Citations sur Un œil dans la nuit (47)
-Vraiment ? Qu'est-ce que vous avez produit ?
Zut, c'était le moment d'impro viser.
-Cannibal Feast, Le Cauchemar de Lisa, Le Botaniste, Le Syndrome Copernic, La Forêt des disparus, Boréal.. et aussi plusieurs films de Morbus Dela- croix - mais ça, ça commence à dater.
L'horreur était un moyen détourné de prendre ma revanche sur mes peurs.
Pierrat se demanda en voyant ces maisons de maître ce qui faisait qu'à la loterie de la vie certains touchaient le gros lot et se retrouvaient à vivre dans un quartier pavé d'or tel que celui-ci, tandis que d'autres devaient se contenter d'un logement avec vue sur le périphérique et de s'entasser dans des métros et des trains bondés aux heures de pointe.
P 457
Les enfants sont sans pitié, et Rousseau avait tort : ce n'est pas la société qui les corrompt. Ils sont comme ça, c'est tout. Il faut faire avec.
P 95
Il se souvint que, quand il avait débarqué dans le service, son adjoint ne portait que des fringues de marque et une mèche sur le front lui donnait l'air d'un collégien. Et il passait son temps à se recoiffer, ce qui avait fait jaser les anciens du service, habitués à une police plus "virile". Aujourd'hui, le front capillaire de Vincent avait reculé telle une armée en déroute. Servaz se dit que c'était la vie : une guerre contre le temps, qu'on ne gagnait jamais.
Nous désirons si ardemment trouver un ordre dans le désordre, une explication, avoir un semblant de contrôle sur le chaos qui gouverne nos vies. Au fond, les complotistes sont des crédules qui se prennent pour des incrédules et qui croient les autres crédules. Ce qui ne veut pas dire, je le répète , que les complots n'existent pas. C'est comme celui qui, à force de crier au loup, n'est plus écouté quand le loup survient...
Mince, la quarantaine, en paraissant dix de moins, arborant costumes bien coupés et cravates en soie, Hervelin était le plus jeune directeur qu'ait connu le SRPJ. Il avait grimpé dans le ciel de la police toulousaine avec une trajectoire digne d'une fusée SpaceX. La raison de cette fulgurante ascension était on ne peut plus simple : il était nul en travail de terrain, mais expert en statistiques, en réglementations, en parlotes et bientôt - Servaz n'en doutait pas - en ouverture de parapluie.
– Le cinéma d’horreur nous parle de nous-mêmes, Judith. Il interroge nos peurs les plus profondes. La peur de la mort…le peur de la douleur…la peur de la maladie…les peur des ténèbres…la peur du monstre qui est en nous…
Sa voix lente dégageait quelque chose de très troublant.
– Ce qui importe, Judith, ce n’est pas la lumière, ce sont les ombres. C’est de rendre visible l’invisible. De faire entrer le hors-champ dans le champ. Très peu de réalisateurs y parviennent…
S'ils ne tentaient rien, ils avaient cent pour cent de chances de terminer en nourriture pour les cochons et, sans savoir exactement pourquoi, ce n'était pas le genre de mort qu'il se souhaitait. Il n'avait pas la fibre écolo à ce point - même si certains défenseurs des animaux auraient sans doute jugé que c'était un juste retour des choses après des siècles de maltraitance.
Pourquoi toute cette violence ? se demanda-t-elle soudain ( Samira NDL ). Dans presque tous les films, toutes les séries désormais, il y avait une ou plusieurs scènes ultra-violentes. Pour regarder de temps en temps des vieux films, elle savait que ce n'était pas le cas avant qu'elle naisse. Et ceux qui disaient que cela n'avait aucun impact sur la société se trompaient, elle en était convaincue.
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