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Le film que Jean Becker a adapté de ce roman de Georges Montforez reste ancré dans mon esprit comme un des plus beaux moments cinématographiques. C'est lié aux qualités intrinsèques du film bien sûr, mais surtout aux circonstances dans lesquelles je l'ai vu et revu et rerere- en compagnie de ma grand-mère aujourd'hui partie. Les enfants du marais sont définitivement attachés à elle et à ces moments intimes et complices devant une cassette vidéo usée à force de visionnage.

J'ai souhaité découvrir le roman dont le film était tiré et prolonger par le biais des mots la magie de ce marais.
Tout gravite autour de ce lieu. Il y a Ragris, le célibataire besogneux et amoureux en secret de la belle Marie. Il y a Pignolle, le boulet attachant qui pleure sa Pamela partie face à sa mégère de seconde femme. Il y a Pépé la  Rainette, un ancien du marais qui a réussi et vit désormais à la ville. Et puis Amédée et le Toine.

Une vie dure pour les gagne-petit du marais pendant l'entre-deux-guerre. Il s'agit de gagner sa croûte à la sueur de son front et au rythme des saisons. On fait les fenaisons comme on vend le muguet du 1er mai ou les escargots après une bonne pluie.
Dureté des tâches mais pourtant ce qui prédomine l'histoire, ce qui en constitue l'essence-même, c'est cet esprit de liberté des enfants du marais. C'est l'amitié qui permet d'arrondir les angles de la vie.

J'ai aimé le roman après avoir aimé le film. Jean Becker signe une belle adaptation globalement fidèle au livre (peut-être une tonalité plus acide, parfois douce-amère, sous la plume de Georges Montforez). La dernière scène de son oeuvre continue de me bouleverser au fil des années.

A voir, lire, offrir et partager.
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Une histoire d'hommes de niveaux sociaux différents. Ce qui les unit ? Un marais ! Ce lieu abandonné de tous, où ne survivent que quelques-uns. Certains y sont nés, d'autres y vivent. le temps passe lentement dans le marais, il y a le temps du muguet, celui des rainettes... Et d'autres encore, faits de petits boulots qui assurent leur subsistance.
Une histoire d'amitié, de solidarité, où il est question d'un monde appelé à disparaître. En quelques pages l'auteur parvient à en dire beaucoup.
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Il s'agit d'une lecture vraiment très agréable, pleine de drôlerie, de poésie et de pittoresque.
Les personnages sont attendrissants.
Que de jolies scènes qui se passent au bord de l'étang, à la pêche aux grenouilles ou d'autres où nos compères vont chanter le mai sous les fenêtres.
C'est un véritable hymne à la nature.
A lire et à relire juste pour le plaisir.
A noter le film qui porte le même nom et qui vaut vraiment le détour également.
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N°552 – Février 2012

LES ENFANTS DU MARAIS– Un film de Jean Becker (1999).

Il est des films qui s'inscrivent dans notre mémoire à cause des distinctions qu'ils reçoivent, de la notoriété qu'ils obtiennent grâce à la médiatisation au moment de leur sortie en salles, de l'histoire qu'ils évoquent, des acteurs qui servent leur scénario, des paysages qu'ils offrent...Il en est d'autres, au contraire, dont nous nous souvenons avec précision sans trop savoir pourquoi, peut-être parce qu'ils nous ressemblent et évoquent une partie de notre parcours. « les enfants du marais » est de ceux-là.

Pourtant, il raconte une histoire bien banale, celle d'une rencontre de deux hommes devenus amis presque par hasard. Garris[Jacques Gamblin], un homme encore jeune, sans famille, sans attache ni fortune qui revient de cette grande boucherie de 14-18 qui l'a profondément marqué. Il croise un vieil homme[Jacques Dufilho] qui habite dans une pauvre masure près d'un étang en Bourgogne et qui l'y invite. Rapidement, il meurt en lui laissant tout ce qu'il possède, cette cabane en planches et quelques lignes pour la pêche à la grenouille. Il s'installe donc ici et rencontre Riton [Jacques Villeret] qui vit ici depuis toujours avec sa deuxième femme et ses trois enfants. Autant le premier est généreux et courageux, autant le second est paresseux, roublard et alcoolique. Garris l'entraîne pourtant à travailler pour survivre. Une véritable amitié naît entre eux et ensemble, ils se font, au rythme de l'année, chanteurs de rues, marchands d'un peu de tout, fournisseurs de grenouilles ou d'escargots pour les restaurants de la ville d'à côté. Après tout, ils ne possèdent que leur vie dans ce coin de France où l'eau et la terre se conjuguent, qui ressemble à un paradis à l'écart de la ville et où la liberté semble être la règle. Pourtant, ils ne sont pas à la charge d'une société en marge de laquelle ils vivent volontiers « On est des gagne-misère, mais on n'est pas des peigne-culs »!

