AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Rue des boutiques obscures (97)

Et nous là-dedans ? L'écho de nos gestes et de nos vies, il me semblait qu'il était étouffé par cette ouate qui tombait en flocons légers autour de nous, sur le clocher de l'église, sur la patinoire et le cimetière, sur le trait plus sombre que dessinait la route vers la vallée.
Commenter  J’apprécie          80
Le chalet était à nous. Je voudrais revivre certaines nuits limpides où nous contemplions le village, en bas, qui se découpait avec netteté sur la neige et l'on aurait dit un village en miniature, l'un de ces jouets que l'on expose à Noël, dans les vitrines. Ces nuits-là tout paraissait simple et rassurant et nous rêvions à l'avenir.
Commenter  J’apprécie          80
Itinéraires qui se croisent, parmi ceux que suivent des milliers et des milliers de gens à travers Paris, comme mille et mille petites boules d'un gigantesque billard électrique, qui se cognent parfois l'une à l'autre. Et de cela, il ne restait rien, pas même la traînée lumineuse que fait le passage d'une luciole.
Commenter  J’apprécie          70
Au fond, je n'avais peut-être jamais été ce Pedro McEvoy, je n'étais rien, mais des ondes me traversaient, tantôt lointaines, tantôt plus fortes et tous ces échos épars qui flottaient dans l'air se cristallisaient et c'était moi.
Commenter  J’apprécie          70
Il prit la boîte et me la tendit. Je pensais à Stioppa de Djagoriew et à la boîte rouge qu'il m'avait donnée lui aussi. Décidément, tout finissait dans de vieilles boîtes de chocolat ou de biscuits. Ou de cigares.
Commenter  J’apprécie          70
Je crois qu'on entend encore dans les entrées d'immeubles l'écho des pas de ceux qui avaient l'habitude de les traverser et qui, depuis, ont disparu. Quelque chose continue de vibrer après leur passage, des ondes de plus en plus faibles, mais que l'on captes l'on est attentif. Au fond, je n'avais peut-être jamais été ce Pedro McEvoy, je n'étais rien, mais des ondes me traversaient, tantôt lointaines, tantôt plus fortes et tous ces échos épars qui flottaient dans l'air se cristallisaient et c'était moi.
Commenter  J’apprécie          60
« Quelquefois, quand les autres étaient partis, nous restions seuls à la Croix du Sud. Le chalet était à nous. Je voudrais revivre certaines nuits limpides où nous contemplions le village, en bas, qui se découpait avec netteté sur la neige et l’on aurait dit un village en miniature, l’un de ces jouets que l’on expose à Noël, dans les vitrines. Ces nuits-là, tout paraissait simple et rassurant et nous rêvions à l’avenir. Nous nous fixerions ici, nos enfants iraient à l’école du village, l’été viendrait dans le bruit des cloches des troupeaux qui paissent…Nous mènerions une vie heureuse et sans surprises.

D’autres nuits, la neige tombait et j’étais gagné par une impression d’étouffement. Nous ne pourrions jamais nous en sortir, Denise et moi. Nous étions prisonniers, au fond de cette vallée, et la neige nous ensevelirait peu à peu. Rien de plus décourageant que ces montagnes qui barraient l’horizon. La panique m’envahissait. Alors, j’ouvrais la porte-fenêtre et nous sortions sur le balcon. Je respirais l’air froid qu’embaumaient les sapins. Je n’avais plus peur. Au contraire, j’éprouvais un détachement, une tristesse sereine qui venait du paysage. Et nous là-dedans ? L’écho de nos gestes et de nos vies, il me semblait qu’il était étouffé par cette ouate qui tombait en flocons légers autour de nous, sur le clocher de l’église, sur la patinoire du cimetière, sur le trait le plus sombre que dessinait la route à travers la vallée ».

« Une petite filles rentre de la plage, au crépuscule, avec sa mère. Elle pleure pour rien, parce qu’elle aurait voulu continuer à jouer. Elle s’éloigne. Elle a déjà tourné le coin de la rue, et nos vies ne sont-elles pas aussi rapides à se dissiper dans le soir que ce chagrin d’enfant ? »
Commenter  J’apprécie          60
Vous aviez raison de me dire que dans la vie, ce n'est pas l'avenir qui compte, c'est le passé.
Commenter  J’apprécie          60
Hutte répétait qu'au fond, nous sommes tous des "hommes des plages" et qu"le sable - je cite ses propres termes - ne garde que quelques secondes l'empreinte de nos pas".
Commenter  J’apprécie          60
On meurt partout, vous savez.
Commenter  J’apprécie          60






    Lecteurs (3509) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Patrick Modiano, presque...

    La place de ... ?

    l'étoile
    la comète

    5 questions
    175 lecteurs ont répondu
    Thème : Patrick ModianoCréer un quiz sur ce livre

    {* *}