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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avec ce nouveau roman, Yves Montmartin nous prouve, haut la main, qu'il est un écrivain utile. En effet, selon Marguerite Yourcenar (Les yeux ouverts) : « Tout écrivain est utile ou nuisible, l'un des deux. Il est nuisible s'il écrit du fatras, s'il déforme ou falsifie (même inconsciemment) pour obtenir un effet ou un scandale ; s'il se conforme sans conviction à des opinions auxquelles il ne croit pas. Il est utile s'il ajoute à la lucidité du lecteur, le débarrasse de timidités ou de préjugés, lui fait voir et sentir ce que le lecteur n'aurait ni vu ni senti sans lui. »

Cette histoire tragique d'Amira Hachouri, permet à l'écrivain de nous faire sentir, en nous brusquant à bon escient, par une fin terrible, la cruauté de la violence faite au femme au nom de préceptes religieux et de croyances culturelles exprimés à plusieurs reprises par des voix aussi bien masculines que féminines : « Une femme doit rester à la maison pour élever ses enfants et s'occuper de son mari (p. 197) ».

Ce roman, se lit vite et avec plaisir renouvelé à chacun des 28 chapitres. Bien rythmé, il apparaît d'abord comme un périple dans l'Algérie contemporaine. En effet, la protagoniste, Amira (en arabe « princesse ») est née en 1994 (elle a 16 ans lors de la coupe du monde de football en Afrique du Sud, soit en 2010) et le récit est découpé en quatre parties désignées par les noms des saisons (Printemps, Été, Automne et Hiver). L'auteur insiste aussi bien en exergue, qu'à travers les remerciements à la fin du livre sur l'inspiration à partir de faits réels. C'est en cela qu'il s'avère être un écrivain « utile » : il procède d'une nécessaire prise de conscience.

Les émotions qu'il nous fait ressentir sont multiples. Je n'entends pas dévoiler l'histoire d'Amira (dont l'enfance a tout d'un conte de fées) et de sa famille, mais je précise néanmoins qu'on assiste à trois mariages d'époques différentes (dans le chapitre 4 qui évoque la nuit de noces des parents d'Amira, Salim et Hadjila, dans le chapitre 11, le mariage de Loubna, la meilleure amie d'Amira et enfin, dans le chapitre 20, qui fait référence au mariage d'Amira), un enterrement et une naissance.

Deux autres éléments ont retenu mon attention et ont suscité mon admiration. L'auteur a parfaitement intégré à son récit un attentat terroriste et un clin d'oeil à babelio.

Page 130 Amira lance : « – Et si nous allions fêter toutes les deux ton retour en dégustant une pâtisserie à la terrasse du Milk Bar. Si ce café est un des plus fréquentés de la ville, il est malheureusement célèbre aussi pour l'attentat perpétré par le FLN le dimanche 30 septembre 1956, le dernier jour des vacances scolaires. Deux engins explosifs avaient été déposés devant la terrasse où se pressaient de nombreuses familles. Il était 18 h 35 quand l'explosion avait retenti, il y avait du sang partout… ! ». Quelle concision dans l'évocation nécessaire de cet attentat ! En à peine une page tout est résumé pour marquer au fer rouge l'esprit du lecteur.

Le chapitre 19 s'intitule « Scriberio ». J'ai souri devant cette astuce littéraire : éloge à notre site adoré et à la force de la littérature qui nous « débarrasse de timidités ou de préjugés ».

