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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un immense coup de coeur pour ce manga, dont l'auteur est aussi réalisateur de films d'animation japonais : Hayao Miyazaki, cofondateur du studio Ghibli (que j'adore).

Bien que je sois une grande fan des films d'animation de Miyazaki, je vous conseille de lire Nausicaä de la vallée du vent et non de le regarder, pour la simple raison que le manga est bien plus complexe et intéressant. Pour tout vous dire, j'ai été franchement dégoûtée en voyant que ce qui faisait la richesse de l'oeuvre avait été passé sous silence (grrr).


L'histoire se passe dans un univers post-apocalyptique. Nausicaä vit dans une petite tribu qui tente de survivre tant bien que mal dans sa vallée, tandis que la terre fait face à deux désastres, l'un écologique, l'autre humain :

– La « mer de décomposition » gagne petit à petit tous les endroits habitables, les rendant hostiles aux humains qui ne peuvent supporter le poison. Comme si cela ne suffisait pas, comme s'il n'y avait pas plus urgent à gérer,

– la guerre fait rage : la tribu de la vallée du vent se trouve prise entre deux feux, entre deux nations prêtes à s'entretuer pour plus de pouvoir… d'autant plus que certains personnages avides agissent au détriment de leur propre nation !

Nausicaä est un personnage à part, pur et entier. Elle respecte et aime les autres, quels qu'ils soient : humains amis et ennemis, animaux vivant ou non dans la mer de décomposition… Car, surprise ! des animaux y vivent, en dépit du poison. Nausicaä découvre que cette mer de décomposition purifie le monde en drainant l'air pollué. Dès lors, elle se pose la question suivante : et si c'était l'homme qui devait périr, comme un virus qu'il faut éradiquer, parce qu'il n'est pas adapté au monde qui l'entoure, pire, parce qu'il le détruit ? Une question bien actuelle … !
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Nausicaä 1
Le tome 1 débute par un prologue et une carte montrant une "vue générale des abords de la Mer de la Décomposition". Une civilisation sur-industrialisée, après une surexploitation des richesses naturelles, a sombré dans le déclin (cela vous rappelle quelque chose ?). Les humains survivent à présent dans un monde semi-désertique, où dominent différentes espèces d'insectes géants, des terres sauvages leurs sont devenues inaccessibles, des "forêt de ténèbres" les recouvrant. Ces zones ne peuvent être parcourues que si l'on possède un masque pour se protéger des spores qui servent de défenses à la forêt. Ce premier volume plante donc le décor et introduit les personnages principaux de la série, on découvre en tout premier lieu Nausicaa, fille du souverain de la Vallée du vent. Cette dernière possède toutes les caractéristiques des héroïnes de Miyazaki : le courage, l'intelligence, la débrouillardise, c'est une aventurière possédant une très bonne connaissance de son environnement, ayant un don particulier d'"écoute" envers les créatures qui peuplent une nature désormais détraquée. On la découvre dès l'ouverture en pleine exploration, son
moyen de locomotion est une "aile" tout à fait étonnante, elle possède une panoplie d'armes essentiellement défensives, elle sera notre guide pour cette première découverte. Dans un second temps l'univers de Nausicaa bascule, et on découvre les conflits géopolitiques qui bouleversent cet univers, elle part donc à l'aventure. L'action est souvent aérienne, autre thème cher à Miyazaki, et Nausicaa continue sa quête personnelle en essayant de comprendre ce qui motive les insectes et les ômus en particulier.
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On découvre un monde pas si loin de la réalité, le cataclysme n'étant pas encore arrivé... Derrière cette violence, tout un monde de poésie à lire entre les lignes, pour le moment jamais déçu par Hayao Miyazaki...
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Extrait :
J'avais vu le film il y a longtemps, et j'avoue que je n'ai plus trop de souvenir à son sujet… Toutefois, je me souviens avoir aimé, j'ai donc fini par craquer en voyant le film sous sa forme manga en grand format. Même si le tome n'est pas très épais, je pense que cette série vaut le coup d'oeil ! Après tout, de ce qu'on m'a dit, la série a été pensée en grand format, et il est vrai que cela se ressent sur les planches.

Je me souviens surtout de beaucoup de couleurs pour le film, le redécouvrir en noir et blanc, offre donc un tout autre ton. Ajouter à cela le peu de souvenir que j'en ai, et me voilà en train de redécouvrir le titre comme si c'était la première fois. Les planches sont très détaillées, ce qui les rend magnifiques et parfois déroutantes. Dès les premières pages, on comprend que Nausicaä à quelque chose en plus que les autres. Elle peut, semble-t-il, communiquer avec les « insectes » peuplant la forêt, mais aussi mentalement avec d'autres humains. Elle ne semble pas le maîtriser totalement, mais je suppose que cela viendra. L'intrigue est futuriste, et donc, de la science-fiction, dans un avenir assez peu glorieux. Presque apocalyptique, cette période se déroule après une guerre ayant réduit une bonne partie des êtres vivants en cendres. Désormais, une bonne partie de la planète est inhabitable sans masque pour respirer. Les insectes sont également bien plus gros, et l'humanité semble dépérir à petit feu.

