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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
[ Cette critique vaut évidemment pour l'ensemble des sept tomes de ce récit de M. Miyazaki ]

Tous les films d'Hayao Miyazaki sont des invitations au voyage, au Merveilleux. Source d'émerveillement pour les plus jeunes, leurs aînés trouveront une réflexion plus profonde sur la nature, sur l'homme, leur passé, leur avenir en commun. Pourtant Nausicaä, le film n'est qu'une adaptation minimaliste d'une longue saga illustrée de sept tomes qui peine à en traduire toute l'essence. Cette bande dessinée complexe que rééditent aujourd'hui les Editions Glénat mérite que l'on s'y attarde.

Nul ne se souvient plus ni quand, ni comment est venu l'apocalypse, mais tous se doivent de vivre aujourd'hui avec ses conséquences. Les " sept jours de feu " ont engendrés la Mer de la Décomposition et sa faune insectoïde aux dimensions gigantesques. Produit des errements d'une ère militaro- industrielle, elle est un immense territoire toxique pour les êtres humains. Calfeutrée sous son masque et ses protections, une personne trouve grâce et beauté à cet impitoyable écosystème : Nausicaä. Mais au-delà d'une quasi-impossible cohabitation avec un environnement meurtrier, Nausicaä doit vivre avec les survivants de l'espèce humaine que l'instinct pousse toujours à la guerre. Car l'Empire Tolmèque convoite les terres saines des fiefs Dorks et les petits royaumes comme la Vallée des Vents dont elle est la princesse doivent honorer leurs alliances ou perdre leur indépendance. Mais si elle se doit de prendre part au conflit, elle refuse de prendre parti et n'aura de cesse que de prodiguer des gestes d'apaisement auprès de chaque belligérant. Son voyage, ses rencontres, ses actes sont les épisodes d'une quête initiatique pour offrir un avenir meilleur à un monde au bord du gouffre.

Avec près de vingt-cinq ans d'avance sur un quelconque débat planétaire, Hayao Miyazaki nous parlait dans son style si particulier d'écologie. Bien plus que de vouloir éveiller les consciences, il nous conte une extraordinaire fable certes écologique, évidemment survivaliste, martiale et épique, mais aussi philosophique. Il a su prendre le temps pour étaler toutes les nuances de son propos. Nausicaä est le seul esprit pur, simple à évoluer dans la tempête des pulsions destructrices et des élans altruistes que connaissent tous les autres personnages. La nature-même refuse d'abdiquer devant l'instinct entropique de l'homme et déploie une colossale énergie pour assainir coûte que coûte un monde perverti. Dans chaque camp, ombre et lumière se côtoient. Les Tolmèques, empire aux méandres politiques morbides placent leurs ambitions de conquête dans la renaissance d'une machine cataclysmique du passé alors que la fanatique assemblée des bonzes Dork s'essaye à la manipulation génétique pour semer la destruction au sein-même de ses propres sujets dans un ultime sacrifice inutile. Au-dessus de ce tumulte vogue Nausicaä sur son aile volante. Elle incite les hommes à se transcender pour préserver un monde à l'agonie. Elle questionne l'essence- même de la vie dans ce monde crépusculaire pour briser le cycle des tourments qui engendrent d'autres tourments.
Tout semble pourtant conduire à s'écarter de cette oeuvre. Son style graphique est assez sec et sa réédition dans des tons sépia ne plaide pas pour son retour en grâce. le propos y est complexe, souvent peu explicite, s'étire parfois sur de nombreuses pages notamment dans sa conclusion. Sa narration est très éloignée des rythmes dynamiques, des approches manichéennes et des intrigues souvent légères des mangas récents. Passez ce cap, envolez- vous derrière le moëve de la Vallée des Vents, sa princesse saura transformer quelque chose en vous aussi, vous verrez...