Cette amitié est partagée avec Amédée [André Dussolier], sorte d'intellectuel féru de lecture et de musique, sympathique et oisif mais qui épouse parfaitement ce mode de vie tout en différence. Elle l'est aussi par un veuf illettré, Hyacinthe Richard, dit « Pépé la Rainette » [Michel Serrault] qui a jadis habité au bord de cet étang et à qui la vie a souri. de ramasseur de ferraille il est devenu un riche patron de fonderie ce qui lui a permis de devenir notable et de marier sa fille à un arriviste qui le l'aime guère. Sa famille devenue bourgeoise et méprisante lui interdit de revenir au marais, mais il brave volontiers cette défense, ce qui lui sera fatal.
Eric Cantona signe ici avec talent un rôle de boxeur à sa mesure, victime lui aussi des femmes autant que de son caractère impulsif. Il complète avec bonheur ce panel de comédiens d'exception.

Il n'y a pas que cette connivence entre eux. Riton se remet mal du départ de sa première femme, Paméla, et Garris croisera le regard clair de Marie, domestique dans une grande maison. Il apprendra à ses dépens que ses amours ancillaires seront contrariées et que celle qu'il aimait a suivi dans le sud un homme plus âgé qu'elle, plus riche aussi sans doute parce qu'il représente sa sécurité et son avenir.
La morale de ce film tient en ces quelques mots de la conteuse qui illustrent bien ce qu'est la condition humaine « Il y a des moments dans la vie où l'on voudrait que rien ne change jamais plus ».

Il est cependant un personnage qui m'interpelle, celui qu'incarne le regretté Jacques Villeret [1951-2005]. J'ai déjà eu l'occasion de dire dans cette chronique (La Feuille Volante n° 157) tout le bien que je pensais de cet acteur emblématique, à la filmographie prestigieuse, au palmarès impressionnant, notamment oscar du meilleur second rôle en 1999 pour « Le dîner de cons », dont le talent se déclinait au théâtre comme au cinéma, disparu trop tôt à près de 54 ans, à la fois discret et représentatif du « Français moyen », gentil, rondouillard, raciste, maladroit, froussard, naïf et souffre-douleur des autres. Jamais vraiment star et même plutôt discret, il était l'archétype de l'acteur populaire et son apparition sur les écrans, même dans un rôle secondaire, était toujours pour le public un gage de qualité.

Gamblin, Dussolier et Villeret forment ensemble dans ce film à la fois drôle, poétique et profondément humain, un trio amical, émouvant et complice.