Du paradis perdu de l'enfance algérienne aux violences intolérables qu'elle subit, Amira est un personnage qui me marquera profondément. Yves Montmartin a incontestablement « ajouté » à ma lucidité de lectrice.
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L‘épigraphe signée Jim Fergus, choisie par Yves Montmartin, pour son roman La mauvaise herbe est parfaitement adaptée à l'esprit de celui-ci : « Toutes les religions semblent être organisées au bénéfice du sexe masculin, avec pour conséquence que les femmes sont reléguées au second plan : elles accouchent, élèvent les enfants, s'occupent des corvées. Voilà pourquoi je me méfie des religions. »
Qui est cette mauvaise herbe, qui la traite ainsi et pourquoi ? Telles sont les questions soulevées par l'auteur dans ce roman divisé en quatre saisons qui seront comme des tranches de vie pour notre héroïne Amira, la mauvaise herbe.
Avant d'entrer dans ces quatre périodes, est offert au lecteur un tableau écrit saisissant, dans lequel un père apprend à son enfant à arracher méticuleusement les mauvaises herbes dans les rangées de légumes : « les mauvaises herbes, il faut les déraciner. Une fois que tu as bien supprimé les racines, la plante ne repousse plus, elle est morte à jamais ». Difficile de ne pas saisir la métaphore...
Tout s'annonce bien pour cette petite fille née en Algérie le premier jour du printemps, troisième enfant après deux garçons. Son père Salim est donc comblé et a choisi son prénom : Amira, qui signifie « princesse » en arabe, disant à ses amis « Maintenant que j'ai mes deux rois, je peux accueillir une princesse ». Sa mère Hadjila est une épouse silencieuse et dévouée. Tante Nour, elle, Amira du haut de ses cinq ans, dit qu'elle est leur soleil ! Elle est une Bayra (une périmée) terme employé pour celles qui sont encore célibataires à 35 ans. Elle a toujours refusé les prétendants proposés faisant de ses études sa priorité absolue. Elle est devenue infirmière. Raïssa, la grand-mère d'Amira a d'ailleurs mis en garde plusieurs fois son père de la mauvaise influence qu'elle pourrait introduire dans sa cervelle. Bientôt de nouveaux voisins vont s'installer et Loubna deviendra vite la meilleure amie d'Amira et elles feront leur première rentrée des classes ensemble.
Amira est une enfant pleine d'énergie, un peu casse-cou, éprise de liberté et déterminée à choisir elle-même son mari, le moment venu. Elle n'aura rapidement qu'un seul souhait devenir professeur de français. La suite montrera malheureusement qu'ils et elles sont nombreux à voir en elle la mauvaise herbe...
En racontant le destin tragique de cette enfant algérienne devenue une belle jeune femme pleine d'enthousiasme et d'espoir mais rejointe malgré elle par le poids des traditions culturelles et de la religion, Yves Montmartin, de manière très documentée réussit magistralement à nous faire prendre conscience de la difficulté à s'émanciper de ces chaînes.
En incluant dans le récit, la fête de l'Indépendance ou la fête de l'Aïd el Kebir, l'auteur nous plonge dans la vie même d'Alger sans oublier de nous faire revivre les manifestations de janvier 2011contre notamment la flambée des prix. Sont aussi évoqués lors d'une dégustation de pâtisseries à la terrasse du Milk Bar, l'attentat perpétré par le FLN le 30 septembre 1956 dans ce même café.
Quelques termes arabes glissés çà et là renforcent ce sentiment d'être au plus près d'Amira.
Il dépeint bien également la vie de l'exilé, celui qui doit vivre dans un pays étranger avec ce que cela implique de difficultés et de sentiment d'éloignement de son pays.
Impossible de rester indifférent à cette tragédie finale. Comment est-il possible que les femmes aient pu être reléguées à ces rôles d'enfantement, d'obéissance et de soumission ? Pourquoi, en ces temps dits éclairés, de tels sentiments et de tels préceptes peuvent-ils encore avoir valeur d'écoute ?
C'est un roman que j'ai lu d'une seule traite tant j'ai eu le désir de suivre cette gamine dont la photo magnifique de la couverture exprime au plus près la représentation que je m'en suis faite. Son amitié presque fusionnelle avec Loubna, sa correspondance avec Sofia par pseudo interposés via Scriberio, clin d'oeil à notre site préféré ainsi que son ultime amitié avec Giulia accompagnées par un amour inconditionnel pour la littérature éclairent brillamment ce roman mais ne réussissent cependant pas à faire oublier les violences intolérables et injustifiables commises au nom d'un dieu quel qu'il soit. Il serait temps de mettre fin à cet obscurantisme encore bien contemporain.
