Le Marin rejeté par la mer

Un récit poétique, qui nous fait voyager, qui nous fait sentir, qui éveille les sens...

Une belle écriture, agréable et fluide.

Une histoire tragique, un destin cruel, une fin détonante...

Beaucoup d'interrogations : le père? la famille? l'emprise? le destin? les rêves?

Mais j'avoue ne pas avoir été absorbé entièrement, être sur ma fin... pourquoi?

Ce roman est encore un roman noir de Mishima ce qui est presque un pléonasme avec cet auteur.
Ici le cadre est la ville côtière de Yokohama. Les personnages principaux sont un triumvirat composésd'une veuve avec son fils passionné de marine et le nouveau compagnons de la mère, un marin.

Un roman très court mais très dense, qui m'a un peu fais penser à sa majesté des mouches de Golding écrit à peu près à la même période et avec une même vision noir de l'enfance.
Mishima est un auteur majeur qui arrive à mettre en très peu de lignes toute une palette de sentiments. Ici le dénouement, cruel, tragique facilement devinable, arrive tout naturellement, tranquillement comme une évidence.
Encore un roman majeur d'un écrivain majeur du 20°siècle un example pour beaucoup de romanciers occidentaux qui, incapablent de concisions ne peuvent que commettre de gros pavés vulgaire et huileux que nous n'aurons jamais le plaisir de relire n'ayant pas suffisamment de temps de cerveaux disponible à leurs consacrer.

Ce roman étant très court, il est certes difficile de commenter sans déflorer une grande partie de l'intrigue. Néanmoins je pense qu'ils serais judicieux de ne pas résumer le livre dans les commentaires ni dans la quatrième de couvertures. Un commentaire est fait pour donner son avis sur un livre et dire succinctement de quoi il parle. Ce n'est pas un résume ni une fiche de lecture...

Un livre facile à lire et le style est net et précis. Ame sensible s'abstenir. Quelques passages sont durs à supporter comme si l'auteur faisait jouer ensemble le bien et le mal mais dans l'ensemble l'histoire est bien ficelée. Une fin qui laisse le lecteur à la limite du tragique. Quelle fin donner à cette histoire où tout est prémédité ?

J'ai beaucoup apprécié l'univers portuaire décrit dans le roman, personnifié par Ryuji, un marin à la quête de gloire mais rattrapé par son amour terrestre pour Fusako.
Au-delà de cette fresque de Yokohama et de cette belle histoire d'amour, le point fort du roman reste le rôle tenu par le groupe d'amis de Noboru, adolescent de 13 ans et fils de Fusako. Lui et ses amis sont habités par un nihilisme et un idéalisme troublants. Leur projet d'assassinat m'a totalement glacé, ainsi que leur vision misanthrope du monde. Ces enfants semblent aussi lutter contre toute forme de kitsch, au grand malheur du gentil Ryuji.
Je n'avais jamais lu un livre donnant un tel rôle à des enfants. Je crois comprendre qu'ils endossent en réalité la philosophie extrémiste de l'auteur. C'est cette philosophie qui donne tout son intérêt au Marin rejeté par la mer.

Le marin rejeté par la mer, Yukio Mishima
A Yokohama, Noboru, un garçon de treize ans, vie avec sa mère, Fusako. Ensemble, ils ont traversé le décès du père de famille, et c'est ensemble qu'ils se sont reconstruits.
Lorsque Fusako rencontre Ryüji, un officier de marine marchande, Noboru voit en ce beau-père un explorateur, un héros.
Noboru fait partie d'une bande de gamins qui jouent aux durs, et voient d'un mauvais oeil que sous les traits du héros se dessine un personnage doux et affectueux. Ils vont alors mettre en scène un scénario machiavélique, expérimenté sur un chaton, pour éliminer ce héros déchu.
Mishima a une plume magnifique et fait partie des très grands auteurs japonais à découvrir de toute urgence