© Hervé GAUTIER - Février 2012.
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Ragris et Pignolle sont les derniers habitants du marais, Pignolle marié à une femme bougonne cherche dans le vin le souvenir ému de sa première femme et Ragris, protecteur de sa famille, vit seul et aime en secret Marie.
Autour d'eux évolue une galerie de personnages tendres et truculents.
Ce livre est un livre du bonheur. Il parle d'amitié et de liberté, raconte les joies, les regrets et la vie quotidienne des enfants du marais.
Georges Montforez, également auteur de "l'ombre d'un chêne" et de "la glaisière" est un auteur rare mais dont tous les les livres sont des trésors de la littérature française. Jean Becker a adapté "les enfants du marais" au cinéma et à l'aide d'une distribution de qualité a rendu un bel hommage réussi à ce livre.
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Toute la poésie d'une vie au grand air avec pour toit le ciel rempli d'étoiles, et toutes les richesses de la nature du marais pour occuper les journées.
Féérie à nulle autre pareille que l'omniprésence de cette nature pour combler de bonheur des vies simples.
Un plaisir.
J'avais adoré le film et j'ai retrouvé dans le livre tous les personnages attachants, drôles, émouvants,sensibles .
Tous les sentiments procurés par des acteurs tels que Michel Serrault, Jacques Villeret et André Dussolier sur écran se retrouvent ici encore plus forts grâce à la magie des mots.
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quel bon moment de lecture, j'ai passé au coté de Ragris, Pignolle, Amédée et Pépé, Ragris et Pignolle vivent dans les marais, selon les saisons, ils pèchent, ramassent les escargots ou attrapent des grenouille, qu'ils revendent aux gens de la ville ; En ville, il y a Pépé, un nostalgique du marais, lieu où il est né et Amédée, un oisif, le nez dans les livres, une belle amitié va naitre entre eux, autour de ce marais peu à peu déserté.
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Une superbe lecture. J'aimais déjà beaucoup le film, mais le livre est un coup de coeur. Il n'y a pas d'intrigue à proprement parler, mais l'amitié entre les personnages est telle qu'elle suffit à intéresser le lecteur. J'ai quand même eu un peu de mal avec le personnage de Pignolle, qui se laisse trop aller et compte trop sur les autres (j'ai quelqu'un comme ça dans mon entourage : un vampire énergétique qui met tous ses échecs sur le compte du destin et jamais sur son oisiveté).
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En me prêtant ce délicieux roman, mon amie m'a prévenue : il faudra accepter la nostalgie du livre terminé, après avoir passé un tendre moment avec les personnages.

L'intrigue se situe en 1930, dans une petite ville au bord de la Loire. Il y a ceux de la ville et ceux du marais. Ils se côtoient peu, chacun se méfiant de l'autre. Quatre hommes de condition sociale et d'âge différents vont pourtant nouer une amitié forte et sincère.

Un sentiment de bien-être nous enveloppe en lisant car l'auteur décrit un lieu magique, sauvage dans lequel les héros s'enivrent d' une liberté absolue. Ce marais, à chaque saison, offre ses couleurs, ses parfums et ses bruits, une relation fusionnelle entre l'homme et la nature. Si l'ascension sociale passe par l'installation à la ville, rien ne saurait détourner les personnages de ce lieu idyllique. Amédée, le rêveur oisif, Pépé, l'ancien du marais devenu patron d'usine, Pignolle, l'alcoolique incorrigible et surtout Ragris, homme fier et indépendant, se retrouvent pour pêcher, cueillir le muguet, les champignons, attraper les grenouilles et surtout savourer ce qui les unit : on va au marais pour profiter de cette nature qui nourrit son homme et favorise des rencontres improbables comme nul autre lieu.

J'ai vécu un moment de lecture dépaysant, très agréable, en compagnie de ces personnages au tempérament si dissemblable, solidaires chaque fois que c'est nécessaire, hautement attachants.

Un roman qui nous réconcilie avec l'humanité.
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Vous avez certainement, au cinéma, au chez vous, le film de Jean Becker, Les enfants du marais. Personnellement, je ‘lai vu et revu, et l'ai beaucoup aimé.

C'est pourquoi j'ai eu envie de lire le roman, même si j'appréhendais. Eh oui, je me disais que si jamais je n'aimais pas le livre, je serai dégoutée du film.
Eh bien bonne surprise ! le roman est une bouffée d'air frais, à l'instar du film. Les personnages sont vrais, avec chacun leur vie décousue, abîmée. Un fort sentiment d'humanité se dégage de ce récit, une belle leçon de vie, même si chacun se débat avec ses propres désirs, et ses propres fantômes.
Ce qui a été dur dans la lecture, c'est de se défaire du film, un peu, pour imaginer les personnages différemment. Je n'y suis pas arrivée, et cela m'a dérangée de voir les acteurs dans la peau de pépé la grenouille, Amédée, Ragris, Pignolle, …

Mais je le redis, une bouffée d'air frais : les parties de pêches, les jeux des enfants, la chasse à l'escargot, la cueillette du muguet, des amitiés sans faille et sincère…
Il aurait été intéressant de lire cet ouvrage sans avoir vu le film, pour garder l'imaginaire en action, non entravé. M'enfin, j'ai quand même pris grand plaisir à dévorer ce roman, et je le conseille sans retenue : les leçons enseignées y sont belles, empreintes d'un idéal louable, et redonnant fois en l'être humain !
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