Hayao Miyazaki n'est pas un mangaka, c'est un poète. Hayao Miyazaki n'est pas un conteur, c'est un philosophe. Nausicaä n'est pas une bande dessinée, encore moins un film d'animation, c'est une oeuvre d'art.
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Bourflh ! Pendant des années, j'ai pas su quoi en penser du cycle de Nausicaä. On m'avait dit que le film était pas mal, qu'il fallait que je me mette au mangas, qu'il fallait que je me mette au post-apo, enfin, vous voyez tout ça... J'en suis ressorti un peu retourné, à moitié couvert de sang et de fluides divers, en me disant malgré tout : pas mal quand même.
C'est un très bon traitement du post-apo (à noter qu'il n'en est pas tout à fait étant donné que de nouvelles civilisations ont été construites depuis le cataclysme - mais très précaires et en proie à leur environnement, alors j'emploierais quand même ce terme -), avec cette utilisation de la biologie assez unique, très sûrement inspirée par les mutations qu'a subie la faune aux alentours d'Hiroshima et Nagasaki et les yôkai ; également une héroïne libre et idéaliste, quelques bestioles attachantes dans le lot, de la bonne bagarre accompagnée de réflexion... Je ne m'attarderais pas sur l'aspect glauque voire gore, car il dessert très bien les propos et l'univers. Mais même mettant ça à part, quelques petits trucs m'ont un peu dérangé.
Le fait que Nausicaä puisse partir ainsi à l'aventure et risquer sa vie, surtout. C'est la seule descendante de la famille royale, que diable ! Quel genre de roi laisserait son enfant prendre ce genre de risques ? Et le fait que son prénom antique ne soit également jamais expliqué, ou que le tome 1 ne montre qu'une petite partie de l'univers de l'auteur... Mais bref, principalement des pinaillages. Même si je ne me suis pas trop laissé emporter par les personnages, il faut dire qu'ils sont plutôt de bonne facture, le dessin est très réussi et pour une fois on nous livre une histoire ne ressemblant en aucun cas à ce que nous occidentaux avons l'habitude de voir. Cette vision du futur plus que simplement organique, mais mue par un mélange de dégoût et d'émerveillement, de beauté et de laideur (j'ai envie de dire : de spleen et d'idéal) en forme un univers unique en son genre, transcendant les manipulations du vivant, les cauchemars de l'homme et les manipulations politiques. On en redemande.
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Nausicaä, ce vieux manga intemporel : Nous plongeons immédiatement dans l'univers poétique de Miyazaki. Après les 7 jours de feu, une guerre qui défigura la planète et réduisit la population humaine, la civilisation reprend ses droits, un empereur gouverne un nouveau monde féodal composé de cités forteresses. Mais les leçons du passé n'ont pas servi et les humeurs belliqueuses de certains princes reprennent le dessus.
Nausicaä, une jeune princesse en phase avec la nature et les êtres qui la composent, recueille un objet très convoité au cours d'une de ses missions de pilotage. Car si la technologie de pointe a disparu, des vestiges subsistent et des engins volants perfectionnés sillonnent les airs. Une gamme d'avion qui rappelle parfois les forteresses volantes de Porco Rosso.
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Et voilà, je me relance dans la découverte des mangas avec cette série mythique qu'est Nausicaä de la Vallée du Vent.

La planète Terre, dans le futur. La civilisation telle qu'on la connait a été décimée par de grandes guerres et la terre envahie par une forêt toxique et des insectes géants. Des sociétés humaines survivent dans des vallées et des cités protégées qui n'ont pas (encore) été gagnées par la forêt toxique. Il y a une certaine forme de retour à la nature (civilisations agricoles) mais certaines technologies ont été préservées tels que les avions qui définissent la puissance militaire de chaque royaume. Nausicaä est la princesse très aimée de la Vallée du Vent. Elle est très spéciale car elle semble pouvoir communiquer avec les insectes géants, en particulier les ômus, énormes créatures au corps couverts d'yeux.

Ce premier volume est très dense, il y a beaucoup d'informations. le début de l'histoire est très animé avec des scènes d'action et la rencontre de personnages ou de créatures importantes pour la suite des évènements. Je suis assez contente au final d'avoir vu le film d'animation avant de commencer la version papier, car je ne suis pas sûre que j'aurais tout suivi. L'inconvénient reste que du coup je trouve que le manga manque de couleurs. Elles sont en effet importantes (rien que les yeux rouges des ômus lorsqu'ils sont en colère) et d'avoir eu l'occasion de voir l'histoire en couleur, cela me manque à la lecture.

Cela dit, le dessin est très précis et très riche. Il y a des séquences très impressionnantes au niveau du dessin. Je craignais un peu que le dessin ne me plaise pas, suite à ce qu'on a pu me raconter à droite ou à gauche, mais ces craintes se sont complètement effacées dès les premières pages.

Quant au récit, il nous entraînera dans de folles équipées aériennes, tout en nous donnant quelques informations sur ce qui a mené l'humanité à sa perte et sur la véritable origine et le rôle de la forêt toxique. Tout le milieu du récit est occupé par des combats aériens, ce qui je dois avouer ne me passionne pas des masses. Par contre j'ai beaucoup aimé le début et la fin
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Je ne vais pas cacher que j'aime les oeuvres cinématographiques du grand maître Hayao Miyazaki. Que dire alors de cette bande dessinée d'anticipation ? Je suis à la fois ébloui par les trésors d'inventivité déployés. le monde du futur qui y est décrit est d'une grande noirceur mais finalement très plausible.

Cependant, il se dégage beaucoup de poésie pour ramener l'espoir avec des thèmes abordés toujours d'actualité : préoccupation écologique et appel à la tolérance, dénonciation de l'engrenage de la guerre et de la bêtise humaine.

C'est un univers à la fois cohérent et d'une grande profondeur. Rien à voir avec les mangas traditionnels que je viens de lire. On sent une qualité indéniable qui se situe bien au-dessus. C'est clair qu'il n'est pas forcément évident pour le lecteur de pénétrer dans cet univers. Je dois reconnaître que la lecture a été assez difficile car il y a un luxe de détails associés à de nombreuses cases sur une planche avec toujours ce satané problème d'un papier de qualité moyenne. "Nausicaä de la vallée du vent" réinvente une nature imaginaire de science-fiction qui impose son évidente présence.

