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Citations sur Mistral perdu ou les événements (113)

Les heures de rêverie, que deviennent-elles quand on s'en échappe ? Elles imprègnent les murs et les plafonds, s'y gravent à l'encre secrète, elles sont pareilles aux souvenirs : glissées sous les choses. Chaque maison, chaque sentier, chaque arbre est couvert de ces couches invisibles, on peut bien poncer les enduits et arracher les écorces, elles ne disparaissent jamais vraiment.
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La tristesse est une solitude illimitée, elle sépare même ceux qui s'aiment.
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On dirait qu’elle a trouvé le secret de la vie, ça irradie d’elle entière, je voudrais m’y frotter comme à une lampe magique, qu’elle me prête un peu de son fluide, qu’elle m’en maquille les yeux et la bouche.
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La tristesse est une solitude illimitée, elle sépare même ceux qui s’aiment.
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Tous les adolescents (sauf les parisiens, mais je ne le découvrirai que plus tard) connaissent la géographie du car scolaire : ne s'assied pas au fond n'importe qui. Les cinq ou six places de la dernière rangée sont réservées aux seigneurs de cette petite société, les garçons crâneurs et les filles à la mode. Plus on se rapproche du chauffeur, plus on descend dans la hiérarchie collégienne. Les premiers rangs sont occupés par les sixièmes, accrochés à leur cartable, ou par ceux qui, blêmes de honte, ont le mal des transports. Le reste des travées est, dans mon souvenir, un alignement de blousons muets, mauvaises coupes, mauvaises couleurs, figés dans la peur aphone qu'un des caïds de l'arrière leur frappe le crâne en passant, ou pire : arrache leur bonnet dans un ricanement.
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Les endeuillés cherchent comme des perdus un sens au malheur, on dirait des animaux faméliques fourrageant une terre morte, ils s'inventent des signes, construisent des ponts imaginaires, qu'ils ne soient pas rationnels leur importe peu, puisque plus rien n'a de sens, on peut bien croire ce que l'on veut.
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Il faudrait pouvoir attraper les images comme on s'empare d'une poussière volante (souviens-toi, nous soufflions sur les fleurs de pissenlit), les transformer en mots immédiatement, sans les passer au filtre de la pensée. Ce serait la seule manière de les garder dans leur entièreté précise, leur profondeur cachée, leur totale signification. Les capturer et les déposer intactes sur la page, voilà ce qu'il faudrait pouvoir faire. Mais c'est comme attraper un flocon de neige, ça ne se peut pas.
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Est-ce que je réécris l'histoire ? Étions-nous moins beaux, moins heureux, que ceux que je vois dans le rétroviseur ? Où se cachent les sensations vécues ? Pour les retrouver, et nous avec peut-être, je tente d'avancer dans la forêt des mots, l'écriture au couteau, pas de lampe de poche, aucun abri de fiction. Derrière un rideau de roseaux près du lac, j'approcherai, si j'ai la chance du photographe animalier, le juste. S'il y a des trous, je tomberai ; si ce sont des racines, je trébucherai. Sur les cailloux, il y aura peut-être trace de ce qui nous a percutés. Mais les douceurs, où sont-elles ? Les pensées tranquilles ? Les félicités qui réchauffent le ventre ? Tout est liquide, coulé, évaporé, avalé par les nuages.
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Personne ne me connaît mieux que ma sœur. La laisser, même pour quelques heures, revient à endosser un manteau de solitude. Nul ne me dit comme elle qui je suis. Que je suis.
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La chanson est l'art léger. Elle règne par l'illusion du ce n'est pas grave, trois petites notes de musique, rien de sérieux, et ça tue-tête dans les voitures. C'est un piège doux évidemment, tout le monde sait ça. Quand la chanson vous prend, elle vous étreint comme nulle autre oeuvre, elle vient fouiller dans vos catacombes, elle malaxe vos enfouis et les larmes dégringolent derrière les essuie-glaces.
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