On pourrait prétendre que les dates et les noms sont superflus dans les études de l’histoire de l’art, que le développement progressif des arts pourrait être conçu d’après les vestiges parvenus jusqu’à nous. Ces opinions sont défendables. Mais si l’on admet le concours de quelque date, on est obligé de se rendre compte de sa valeur, de son exactitude. Et ceci engage à de minutieuses enquêtes sur des détails d’apparence souvent négligeable.
Ces observations nous frappèrent surtout lorsque nous recherchâmes la place qu’occupe Frans Hals dans l’histoire de l’art. Plus que pour tout autre de nos artistes, la fantaisie s’est donné libre cours à son sujet. De la physionomie de certains portraits qui ne le représentaient pas, on a voulu expliquer son caractère et son art par des influences que jamais il ne peut avoir subies.
Parmi un nombre considérable de portraits de cette époque, citons-en d’abord deux, qui sont munis d’un millésime, Jacob Olycan et sa femme Aletta Hanemans, au Mauritshuis, datés de 1625. Ensuite, les effigies d’un couple non moins considérable au Musée de Cassel, mais il n’a pas encore été possible de rattacher à une famille quelconque les armoiries que le peintre a reproduites sur la toile. Viennent, alors, le grand portrait de Willem van Heythuysen chez le prince de Liechtenstein à Vienne, et le couple déjà cité au Rijksmuseum d’Amsterdam.
Ce fut donc en 1616 que Frans Hais dut peindre un groupe d’arquebusiers.
La manière de bien représenter une corporation était tout un problème et rarement, jusqu’alors, il avait été résolu à Harlem, mais les quelques modèles du genre, que Hais a pu voir et dont, sans aucun doute, il aura gardé le souvenir, étaient des pièces de grande valeur.