Je t’ai rencontrée et j’ai tout de suite deviné que j’allais partir pour un grand voyage. Là où je vais, je sais au moins que tu seras toujours. Je bénis ce visage, ma lumière. Il n’y aura plus jamais de nuit absolue pour moi. La solitude de la mort sera moins solitude. Anne, mon amour.
15 novembre 1964
Mais lumière, chaleur et joie ne viennent d’aucun autre soleil que de celui qui nous habite. Et j’aime être avec vous. Tandis que je n’ai qu’un goût modéré pour ces échanges avec le public, toujours inconnu, qu’il faut convaincre avec des discours et des idées, tâche absurde quand on sait que seuls l’amour, les actes et l’exemple ont une force conquérante. […]
J'aime ton corps, la joie qui coule en moi quand je détiens ta bouche, la possession qui me brûle de tous les feux du monde, le jaillissement de mon sang au fond de toi, ton plaisir qui surgit du volcan de nos corps, flamme dans l'espace, embrasement.
Lettre du 16 juillet 1970 à Anne Pingeot - François Mitterrand
Pour le temps qui vient je ne désire qu'approfondir nos raisons d'assortir notre incomparable entente de la beauté et de la grâce dont j'écoute en vous comme en l'approche.
Lettre du 3 mai 1964 à Anne Pingeot - François Mitterrand
Mes livres me font douce compagnie.
page 398
Mon Anne très chérie, tu me manques comme on a soif. Et j'ai soif.
page 381
J'aime la voir comme cela. Elle est l'une de ces rares femmes qui ne posent pas de questions et vous acceptent. Je goûte cette discrétion du coeur.
page 290
Je suis finalement resté à Paris, dans l'appartement vide, avec mes fiches, mon journal, mes livres, mon vitrail, mes photos. Je suis hors du monde mieux là qu'ailleurs.
page 287
Ici, il a mélancoliquement plu. On ne se remet pas comme ça de tes fugues ! Paris et moi avons gardé un air chagrin.
page 206
J'aime penser que maintenant ces fleurs sur une table ou une étagère de votre chambre seront vos amies pour trois jours - et qu'elles vous disent en secret ce que je ne saurai jamais vous dire.
page 125