Mais soyons optimistes, car on réalise enfin que les mauvaises herbes du jardin possèdent en réalité bien des qualités et que le temps où on les éradiquait tout simplement est révolu !
Je remercie Yves Montmartin pour la découverte de ce roman poignant, ô combien émouvant et inoubliable que je conseille à chacun afin de prendre conscience de cette terrible réalité et également de ce que peut être l'exil.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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En quatre saisons, du printemps à l'hiver, j'ai plongé dans la vie d'Amira, une jeune Algérienne, pour une histoire inspirée de faits réels, romancée avec talent par Yves Montmartin. Artisan-écrivain, comme il le revendique, il a déjà publié quatre romans, plus quatorze albums pour les enfants.
Avec La mauvaise herbe, il m'a emmené dans une famille modeste d'Alger où la petite Amira adore aider Salim, son père, à arracher les mauvaises herbes du jardin aménagé à l'arrière de leur petite maison. Cette mauvaise herbe à laquelle se compare Amira, narratrice de la presque totalité du roman, est le thème, le symbole de ces filles, de ces femmes qui revendiquent avec courage leur autonomie, leur indépendance.
Pour bien comprendre cela, l'auteur détaille, explique traditions et coutumes de la société algérienne et j'ai été impressionné par la quantité de découvertes apportées au fil du texte. Yves Montmartin n'a rien négligé, donnant même le sens de plusieurs prénoms arabes que nous connaissons, comme Driss, Walid, Mourad et surtout Amira, bien sûr, qui signifie princesse.
Alors, j'ai suivi les pas de cette fille et découvert avec plaisir la vie quotidienne de son quartier et son fameux supermarché « Caïn-Cabas ». La tante Nour est aussi un personnage important car elle a refusé de respecter la tradition, de se marier pour devenir femme au foyer. C'est pourquoi, elle est désignée du terme méprisant de « Bayra », périmée, à trente-cinq ans. Elle ne porte jamais de foulard contrairement à Hadjila, la mère d'Amira, originaire des montagnes de Kabylie.
Surtout, il y a Loubna, la fille des voisins, qui devient la meilleure amie d'Amira. Elles sont inséparables mais rien n'est éternel dans ce bas-monde, hélas ! Lorsqu'arrive l'été, les « almuhajirin » (les émigrés) reviennent au pays. Tout au long de ce roman bien documenté, l'auteur permet de comprendre les liens et en même temps les différences entre les Algériens restés au pays et ceux qui se sont installés plus au nord de la Méditerranée. Des cas simples, des anecdotes très parlantes permettent de mettre en évidence points communs, différences et ruptures.
Enfin, l'auteur n'oublie pas les révoltes contre la flambée des prix, les manifestations des étudiants réclamant plus de liberté, les attentats aveugles des islamistes qui rappellent les heures les plus sombres de l'histoire du pays.
Malgré tout, il reste le poids énorme des traditions, la référence inévitable à la religion, au Coran et surtout le patriarcat. Les moments de joie et de bonheur ne manquent pas mais les saisons passent et l'automne apporte les premiers drames, même si Amira réussit à réaliser son rêve : devenir professeure de français au Lycée El-Drouassi, le premier lycée de jeunes filles qui fut ouvert à Alger.
Si j'ai moyennement apprécié les échanges numériques et épistolaires avec Sofia, basée au Portugal, j'ai trouvé très réaliste la description de ces quartiers de grands ensembles bâtis dans la banlieue lyonnaise afin de loger un maximum de monde.
Impossible d'en dire plus pour ne pas nuire aux lecteurs à venir mais cet hiver qui arrive n'annonce rien de bon. Je tire un grand coup de chapeau à Yves Montmartin pour sa séquence du train de 7 h 30, quand un narrateur prend subitement le relais d'Amira. C'est une réussite littéraire !
J'ajoute un dernier mot pour remercier l'auteur pour sa si juste dédicace.

