lui-même ne dédaignant pas de rire, d'ailleurs: un rire rare, étouffé et étouffant, tout de silence et de larmes. (p. 60-61)
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Le temps où je n'ai pas été au monde est une île de mots sur laquelle je tente inlassablement de prendre pied tout en sachant qu'on n'y sera que fantôme, l'autre côté n’étant que le royaume de la noire illusion,aucun vivant ne franchissant cette mer inconnue, sinon sous forme de métaphores qui ne sont qu'une anticipation de notre propre mort.
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L'éclat qui retrouve l'ombre avant qu'une ombre plus grande ne se referme sur ce visage que je tente de muer en verbe, faute de lui donner voix ou de l'entendre vraiment, ce serait là du roman, aurait-il peut-être dit, lui qui ne pouvait deviner que le garçon dont il saluait la naissance chercherait dans les morceaux de cette vie le reflet d'une vérité sur soi et lui ressemblerait sur le chapitre de la parole, de la timidité, de l'ennui et de l'humaine comédie dont il ne sort que par des propos souvent excessifs, qui le renvoient à l'opprobre ou à la solitude.
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Dans une chambre sombre de Toulouse, le 29 mars 1953, un homme qui se savait près de sa fin, mais sans doute moins proche qu'il ne pensait, a prononcé des mots qui ne cessent de me hanter, et que je serai bientôt le seul à me rappeler :
"Je peux mourir en paix."
Je venais de naître, le matin même, à Viam, sur ces hautes terres limousines qu'il ne connaissait pas (...)
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