Pourquoi certaines choses du passé surgissent-elles avec une précision photographique ?
Vous aviez raison de me dire que dans la vie, ce n'est pas l'avenir qui compte, c'est le passé.
Une impression m’a traversé, comme ces lambeaux de rêve fugitif que vous essayez de saisir au réveil pour reconstituer le rêve entier. Je me voyais, marchant dans un Paris obscur, et poussant la porte de cet immeuble de la rue Cambacérès. Alors mes yeux étaient brusquement éblouis et pendant quelques secondes je ne voyais plus rien, tant cette lumière blanche de l’entrée contrastait avec la nuit dehors.
"Dans la vie, ce n'est pas l'avenir qui compte, c'est le passé"
Je crois qu'on entend encore dans les entrées d'immeubles l'écho des pas de ceux qui avaient l'habitude de les traverser et qui, depuis, ont disparu. Quelque chose continue de vibrer après leur passage, des ondes de plus en plus faibles, mais que l'on capte si l'on est attentif. Au fond, je n'avais peut-être jamais été ce Pedro McEvoy, je n'étais rien, mais des ondes me traversaient, tantôt lointaines, tantôt plus fortes et tous ces échos épars qui flottaient dans l'air se cristallisaient et c'était moi.
Sur la carte postale, la Promenade des Anglais, et c'est l'été.
Mon cher Guy, j'ai bien reçu votre lettre. Ici, les jours se ressemblent tous, mais Nice est une très belle ville. Il faudrait que vous y veniez me rendre visite. Curieusement, il m'arrive de rencontrer au détour d'une rue telle personne que je n'avais pas vue depuis trente ans, ou telle autre que je croyais morte. Nous nous effrayons entre nous. Nice est une ville ce revenants et de spectres, mais j'espère n'en pas faire partie tout de suite.
"Jusque-là, tout m'a semblé si chaotique, si morcelé...Des lambeaux, des bribes de quelque chose, me revenaient brusquement au fil de mes recherches...Mais après tout, c'est peut-être ça, une vie..."
" Dans la vie, ce n'est pas l'avenir qui compte, c'est le passé ".
Drôles de gens. De ceux qui ne laissent sur leur passage qu'une buée vite dissipée. Nous nous entretenions souvent, Hutte et moi, de ces êtres dont les traces se perdent. Il surgissent un beau jour du néant et y retournent après avoir brillé de quelques paillettes. Reines de beauté. Gigolos. Papillons. La plupart d'entre eux, même de leur vivant, n'avaient pas plus de consistance qu'une vapeur qui ne se condensera jamais.
Je crois qu'on entend encore dans les entrées d'immeubles l'écho des pas de ceux qi avait l'habitude de les traverser et qui, depuis, ont disparu. Quelques chose continue de vibrer après leur passage, des ondes de plus en plus faibles, mais que l'on capte si l'on est attentif.