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EAN : 9782757825075
531 pages
Points (10/11/2011)
4.16/5   16 notes
Résumé :
La culture et l’esprit français sont incarnés par Apollinaire, Coluche, Zola ou encore Gainsbourg. Pourtant, c’est après une longue bataille administrative qu’ils sont devenus français. L’enquête des auteurs aux Archives nationales livre des témoignages documentés et émouvants. Au gré des bouleversements historiques du XXe siècle, ces naturalisations forment une véritable aventure collective.

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Travail de recherche salutaire que ce documentaire. Les deux journalistes du Nouvel Observateur nous racontent le long chemin que doivent suivre celles et ceux, qui n'étant pas nés français, ont choisi de le devenir. Pour mener à bien leur enquête, Isabelle Monnin et Doan Bui se sont plongées dans la série BB11 des Archives nationales où sont conservés des centaines de milliers de dossiers individuels de naturalisation. Ces documents, pas spécialement prestigieux, un peu effacés, souvent abimés, constituent un petit trésor car ils racontent ce moment fragile et précieux d'une vie qui bascule, lorsqu'une main appose la mention « approuvée » ou « rejetée » sur un formulaire.
Sur une période de plus d'un siècle, les auteures ont délibérément choisi de s'arrêter sur une cinquantaine de destins illustres (de Jacques Offenbach en 1860 à Marx Ernest en 1959), ou devenus célèbres par leur descendance, car la naturalisation est aussi question de transmission, d'héritage, d'histoire familiale partagée ou dissimulée. On découvre ainsi qu'Emile Zola devient français à l'âge de 22 ans, que la peur du médecin roumain d'hier (à l'instar de la situation du père de Michel Drucker) équivaut à celle du plombier polonais d'aujourd'hui. Et si l'on peut sourire à la mention « afin de créer une famille française » sous la plume de Benedict Mallah, grand-père de Nicolas Sarkozy, comme justification de sa sollicitation, on tremble sérieusement aux côtés de la famille Ginsburg et de son petit Lucien, lors du retrait général des naturalisations par le gouvernement de Vichy.
Au-delà de ces parcours particuliers et d'un aspect un peu people, Isabelle Monnin et Doan Bui retracent une histoire intemporelle, qui résonne en écho avec l'actualité, pleine de revirements, d'ouvertures et de fermetures selon le vent politique et les besoins démographiques de la France.
C'est l'occasion de se rappeler, ou d'apprendre, que le code civil de 1803 définit la nationalité par le droit du sang pour la transformer en droit du sol en 1889. Si pendant les années 1920, la France devient une terre d'asile pour des populations fuyant leurs pays pour des raisons tant politiques qu'économiques, les lois de Vichy referment cette parenthèse généreuse. J'ai cru tomber de ma chaise en découvrant que, tout au long du XIXème siècle, les françaises se mariant avec un étranger perdaient leur nationalité au profit de celle de son époux !
Ce documentaire à faire lire et connaître au plus grand nombre retrace notre histoire, bien mieux que nombres discours, celle qui s'enrichie par l'arrivée de vagues russes, d'Europe centrale, puis italiennes (ah les Colucci ou Ritals de Cavanna) ou espagnoles, en attendant celles venant d'Afrique ou d'Asie. Un nouvel ouvrage nous les racontera à n'en pas douter lorsque les délais de communication des archives permettront l'accès d'autres destins individuels.
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Que dire à part merci ! Merci pour ces tranches de vie plus touchantes les unes que les autres.
Si on y réfléchit bien, le patrimoine culturel français serait quand même vachement bien pauvre sans un Monsieur Aznavour ou un Monsieur Gainsbourd, un Monsieur de Stael ou encore un Monsieur Zola, et j'en passe tant d'autres.
Outre le fait que ce livre nous permet de découvrir la vie de ces illustres, il nous rappelle également à quel point l'immigration est riche et à quel point les préjugés sont tenaces.
En ce qui me concerne, j'espère qu'une suite est envisagée, je suis curieuse de savoir qui encore s'est battu, et bien souvent avec quelle ténacité, pour devenir français.

Un très beau travail de recherche et d'écriture.

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Un livre qui devrait être plus connu et lu par bon nombre de français « de souche », selon la formule consacrée ! Suite à un laborieux travail de recherche dans les archives nationales à Paris, sous-série BB/11, les auteures nous font voyager, au même titre que les intéressés, dans les dédales des dossiers de leur demande de naturalisation. Parcours qui leur a demandé, très souvent, une ténacité et une confiance à toute épreuve !
Il est important de connaître les différentes dates des lois qui régissent la naturalisation. le code civil de 1803 définit la nationalité par le droit du sang pour la transformer en droit du sol en 1889, puis en 1914 où les « étrangers » devaient avoir vécu 10 ans en France avant de faire leur demande. Zola, Apollinaire, Kessel, Kouchner, Goscinny et Mallah (gd-père de N. Sarkozy) feront partie du lot. La France devient une terre d'asile pour des populations fuyant leur pays pour des raisons politiques et économiques. Cependant, tout au long du XIXème siècle, les françaises se mariant avec un étranger perdaient leur nationalité au profit de celle de leur époux ! Exemple la mère de François Cavana. En 1927 la loi est assouplie. Besoin de main d'oeuvre et d'hommes jeunes pour repeupler la France qui en a perdu plus d'un million pendant la dernière guerre. Désormais 3 ans de présence suffisent pour faire sa demande. Badinter, Bérégovoy, Ginsburg, Livi, Cavana, Chagall, Jonasz, en bénéficieront. Mais arrive 1940 et le gouvernement de Vichy révise les 500 000 naturalisations prononcées depuis 1927. 15 000 personnes, surtout des juifs seront dénaturalisées sans qu'elles l'apprennent. Il faut attendre octobre 1945 et l'abrogation des lois de Vichy pour rétablir l'inique ! Charpak, Aznavourian, Reggiani, Vartan, Anna Mangel (mère du mime Marceau) devront attendre l'après guerre pour devenir français, après des batailles administratives souvent inimaginables.
conclusion difficile à écrire !


Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Je ne rentrerai pas dans le débat général sur l'immigration, mais ce livre démontre que si la France n'avait pas accueilli facilement (plus ou moins selon le contexte) certaines personnes/familles, de grand(e)s hommes et femmes ne seraient pas ceux d'aujourd'hui...
les auteurs ont travaillés à la fois avec les Archives de France mais aussi les familles ce qui est honorable car la majeur partie n'avaient pas connaissance du contenu des dossiers et ont pu les découvrir avec émotion.
Lecture aisé et agréable.
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À retrouver en librairie et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/odette-froyard-en-trois-facons.html
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