On est également frappé par le trait du dessin absolument magique. Je me demande quand même ce qu'une colorisation pourrait produire sur une telle oeuvre. Je n'y serais pas opposé dans la mesure où cette nature sauvage et inquiétante pourrait donner tout son éclat. Je ne crois pas que le dessin en noir et blanc soit finalement adapté pour une telle oeuvre.

Nous avons là une grande saga de science-fiction où l'action le dispute à la réflexion. C'est dense et intelligent. J'ai appris que l'auteur avait mis 14 ans pour réaliser cette oeuvre peu avant qu'il ne connaisse un succès mondial mérité pour ses films d'animation. Cette durée a permis à l'auteur de réaliser une oeuvre particulièrement réflexive, abordant des thèmes aussi difficiles que le pouvoir, la guerre, la religion, la philosophie, et au-delà, la spiritualité.
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Ce manga à pour thématique principale l'écologie. On est face à un monde en dépérissement, provoqué par un épuisement des ressources naturelles car l'être humain n'a pas su se poser de limites quant à leur exploitation. C'est une incroyable représentation d'un univers post-industriel, qui ne s'inspire de rien de connu. Nausicaä, jeune princesse du royaume de la Vallée du Vent, va tenter, tout au long de l'histoire, de sauver ce qui peut l'être de ce nouveau monde. Et ce, malgré la folie des hommes et la colère de la nature. Tout au long du récit, un sentiment d'impuissance nous accompagnera face à la naïveté de Nausicaä qui se lancera, envers et contre tout, dans cette quête qui semble inaccessible. C'est un univers particulier, où la mort et la souffrance ont une place saisissante. Et malgré la pureté des sentiments de l'héroïne, ces dernières ne seront pas adoucies. Quant à la fin, elle n'a qu'un défaut, c'est celui de ne pas en être une.
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Cette mise en place de l'univers de Nausicaa est efficace, mais également surprenante au niveau graphique.

Dans un monde post-apocalyptique dont les japonais sont toujours friands, Hayao Miyazaki pose un univers très riche, cohérent et reposant étonnamment sur des considérations écologiques. Les personnages sont très réussis avec une Nausicaä extrêmement attachante : sensible et fragile, mais également courageuse et combattive. Une fille à la personnalité prononcée et au caractère pourtant nuancé.

Mais, le plus surprenant est le graphisme d'Hayao Miyazaki, qui ne correspond pas au reste de la production japonaise. Un style plus proche de la bande dessinée européenne, fort détaillé et hachuré. Pas vraiment manga !

Un monde et des personnages qui donnent envie d'en savoir plus.
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Récit à la fois fantastique et d'anticipation, cette histoire aborde la question de l'avenir de la planète et donc de notre monde des milliers d'années après notre époque industrielle et pollueuse. Comme dans bien d'autres récits, la terre est devenue inhospitalière pour les humains à l'exception de quelques enclaves préservé.: guerres de pouvoirs, lutte pour préserver des lieux encore accueillants où il est possible de vivre, survie des populations humaine et animale. Comme toujours Miyasaki livre une épopée pleine de batailles héroïques en parallèle à une apologie du pacifisme à travers son héroïne. Reste qu'il faut vraiment aimé le genre et le graphisme très recherché mais d'une densité extrême.
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Depuis la Guerre qui a eu lieu 1000 ans auparavant, la Terre est recouverte d'une forêt aux spores toxiques pour les hommes. Des animaux et insectes géants vivent dans cette forêt et tiennent les Hommes sur des petits territoires. Une guerre continue à avoir lieu entre les hommes et cette forêt, mais Nausicaa, a le pouvoir de communiquer avec les êtres vivants, et commence à comprendre les pouvoirs et les bénéfices de cette forêt.

J'ai eu beaucoup de mal à écrire ma chronique… tout simplement car c'est Nausicaä et Miyazaki.

J'ai trouvé ce premier tome un peu difficile, on est vraiment submergé d'informations et il faut les assimiler rapidement pour bien comprendre l'histoire, et c'est très dense. J'étais contente de connaître le film d'animation, car je suis pas certaine que j'aurai tout saisi sans.

Les planches sont riches, plein de détails, et j'ai eu du mal à accrocher au style finalement. Les couleurs m'ont manqué. Connaître le film d'animation m'a aidé à comprendre l'histoire, mais ça a porté préjudice à ma lecture du manga, car j'ai comparé les illustrations et la colorisation.

Cela reste tout de même une superbe oeuvre écologique et pacifiste. J'admire ce que l'auteur en fait et comment ses messages sont transmis tout au long de ce premier tome.
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Manque de couleurs, onomatopées non traduites dans la version française, origine des phylactères pas toujours évidente, script et scénario parfois difficile à suivre... mais malgré ces petits défauts, le monde est elaboré et fascinant, les personnages sont profonds et attachants (même les affreux !) et le message est subtil, complexe et philosophique...
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