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Histoire d'une séquestration d'un homme par sa femme qui l'affame dans une situation de soumission sadique. J'avais préféré dans un genre similaire l'excellent "Rupture" de Rupert Thomson. Néanmoins, ce Corpus Christine présente l'intérêt d'un huis clos psychologique, avec un style d'écriture plutôt bien adapté à la situation décrite.
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C'est une femme, dans les yeux de laquelle il y eut, au tout début, " 2000 ans de compassion pour l'homme, une éternité d'amour pour [lui]" ; et, quelques années plus tard : " 2000 ans de haine pour l'homme, une éternité de dégoût pour [lui] ". C'est lui qui le dit : au début "si son regard s'était prolongé, je serais mort d'amour sur un trottoir" ; maintenant, "si son regard s'était prolongé, je serais mort par noyade dans un bidet".

Ce livre, c'est un peu le Misery de Stephen King, empreint d'un peu de la verve de Palahniuk, écrit par une jeune femme qui se met dans la peau d'un homme humilié, séquestré dans sa propre maison, aux mains d'une femme, sa femme, qui semble enfler, année après année, du mal qu'elle aime à lui infliger. Et le pire, c'est qu'il ne sait pas pourquoi. Il ne sait pas ce qui l'a conduite à le laisser croupir dans cette pièce, les pieds cassés, obligé de ramper dans sa propre crasse, de chier dans une boîte et la vider quand l'occasion se présente. Et encore, je reste polie. La raison au bord du suicide, la folie au garde-à-vous, il lui est difficile de faire taire ses amis imaginaires avec qui il dispute quelques parties d'échecs. Ses seuls repères temporels sont les hurlements à heure fixe d'un voisin sur ses gosses, et la sonnerie de l'école, pas loin. Assez ironique, quand on sait qu'il a la phobie des petits êtres, de ceux qui font moins d'un mètre cinquante. Si si ! Comble de cette infâmie, les voisins de l'immeuble sont tous sourds, à le faire hurler de rire.



Pour survivre, il développe des compétences hors du commun et un humour à toute épreuve. Ainsi, lui qui peut se contenter de restes de moutarde et de trois miettes de poulet pendant trois jours, ne savoure même pas la douleur de sa femme gastro-entérinée : " Quel gâchis ! Avec les vitamines, minéraux, oligo-éléments, glucides, lipides, protides qu'elle vient d'envoyer dans le gros intestin de l'immeuble, on aurait pu remettre sur pied la population d'un petit Etat d'Afrique Noire. On aurait pu me remettre sur pied." Il devient imbattable en anatomie : " Supporterez-vous la vue de ce qu'en définitive vous êtes ? Un labyrinthe de tissus suintants, de cavités vibrantes, d'artères palpitantes. Elles respirents vos chairs rouges tout contre le blanc de votre squelette." Obsédé également par le regard, son regard, le regard de celle qu'il a eu, celle qu'il n'a plus : " Vous ne pouvez pas savoir ce que c'est. C'est bleu, c'est dur, c'est froid comme le marbre d'une pierre tombale et terrifiant comme ce qu'il peut y avoir dessous." Un bleu qui était au début enivrant, liquéfiant. C'est sa chair à elle maintenant qui se liquéfie.

Une écriture râpeuse comme la peau contre ses os, contre la moquette de sa "prison". Froide comme les poignées des meubles auxquelles il tente de s'accrocher pour grapiller quelques vieux restes de nourriture, comme le sol sur lequel il s'effondre, après chaque tentative d'alimentation. Une écriture millimétrée comme le peu d'espace qui sépare sa raison de la folie. "On n'est jamais soi-même que lorsqu'on est foutu. On n'est jamais soi-même que lorsqu'on est déjà mort." "Ce qui importe, c'est que j'allais connaître un génocide, intérieur. Tout un tas de petits décès, d'un seul coup, la mort instantanée de centaines de certitudes, massacrées en une seconde, disparues à jamais, sacrifiées sur l'autel de l'inimaginable."

On sent le travail d'écriture, mais la technicité est propre. Pour son premier roman, Max Monnehay s'en sort vraiment bien. Chaque mot est à sa place, chaque phrase fait mouche, la mécanique est en marche. J'attends le suivant avec impatience.
Lien : http://www.listesratures.fr/..
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Un homme, incapable de se déplacer autrement qu'en rampant, est séquestré depuis des années par sa femme. Il ne survit qu'à l'aide d'excursions dans la cuisine où il ne lui est possible d'attraper que ce qui est au niveau du sol.

Le narrateur s'adresse directement au lecteur, l'agresse même parfois, le forçant à s'impliquer avant de le rejeter aussi vite. Son monologue est empli de tension et d'un humour noir et grinçant.
Dans un style horrifique, on se retrouve plongé dans l'esprit contradictoire de cet homme, qui hait férocement sa geôlière mais ne peut s'empêcher, malgré tout, de l'aimer avec passion.

L'écriture de l'auteur est nerveuse, agressive, violente même. On suffoque, on est écoeuré et pourtant, on continue, presque fasciné - de cette fascination propre aux monstruosités. Toujours, en ne cessant de se demander pourquoi. Pourquoi ne le tue-t-elle pas ? Pourquoi ne peut-il plus marcher ? Et surtout, pourquoi l'a-t-elle enfermé ?
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Une ambiance particulière pour ce roman à huit clos entre un homme littéralement à terre et sa femme. Malgré le contexte et la situation dans laquelle il se trouve, l'homme arrive à apporter une petite touche d'humour en nous racontant son histoire. Histoire que j'ai eu du mal à comprendre au début. J'aurai également aimé avoir des informations quant au pourquoi du comportement de la femme.
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Je n'ai pas accroché à cette histoire, sans queue ni tête. Je n'ai pas vraiment compris ; est-ce un paraplégique, ? Ca n'a pas de sens. et puis la fin: il s'en va vivre avec sa mère. Dans quel état est-il? Qui les a trouvés? Plein de questions sans réponses.
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Excellente lecture.
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L'histoire est recherchée et incroyable , certains passages peuvent être angoissant , d'autre drôle , d'autre triste , j'aime le fait que l'auteur a fait passer ce roman pour une sorte de journal intime cependant on se lasse de tous ces détails qui pour moi sont en trop. L'auteur a peut être eu envie de nous faire patienter , mais nous lecteurs nous n'avons qu'une seule envie , savoir si cet homme séquestré par sa femme va s'en sortir !
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Ce roman est agréable à lire mais sans plus. Je ne sais pas trop ce qu'on (les critiques littéraires) lui trouve. Certains disent de ce livre qu'il est "nothombien" entendez par-là qu'il resemble à ce que fait Amélie Nothomb, ce qui n'est (à mon avis) pas forcément un gage de qualité. L'histoire est intéressante au début, puis je trouve que ça devient lassant à peine arrivé à la moitié. Ce livre ne me laissera pas un souvenir impérissable en tous les cas.
Lien : http://hanniballelecteur.ove..
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