AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 10 notes
5
2 avis
4
3 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Ce recueil parle de l'exil qui pousse des hommes sur les routes à cause de la guerre. Hala Mohammad l'a dédié aux Syriens, ceux qui sont emprisonnés ou morts et ceux « en exil qui s'en remettent à la rotation de la Terre pour retrouver leur maison ».
Retrouver sa maison, c'est la trame de ces poèmes où la poétesse parle de ses souvenirs, de l'absence et de sa maison dévastée par la guerre qu'elle sait ne pas revoir un jour.

L'exil, comme un leitmotiv pour la poétesse qui l'avait déjà évoqué dans son précédent recueil : « Les hirondelles se sont envolées avant nous. »
Elle revient sur ce sujet brûlant, jamais achevé, qu'elle aborde sur le thème de la maison et de ses fenêtres.

« Les syriens aiment les maisons aux fenêtres grandes ouvertes »
Ces fenêtres ouvertes sur le monde et ses possibles, ces fenêtres qui, malgré la guerre et le chagrin, ouvrent sur une forme d'espoir.
La poétesse a un pied ici, un autre là-bas, son pays est accroché à elle, avec ses souvenirs et ses morts, comme sa mère à qui elle s'adresse pour parler de la maison, toujours.
« Chaque matin je me réveille là-bas et je me réveille ici »
La vie oscille entre deux pays, celui qu'on a quitté, celui on l'on vit, et cette dualité se retrouve dans la composition du recueil qui offre le poème en arabe sur la page de gauche et en français sur celle de droite.

Les tentes ont remplacé les maisons pour les exilés, les familles dispersées par la guerre. Ces tentes ou naissent des enfants qui ne connaissent pas la maison. Une tente ne remplacera jamais la maison qu'on a laissée derrière soi.

« Personne ne frappera à ma porte
La tente n'a pas de porte
La tente n'a pas de clé… »

La voix d'Hala Mohammad s'élève pour mettre des mots sur le chagrin de l'exil, de la perte et de l'éparpillement des familles, elle le dit avec ses mots à la fois puissants et pudiques. Et l'émotion est là, palpable à chaque page.
.
« La guerre est finie, mon aimé, et personne n'est revenu
Même les maisons ne sont pas revenues de la guerre
Le chemin a perdu le chemin du retour. »


Commenter  J’apprécie          540
Comment faire une chronique sur un recueil de poésie ? Comment faire comprendre qu'à la fois certains textes nous ont touché plus que d'autres, mais qu'en même temps il se dégage un message de l'ensemble ?

Hala Mohammad arrive de là où on ne voudrait pas aller, de là vers où pourtant certains jeunes sont partis en venant d'ici. Elle tente de mettre des mots sur l'absence, l'exil, la perte, la mort. Elle est en recherche de ce qui pourrait parler aux autres tout en cherchant en même temps à se soigner elle-même.

Certains poèmes sont très courts, tels des haikus. J'ai toujours eu du mal avec la brièveté, même si elle est le plus souvent dense ici. D'autres poèmes prennent un peu plus le temps de se dérouler, souvent sous la forme d'un dialogue avec ce qui n'est plus (la maison, la fenêtre, la porte) ou avec ce qui reste (les souvenirs, la mémoire, l'exil).

Comment juger la poésie ? Elle est une langue nouvelle qui cherche à communiquer mais qui ne peut y réussir à chaque fois, car elle n'est réellement parlée que par celui qui l'écrit et donc imparfaitement comprise par celui qui la lit. L'effort en tout cas de présenter une édition bilingue est à saluer, même si je vais avoir besoin d'encore de longues années d'apprentissage de l'arabe pour goûter et les sons et les sens.

Merci en tout cas à Babelio et sa Masse critique et aux éditions Bruno Doucey pour m'avoir prêté cette fenêtre sur un monde dévasté mais malgré tout encore debout.
Commenter  J’apprécie          100
Il est difficile pour moi de faire la critique d'un livre de poésie. J'ai peu l'habitude d'en lire et je remercie le beau challenge Globe-Trotteurs de m'avoir poussée à cette ouverture. Alors que dire ?