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Un très beau roman.
Avec des personnages très travaillés, pour qui nous avons obligatoirement de la sympathie.
Mais c'est également la trame du roman au travers des quatre saisons qui est magistrale. J'ai trouvé cette façon de travailler très juste et très maline. Elle reprend a merveille la vie de cette jeune femme ambitieuse et aimante.

L'écriture d'Yves Montmartin est fluide agréable et sait parfaitement retraduire les sentiments et sensations. J'avoue avoir eu la chair de poule lors de certains passages.

Un roman qui met en avant les traditions algériennes, et les coutumes musulmanes, avec un patriarcat dominant.
Mais l'auteur a su également mettre en avant, avec brio,la violence des femmes faites aux femmes.

Je m'attendais néanmoins a plus de violence... L'auteur a su traiter le sujet avec respect tout en mettant l'accent sur la violence psychologique.

Cette jeune Amira a malgré tout l'avantage d'avoir pu accéder à l'enseignement et d'arriver en France, même déracinée avec une certaine culture.
Beaucoup de ces femmes ( sans doute plus âgées) ont connu ce déracinement, cet esclavagisme de la part de la famille de leur époux sans avoir aucune culture, ni la langue du pays où elles ont immigré. Elles sont complètement enfermées dans ce carcan.

Je rajouterai, a titre personnel, avoir connu ce type de relation mais a l'inverse. C'était un homme qui rejoignait la famille de sa femme. Cet homme déraciné a subit également le harcellement de sa belle famille, avec cette oppression constante d'être redevable, de devoir verser son salaire,etc...
Un changement de comportement de ces familles dès qu'elles mettent un pied sur le sol français. A faire croire également qu'ils vivent ici comme des rois alors que c'est faux.

Vraiment un roman émouvant qui retrace admirablement bien la réalité.
Je conseille fortement.
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Ma chérie,

Je t'ai déjà parlé de cet ami écrivain qui m'a honorée en m'offrant de lire chacun de ses romans. Une nouvelle fois, à mon plus grand bonheur, il m"a envoyé son dernier "bébé", " La Mauvaise Herbe", et jamais je ne le remercierai comme il le mérite. Une nouvelle fois, je ne peux pas te dire beaucoup sur son dernier texte, car ce serait gâcher le plaisir que tu prendras certainement à le lire un jour (bien sûr que pour cela, il va falloir que tu continue à bien apprendre le français à l'école!). Je ne peux vraiment pas t'en dire beaucoup, j'ai même renoncé à en faire une humble chronique sur Babelio! C'est tout dire! Je ne peux que t'engager à lire ce roman formidable. Ce cri. Ce poème. Ce voyage.
Je sais que le confinement te coûte beaucoup (bien plus qu'à moi!). Je comprends que l'école à la maison, c'est " pas top". Tes ami.e.s te manquent, même si tu les vois tous les jours par écran interposé. L'espace de ta petite chambre est loin de suffire à tes envies de te dégourdir les jambes, de courrir dans la cour de recré pour retrouver les gradins du terrain de foot où tu encourage, avec tes copines, les garçons du collège qui marquent des buts à la "Cristiano Ronaldo", votre petit palpitant battant la chamade pour l'un ou l'autre de ces footballeurs en herbe. Je sais que ces " temps atypiques" ont chamboulé nos vies, ont emprisonné beaucoup de nos envies, ont limités beaucoup de nos rêves, même. Mais tu vois, ma chérie, beaucoup d'êtres humains vivent dans un confinement perpétuel. Surtout les femmes. Et pas à cause d'un virus étrange. Ces femmes sont prisionières de leur société, de leur tradition, de leur religion même. Et pourtant, elles naissent libres, aimées, heureuses, choyées, curieuses, pleine de vie, de rêves et d'espoirs. Seulement, les hommes sont parfois fous. Certains...pas tous. Elles se doivent alors de se battre, de crier, de réagir, de s'enfuir, de...
Tu vois, le dernier roman de notre ami Yves Montmartin, c'est justement ça: l'histoire d'une princesse, comme toi, qui est née libre, aimée, heureuse. Son papa l'adore elle aussi. Et elle à soif d'apprendre, de découvrir. Elle est heurese parce qu' aimée, parce que la vie est pleine d'espoir, de douceur, d'amour ou d'amitié (tiens, le titre d'une chanson de Céline Dion!). Comme toi! Mais, parfois, la société, la tradition, la religion confinent les êtres plus durement qu'un virus à la mord-moi-le-doigt. Avec sa plume poétique et très bien documentée, avec son humour subtil et ses clins d'oeuil savoureux (aaahh! Scribério, Scribério...!) , Mr. Montmartin t'apprendra la beauté des traditions, la force des paysages, la douceur de l'amitié, la douleur de la perte et le poids de l'Histoire dans la vie de tout être, à travers l'histoire de la princesse de son livre. Il te montrera le courage, les victoires, le combat et les conquêtes de beaucoup de filles, femmes, mères et épouses à travers le monde, par le biais de la vie d'Amira.
Tu vois, finalement, notre confinement n'est pas si terrible que ça. Si en plus, il permet de rencontrer des textes comme celui-là, on lui dirait presque merci...

