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Citations sur Faillir être flingué (89)

Le jeûne lui fit ressentir ses jambes comme des perches de jonc à peine reliées à son corps. Elles étaient hautes et cassantes, articulées à l'envers comme celles des échassiers, il n'en faisait pas exactement ce qu'il voulait. Il lui arrivait, brièvement, de sortir de son corps.
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Eau-qui-court-sur-la-plaine n'avait pas de parents, ils avaient brûlé.
Eau-qui-court-sur-la-plaine n'avait plus de wigwam, il s'était déchiré.
Pas de provisions, elles avaient roulé. Pas de pleurs, ils s'étaient asséchés.
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La bourse de plumes était le seul bagage qu'il s'était autorisé depuis qu'il avait jeté sa mallette de cuir dans le brasier où brûlaient les corps des hommes, des femmes et des enfants qu'il avait tués. Il s'était juré devant le premier nid qu'il avait observé après sa renaissance, que la connaissance des oiseaux serait la seule science à laquelle il s'adonnerait pour le reste de sa vie. La collecte des contes, le seul passe-temps. Il avait fait serment de ne plus jamais approcher ses mains d'une lancette ou d'une seringue, ni son esprit d'une plaie. Ce savoir blanc dont il s'était fait le passeur et qui avait provoqué tant de mal autour de lui, il l'avait jeté dans les flammes. Avec le désir de domination qui le sous-tendait et dont il ne s'était pas douté avant de décimer un village entier et de voir de ses yeux vivants, les corps gonflés et souffrants de ceux qu'il avait voulu sauver, détruits par ses soins. Des corps qui, la veille, étaient pleins de santé.
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Quand il revint, Josh était allongé sur un lit de camp à peine taché et bordé jusqu’au menton dans une couverture de bonne laine. Il était pâle et agité. Cristophia informa Zébulon qu’il trouverait dans la grand-rue un barbier qui savait s’y prendre avec les plaies et qu’en cas d’échec, il ne lui resterait qu’à tenter le diable avec les herbes d’une métisse canadienne qui passait en ville les jours de marché. Zeb remercia et paya le supplément en se demandant pour quelles raisons au juste il s’était chargé de cet homme blessé aux trois quarts délirant alors qu’il n’aurait pas levé le petit doigt pour sauver la moitié du vieux continent. Et pendant qu’il y était, il se remit en route à la recherche du barbier.
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Jeffrey marchait à grands pas et repassait dans son esprit les objets indiens qu'il avait vus à l'occasion de la veillée funèbre et des préparatifs de l'attaque. Les bols peints, les bâtons ornés de perles, d'os, d'écus. Les coffres rutilants, les jambières brodées, les capes polychromes. Les panières, les sacs de peau, l'osier. Il y avait une âme dans chacune des choses façonnées par leurs mains,et assez de raffinements pour témoigner de la liberté sans effrayer les Blancs. Brad était persuadé qu'il était possible de développer un autre mode de relation que la guerre entre les deux mondes.
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(...) la rumeur est un animal qui se déplace et se reproduit très vite si on la lance au bon endroit.
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Mais par-dessus tout, sauf pour ceux qui s'étaient faits coureurs et trappeurs et vivaient avec les Indiens dans les tentes, ce que les Blancs cherchaient et redoutaient tout ensemble, c'était le souffle de la vie sauvage, crue, impitoyable, désentravée. Ils la désiraient autant qu'ils la détestaient. Ils avaient peur de se révéler à leurs propres yeux des monstres plus terribles encore que ceux qu'ils voyaient dans les plaines s'abriter seulement la nuit sous des peaux de bête enfumées et découper lentement leurs ennemis pour les entendre hurler de douleur.
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La cavité dans laquelle il s'était recouché était comme un voyage au-dessus du sol. Sans que l'esprit soit obligé de sortir du corps, il parcourait de grandes distances en un clin d'œil et passait tout aussi vite de l'hiver à l'été, quand il ne les habitait pas simultanément. Le plafond de sa chambre improvisée racontait une histoire en même temps qu'un territoire. Le déplacement de l'œil, suivant celui de la main qui avait tracé les formes et posé les couleurs, faisait surgir le monde en le parcourant.
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Les choses, et les gens et les événements arrivaient comme il était lui-même arrivé au monde et il lui fallait les accueillir.
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Elle empoigna sa contrebasse et joua pour lui seul le morceau de sauvagerie qu'il lui avait comme transmis. Il reconnut la pluie sur le poitrail des bêtes, le balancement grinçant des grands pins, l'éclatement de l'eau et du bois, la longue phrase du trajet plein de détours, les boules de moucherons dans les coins d'ombre, la fuite des poissons dans l'eau plate, le départ de la balle, la fuite des chevaux, la fuite des jours dans le temps, la fuite en elle même et à ce moment , il éclata en sanglots. Arcie continua de tirer l'archet sur le ventre de sa douleur, implacable et concentrée, afin qu'il en touche la vapeur ourdie de regrets.
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