Que j'ai aimé cette écriture très colorée, à la fois douce et forte, où le rythme est libre et laisse le coeur s'exprimer.
Que j'ai aimé les thèmes abordés, qui sont personnellement chers à l'auteur mais qui nous parlent également (l'exil, la perte, l'absence, la mort, la mémoire, l'oubli, la nostalgie, le refus du désespoir, et l'amour bien sûr…).
Que j'ai aimé le livre-objet des belles éditions Bruno Doucey qui proposent une édition bilingue de ces poèmes.
Que j'aimerais profondément dans le futur revenir vers ce recueil qui m'a tant touchée pour relire et redire ces poèmes.
Que j'aimerais que vous aussi vous ouvriez cette fenêtre…
Commenter  J’apprécie          82
Un titre qui ressemble à un appel au secours.....
Hala Mohammad veut une fenêtre pour s'ouvrir au monde, pour clamer sa poésie, pour un procès juste car elle a fui sa patrie ( la Syrie ), ravagée par une guerre impitoyable et interminable...Elle se remémore tous les détails de cette vie qui lui fut douce et agréable ! Sa poésie est la voix de l'absence, un cri profond qui apaise l'angoisse, l'oubli, les souffrances..
Et, comme Bernard Lavilliers qui chante " la musique est un cri qui vient de l'intérieur ", Hala utilise la poésie pour se libérer de son passé, pour garder l'espoir d'un futur heureux et apaisé..
Elle s'identifie à un papillon fragile, silencieux qui d'un battement d'ailes s'élève au dessus d'une réalité dure : celle de la vie, de la mort, de l'avant, de l'après, d'ici et d'ailleurs..
Sa poésie est spontanée, lyrique, colorée, évocatrice et émouvante !
Hala nous vous remercions d'avoir pu partager avec vous ces moments et, nous sommes de tout coeur avec vous dans l'espoir que votre patrie puisse retrouver la paix, la joie de vivre et son passé prestigieux.
J e tiens à remercier Babelio pour l'envoi de ce recueil de poésies...
Les Editions Bruno Doucey pour sa confiance...
Commenter  J’apprécie          60
Tout en poésie l'auteur nous dévoile la souffrance, l'exil, l'amour, le chagrin... " Ecarte-toi de moi Et souhaite-moi ce qui est plus profond que ton séjour Que la taille de ton ombre.....Ecarte-toi de moi A mesure que tu t'approches Pour que le bonheur qui passe aperçoive Mon attente ...Ô mon ami le chagrin." Inutile de rajouter des mots à ce qui est déjà de plus beau, juste se laisser porter par la lecture douce et amer de ce magnifique recueil. Belle lecture
Commenter  J’apprécie          31
Je l'ai lu d'une traite, en respirant confortablement au début, et à mesure que les fenêtres se sont fermées, ou ouvertes sur le vide des maisons, j'ai manqué d'air. Mais je crois que c'est le chemin à suivre avec ce recueil, jusqu'à en avoir le souffle coupé. Mesurer le temps, prendre la mesure de l'exil, marcher le ventre noué aux côtés de l'exilé. J'ai pensé à cet autre recueil lu autrefois, 'Le seuil, le sable' d'Edmond Jabès. Il faut tout lire d'un coup, à voix haute, pour au minimum faire résonner ces mots une fois. L'objet livre est sobre et beau, les pages d'écriture arabe nous font partir aussi, et du bout des doigts l'on peut suivre le contour de quelques mots, la maison, la fenêtre, le seuil, une barque de papier... C'est très beau, toute cette douleur. Et je vais l'offrir à mon tour.
Commenter  J’apprécie          20
« Notre maison avait des fenêtres
Qui donnaient sur les cyprès et les peupliers
Qui empruntaient aux arbres leurs ombres
Et les arbres résonnaient de secrets
Lorsque les soldats voulurent
détruire notre maison
Ils furent terrifiés
De ne pouvoir lui infliger le moindre dégât

Nos vêtements
Les papillons les portent »

Je commence cette chronique par un extrait. Je ne sais vraiment pas comment rendre ce que m'a apporté cette lecture. En dehors de Baudelaire, je ne lis pas de poésie. J'ai du mal à trouver des poèmes me convenant. J'ai eu envie de sortir des sentiers battus en accordant ma confiance à la librairie par mots et merveilles de maubeuge en achetant ce livre.

Ça faisait longtemps que de la poésie n'avait pas touché une corde sensible. Les mots sont simples mais choisi avec précision. On ressent l'âme de la poétesse et son vécu. On ressent le poids de la guerre en fond et ses conséquences. Malgré les thèmes abordés, on ressent aussi de la pudeur et la force de Hala. C'est un savant mélange d'émotions contradictoires.

Je me perds un peu dans cette chronique tant j'ai le sentiment que mes mots ne rendront pas justice à ce recueil. le plus simple est de le lire.
Lien : http://lessortilegesdesmots...
Commenter  J’apprécie          10
L'amour de la Syrie, le déchirement de la voir saccagée, la douleur de l'exil même s'il y a de bons moments; Hala Mohammad en fait un beau recueil de poésie qui va rejoindre Charlotte Delbo sur ma table de chevet: lu par petites doses le soir.

Hala est une personne charmante et envoûtante. (rencontrée sur la péniche du livre à Béthune. Escale des Lettres
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (17) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1220 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}