Mais cela n'empêche pas certains grands « groupes », grandes communautés, de continuer à vouloir plus, et donc à se battre. Est-ce une manière de dire qu'on n'évoluera jamais sur ce point ? En tout cas, la faune et la flore semble bien avoir évoluée pour sa part. Les forêts sont toxiques et propagent des spores qui contaminent les zones alentours. Vues comme des fléaux, elles sont évitées par la plupart, mais pas par Nausicaä, qui s'y rend, visiblement, souvent. Elle récolte des échantillons, la raison est montrée un peu plus loin dans le tome, et celle-ci est surprenante. Elle récupère également des matériaux, qui peuvent être utilisés après avoir été nettoyé. Les dessins de ses passages sont magnifiques, ils donnent une importante densité à ses zones boisées, et une ambiance assez oppressante. Nausicaä a découverte, toute seule, que le but de ses forêts et insectes, n'étaient pas vraiment de nuire, mais surtout de restaurer. En s'enfonçant dans la forêt, il est possible de découvrir le résultat de ses efforts, mais visiblement, peut de personnes sont au courant.

[...]
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Que dire qui n'aura pas déjà été dit sur l'un des faits d'armes majeurs de Hayao Miyazaki, qui n'est autre que le manga Nausicaa de la Vallée du Vent ? À peine deux tomes étaient sortis qu'un film d'animation sortait pour offrir une sorte de conclusion aux aventures de cette jeune princesse de la vallée du vent, amenant au passage une portée internationale à l'oeuvre de son auteur.

Pour autant, face à la véritable densité et complexité du matériau d'origine, fort de sept volumes sortis chez nous en grand format de quelques centaines de pages généreusement garnies, on ne touchait finalement que du bout des doigts le potentiel du projet.

Quand Miyazaki parle des inspirations pour Nausicaa, il évoque la déception de sa lecture de l'odyssée et de cette princesse phénicienne nommée justement Nausicaa, mais dont le récit ne lui aura offert qu'une profonde frustration de voir le personnage aussi peu développé.

Er que dire, si ce n'est qu'il lui aura diablement rendu justice ? Si bien sûr il ne reste rien de cette princesse phénicienne, on se retrouve face à une fable écologiste et post-apocalyptique tout bonnement titanesque, et dont le lore aurait pu s'étendre sur bien d'autres tomes sans aucun problème.

Ce soin du détail autour de l'univers qui englobe l'épopée de Nausicaa, figure de pureté et parangon de vertu, Miyazaki le pousse au delà du lore avec un coup de crayon sublime. Si il rechigne à aérer ses compositions via de vastes double pages, il préféra les enserrer pour leur conférer un soin du détail démentiel, que ce soit dans les forêts luxuriantes bordant la Mer de la Décomposition, comme dans les imposantes cités Dorks.

Si la lecture du premier tome peut rebuter au début, de par la quantité importante de dialogues longs et détaillés, il serait pourtant dommage de ne pas se laisser aller à pousser la lecture jusqu'au deuxième, et ainsi se laisser emporter par la richesse de l'univers que nous dépeint Hayao. Au travers d'une Terre dévastée par les Sept Jours de Feu et via une civilisation en perpétuel affrontement avec la faune et la flore, il va bien au delà que simplement rappeler l'effroyable tendance auto-destructive de l'Homme, et dépeint d'immenses guerres de conflit territoriales et religieuses, dressant un imposant tableau d'une humanité à la dérive. Il imagine avec beaucoup de rigueur les diverses communautés, royaumes, et peuplades qui chacun à leur manière appréhendent l'après d'une vie sur une Terre où les miasmes toxiques, les fungus, la végétation et même le sol sont de véritables pièges mortels.

Mais c'est justement ce soin du détail à vouloir créer un univers cohérent et consistant qui nous fait aimer le manga, qui passe aussi par son importante galerie de personnages qui, bien qu'ils orbitent autour de Nausicaa, gardent chacun un rôle clé dans l'histoire et profite d'un traitement poussé et intéressant. Comment ne pas mentionner la princesse Kushana, guerrière et fille de noble évoluant au coeur de luttes intestines permanentes depuis sa naissance ? Comment oser oublier Maître Yupa, plus grand sabreur existant, figure même du mentor ?

