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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Octarve Mirbeau a souffert...
L' auteur de l' Abbé jules ne nous épargne pas le récit glacial puis brûlant d'une existence commencée dans une enfance morne et malheureuse.
puis, vient cette guerre franco - prussienne et son lot d'atrocités, de boue et de mort. Puis, une liaison plus vénéneuse qu' amoureuse emmène Jean Mintié aux abords de la folie, et au confins de la déchéance et de l'ignominie.
Au reste, cette aventure avec Juliette apparaît comme infiniment plus dangereuse et périlleuse que la guerre. Même un séjour en Bretagne et loin de Paris ne saura sevrer Mintié du poison-Juliette.
Minié va tout perdre. Et ce sera peut-être cette totale perdition, une ultime trahison qui pourra sauver le naufragé et mettre fin à son calvaire.
Le calvaire, est une volée de coups de poing et de pied contre la souillure ordinaire et quasi-institutionnalisée, menée par une avidité sans frein.
Âmes sensibles, s'abstenir.
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le Calvaire
Octave Mirbeau (1848-1917)
Académie Goncourt
Un amour chemin de croix ou une liaison toxique !
Jean-François-Marie Mintié est né dans un petit bourg de l'Orne. Son père était notaire et sa mère au foyer ou en asile selon les époques. C'est dans ce milieu assez triste qu'il grandit :
« Séparé de ma mère que je ne voyais que rarement, fuyant mon père que je n'aimais point, vivant presque exclusivement, misérable orphelin, entre la vieille Marie et Félix, dans cette grande maison lugubre et dans ce grand parc désolé, dont le silence et l'abandon pesaient sur moi comme une nuit de mort, je m'ennuyais ! Oui, j'ai été cet enfant rare et maudit, l'enfant qui s'ennuie … Une enfance solitaire et morte, sur laquelle aucune clarté ne se leva. »
Il perd sa mère à l'âge de 12 ans :
« Mon enfance s'était passée dans la nuit, mon adolescence se passa dans le vague ; n'ayant pas été un enfant, je ne fus pas davantage un jeune homme. Je vécus en quelque sorte dans le brouillard. »
Il va faire son droit à Paris, fréquente accessoirement une maison de débauche, puis vient la guerre franco-prussienne de 1870 et la défaite, la retraite… :
« Je revois des carrioles funèbres, pleines de cadavres de jeunes hommes que nous enfouissions au petit jour dans la terre gelée, en nous disant que ce serait notre tour le lendemain ; je revois, près des affûts de canon, émiettées par les obus, de grandes carcasses de chevaux, raidies, défoncées, sur lesquelles le soir nous nous acharnions, dont nous emportions, jusque sous nos tentes, des quartiers saignants que nous dévorions en grognant, en montrant les crocs, comme des loups. »
Àu retour des combats, Jean-François apprend la mort de son père. Il trouve réconfort auprès de son ami Lirat, artiste peintre du faubourg Saint Honoré. Il y fait la connaissance de Juliette Roux, très belle femme au doux sourire virginal et cependant maîtresse d'un certain Charles Malterre. Il en tombe amoureux et ne sait plus ce qui l'emporte en lui, de l'espérance de l'apercevoir chaque jour, ou la crainte de la rencontrer au détour d'une rue. Dans cette femme, Mintié voit cohabiter un mélange d'innocence et de volupté, de finesse et de bêtise, de bonté et de méchanceté, ce qui ne laisse de le déconcerter. Il va tout faire pour hâter le départ de Malterre vers d'autres cieux et se charger de l'existence de Juliette. Sera-ce le bonheur tant escompté et entrevu ?
Il apparaît vite que l'inquiétude vient souvent troubler les courtes ivresses. La folie des grandeurs de Juliette, ses futilités et ses caprices plongent Mintié dans le plus grand désarroi :
« Cette Juliette que j'aimais, n'était - ce point celle que j'avais créée, qui était née de mon imagination, sortie de mon cerveau, celle à qui j'avais donné une âme, une flamme de divinité, celle que j'avais pétrie impossiblement, avec la chair idéale des anges ? … Ce n'est qu'en public, à l'éclat des lumières, sous le feu croisé des regards d'homme, que Juliette retrouvait son sourire, et l'expression de joie un peu étonnée et candide qu'elle conservait jusque dans ces milieux répugnants de la débauche… Elle gardait sa tenue décente, son charme de vierge, ses allures à la fois hautaines et abandonnées. »
Les ressources de Mintié ne sont pas inépuisables, mais il est esclave de sa passion charnelle et vibrante, dévorante et destructrice pour Juliette. Qu'elle soit adulée, courtisée, elle sait conserver une honorabilité entretenue par la présence même de Mintié qui représente en quelque sorte une marque de fabrique au regards des autres. Il va accepter alors sans l'accepter l'inacceptable !
C'est plus tard dans une folie furieuse que sombre Mintié, un véritable anti-héros, face à ce déferlement d'amants supposés…avec quelques surprises… !
Ce roman au style très travaillé et largement autobiographique, relate la liaison dévastatrice du romancier avec Judith Vinmer ici rebaptisée Juliette Roux, femme galante qui fit tomber l'auteur dans l'enfer et la folie de la passion, sources de souffrances et de déchéance morale. À la fin, l'amour ne serait-il qu'une duperie ou un malentendu entre les sexes ?
de la belle littérature injustement oubliée comme l'on dit certains critiques.

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