Spoilers.
Un livre pas mauvais mais qui manque d'originalité tant par son scénario que ses personnages qui auraient pu être davantage creusés. le meilleur ami de Sam (l'héroïne), Arnaud, est assez transparent dans tout le livre. Il y a Alex, le gars aux gros biscottos qui bat en brèche le stéréotype du sportif à la coquille vide. Quant à Sam, l'héroïne, elle oscille entre le stéréotype de la geek qui rejette et juge fort les "filles féminines" avec une répartie cinglante et un tempérament plus doux, sujet à l'empathie (envie de consoler Nausart, elle fait des bisous aux gens qu'elle croise). Elle manque de cohérence à cet égard.
Le tout manque un peu de crédibilité (la facilité avec laquelle Sam passe le test d'entrée à l'institut
Alice, l'absence de surveillance à l'aide de micros, la première piste suivie au hasard qui mène les ados directement dans les bras du créateur d'
Alice, qu'elle-même, (sur-)puissante intelligence artificielle, peine à retrouver, quelle chance).
On a un scénario assez convenu et déjà vieillot sur le mythe de l'intelligence artificielle qui échappe au contrôle de son créateur, et qui très vite montre une volonté d'anéantissement de l'espèce humaine. On y voit néanmoins comment l'ultraconnexion (GPS, smartphones, caméras de surveillance) peut mener à des situations dangereuses, mais bon, rien de très inventif.
Le plan qu'échafaudent les trois amis et Paul Rausart à base de virus et de clé USB semble extrêmement simpliste et presque "magique" pour mettre
Alice hors d'état de nuire. En fait il n'y a pas plus d'indications, c'est un virus qu'on injecte sur un des ordis connecté au réseau d'
Alice et ça suffit à la détruire. Waouh, pratique.
Quand
Alice apparaît en hologramme dans la scène finale du livre, les dialogues sont assez mauvais dans ce qu'ils révèlent du traitement des personnages (la méchante qui se croit au-dessus de tout et finalement se démonte très vite car elle a été dupée, si facilement...)
Je trouve qu'il y a des éléments qui cherchent à enrichir le livre mais n'y parviennent pas vraiment, car ça reste artificiel à mon goût : les références à
Alice au pays des merveilles émaillées tout au long du récit qui n'apportent rien de spécial en plus, ou Sam qui lâche des proverbes en latin dès qu'elle est sous le coup de l'émotion.
Pour finir, je dirais qu'il y avait matière à avoir un bon livre ("polar technologique" comme intrigue, la scène des somnambules) mais sans y parvenir. Dommage...