Citations sur Les jeunes filles, tome 2 : Pitié pour les femmes (64)
Non, ce qui m'effraye, c'est l'obscurité où l'âme demeure pour l'âme. Elle n'a rien compris à moi, malgré toutes les apparences, puisqu'elle a pu se tromper sur moi à ce point. Et moi je n'ai rien compris à elle, puisque jamais, au grand jamais, je ne l'aurais crue capable de se tromper ainsi. Baudelaire l'a bien dit : rien qui ne soit fondé sur le malentendu.
La moitié des mariages maudits sont des mariages où l’un des deux a épousé par pitié.
L’inhumanité de Costals ne venait pas de ce qu’il ne pût ressentir des sentiments humains, mais au contraire, de ce qu’il pût les ressentir tous indifféremment à volonté, comme s’il ne fallait pour chacun d’eux que presser le bouton approprié.
Je suis de la race désireuse des hommes : ce que j'aime, c'est savoir comment elles sont quand elles cèdent, et comparer... Qu'est-ce que le bonheur, pour ma race ? Le bonheur, c'est le moment où un être consent.
Les personnes qui ont une plume élégante écrivent que la vérité est un diamant ; ce qu'on oublie toujours de considérer, c'est sur combien de faces est taillé ce diamant.
Il y a un grand signe que vous ne m'aimez pas : vous ne me posez jamais de questions sur ma vie. Et vous ne rougissez pas quand vos parents parlent de moi ? Vous n'avez jamais cherché mon nom dans le Tout-Paris ? (...) Il ne vous est jamais arrivé de tracer mon nom, pour rien, sur une feuille de papier ?
L’oubli lui est tellement essentiel, que l’esprit pourrait dire : j’oublie, donc je suis.
Moi, inconscient ? Vous en avez de bonnes. Si j’étais inconscient, je ne serais pas coupable.
Les louanges lui étaient comme des instruments de musique dont on voit jouer dans un film de cinéma muet : il pensait bien qu'il devait s'élever d'elles une musique agréable, mais il ne l'entendait pas.
Puisque, pour la même raison qui me fait pleurer aujourd’hui, je ne pleurerai pas demain, ce n’est donc qu’un jeu si je pleure aujourd’hui.