Nausicaa, c'est donc un travail d'orfèvre sur tous les fronts, qui ne fait que sublimer la puissance du message qu'insuffle Miyazaki aux générations actuelles et futures, ainsi que ses craintes envers des puissances que l'homme ne peut et ne doit pas contrôler.
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Il est très difficile, voire impossible de restituer toute la grandeur du manga phare d'Hayao Miyazaki. Avec une écriture et une publication étalées sur 12 ans, 7 tomes composent ce pur chef-d'oeuvre. Miyazaki est connu pour ses longs métrages, mais ce manga les vaut largement, voire les dépasse par son ambition, sa beauté et sa profondeur.

Miyazaki élabore une épopée dantesque, il donne naissance à tout un monde, extrêmement sophistiqué, reprenant bien des aspects de celui que nous connaissons, mais réarrangés intelligemment, constituant une sorte de fable ou de conte intemporel et didactique. Il donne également naissance à toute une galerie de personnages extrêmement attachants et subtils, des « bons » en passant par les « méchants », qui le sont rarement complètement.

Il serait vain de chercher à tout énoncer, à tout décrire. le mieux est de se plonger dans cette formidable odyssée, où une jeune fille courageuse et éprise des autres et de la nature cherche à sauver une humanité qui court à sa perte.

Avec « Nausicaä », Miyazaki brasse énormément de thèmes, mais réussit toujours à les aborder avec finesse, sans apporter de réponses toutes faites. Il se fait même prophétique : il avait anticipé les manipulation biologiques et génétiques sur l'être humain, conduisant aux pires horreurs, ou encore le dérèglement de la nature induit par l'homme, entre prolifération des insectes, air et sol viciés, pollution omniprésente...

Extrêmement complexe, « Nausicaä de la Vallée du Vent » est une ode au courage et à la vertu, mais également un cri du coeur contre la méchanceté et la perfidie humaine, et aussi contre cette hubris des hommes, peut-être leur plus grande ennemie. On sent que Miyazaki est parfois désespéré, et la fin, surprenante car en partie ouverte, montre que l'artiste japonais garde espoir, mais que cet espoir est bien fragile.

Et puis une fois qu'on referme le dernier tome, on ne peut qu'être empli d'une grande nostalgie. La nostalgie d'avoir passé tout ce temps aux côtés de personnages extraordinaires, au gré d'aventures dangereuses, parfois même terrifiantes, bravant bien des dangers, mais conservant toujours pour certains une franche camaraderie et une amitié touchantes.

La bande dessinée, et peut-être même surtout le manga, ont été longtemps vus comme des genres mineurs, des « sous-arts ». Mais il faut bien le dire, Miyazaki donne ici au genre ses lettres de noblesse. D'ailleurs, je n'ai toujours pas trouvé de mangaka qui égale Miyazaki. Et côté bande dessinée occidentale et franco-belge, le Senseï se place directement au niveau des plus grands auteurs du genre. Que vous aimiez la bande dessinée et/ou le manga, « Nausicaä de la Vallée du Vent » est un incontournable, un sommet absolu et sans pareil.
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Une de mes oeuvres préférées, tout style tout temps tout support confondus.
Un message profond et poétique sur notre planète et son humanité, je le relis une Nième fois avec beaucoup d'émotions.
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[critique générale pour les 7 tomes] Quelle claque ! Quel chef d'oeuvre ! J'avais aimé le film, qui me semblait tout de même très proche de Mononoké (j'ai vu Mononoké d'abord, d'où ce commentaire qui peut semblé inversé dans la mesure où Nausicaa est plus ancien). Je ne savais pas qu'il existait les mangas jusqu'à écouter sur France Culture dans l'émission "Les Chemins de la Philosophie" la série "Philosopher avec Miyazaki". J'ai découvert que l'histoire n'était pas la même, et j'ai tout de suite commandé les sept volumes en librairie. Quelle lecture... J'en perds mes mots ! En plus de dessins absolument sublimes, une grande leçon de vie et de morale nous est une fois de plus délivrée par cet immense artiste. Il n'y a pas de gentils, pas de méchants, il n'y a pas de gagnants, pas de perdants, il y a seulement une ode à l'équilibre, à la recherche de l'équilibre, au vivre ensemble, à l'ouverture à l'autre, à la curiosité plutôt que la peur, la méfiance et la haine qui n'engendrent que violences. Il faudrait mettre de tels ouvrages dans les programmes scolaires. Cet artiste non seulement me renforce dans mes convictions mais me pousse à les affûter, à améliorer ma vision du monde et mon rapport au monde... LISEZ MIYAZAKI, vous en serez profondément changé.e.s, croyez-moi !
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Fable écologique post apocalyptique. Il ne s'agit pas ici d'un artbook du film mais bien d'un manga écrit par Miyazaki. Comme toujours, c'est beau, poétique et ouvre à certains questionnements.
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Quel manga incroyable pour découvrir le travail d'Hayao Miyazaki ! Les dessins sont splendides, le récit est simple et efficace. Ce livre traite d'environnement et de la façon dont on le comprend et ce, en 1979 soit bien avant le réveil écologique récent.
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