Je t'embrasse.

Ta maman qui t'aime...
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Amira, petite fille si admirable
Élevée par des parents aimables
Un papa jardinier transmet son savoir
Une jolie maman câline chante le soir,
Deux frères qui se sentent les rois
Nour, la tante infirmière et son chat
Loubna ton amie, ta soeur de coeur
Tes passions, la littérature, tes rêves
Tout est là, parfait, pour que tu t'élèves
---------------

La graine a germé en terreau algérien, arrosée chaque jour par l'amour et les traditions.

Elle a poussé en regardant des plantes qui croissaient à ses côtés. Elle a grandi boostée par les vitamines du savoir. Puis elle a vu, dans sa famille et ailleurs, le statut de certaines femmes, le poids des coutumes, la réalité des mariages, de ceux qui sont arrangés pour diverses raisons.

La graine est devenue une belle plante, soi-disant une mauvaise herbe pour certains !

Il s'agit d'un roman profond qui m'a émue, touchée, bouleversée. Malheureusement, l'histoire se répète indéfiniment, dans la « vraie vie ». Combien de jeunes filles, en Algérie comme dans d'autres pays du Maghreb ou d'ailleurs, se retrouvent mariées contre leur gré et parfois, même pas nubiles ? Quelquefois, le futur époux leur fait miroiter une vie de rêve, est gentil et attentionné, et une fois les noces passées, change de comportement, bien épaulé par ses parents, pour se transformer en mari et père violent, redoutable geôlier de prison.

Ce roman est un véritable plaidoyer pour le respect et la liberté des femmes, écrit avec énormément de sensibilité et de justesse, et extrêmement bien documenté. J'aime beaucoup la photo de la couverture.

Je remercie Yves Montmartin pour sa confiance, Amira m'a d'autant plus touchée que petite, j'ai vécu au Maroc ; j'ai donc retrouvé des similitudes avec l'Algérie, même si les pays sont différents. J'ignorais à l'époque le sort que certaines de mes amies auraient à subir.

Lien : https://motsdiresanshaine.bl..
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Qu'il me soit tout d'abord permis de chaleureusement remercier Yves Montmartin qui , en m'adressant son livre m'a fait un immense , mais vraiment immense plaisir . Voici l'heure de mon commentaire et je me dis que c'est une bien lourde tâche de porter " un jugement " sur un livre qui vous a été offert alors que vous - même n'avez jamais osé vous découvrir ainsi . Imaginez , livre mal écrit, histoire inintéressante , sans intérêt , Je vais blesser quelqu'un , peut - être le dégoûter au point de se détourner de l'écriture...Pauvre Yves .Il va me détester !!!
Allez , on range tout ça et on fait preuve de sérieux. Ce livre , je ne l'ai pas lu , je l'ai dévoré, impossible de le lâcher, du début à la fin . Scotché. Bon , il n'est pas très gros , il se lit bien mais tout de même .Difficile du reste d'en parler tant on risquerait de vite divulguer et de détourner l'attention des futurs lecteurs et lectrices qui , comme moi , vont se projeter à la découverte de deux belles jeunes femmes algériennes qui se font de la vie , une image de liberté et d'autonomie , de bonheur et d'amour ....Rien de plus que le plus légitime des désirs . le roman débute comme un conte merveilleux , une enfance " délicieuse " , une amitié profonde , le respect de la famille , le respect des valeurs, des études brillantes ... et puis .....Ce n'est pas un hasard si Yves Montmatin " découpe " son récit en suivant les " saisons " , un découpage qui se passe de commentaire . L'histoire va aller " crescendo " au fur et à mesure que le temps passe et l'on va peu à peu " plonger " dans un autre monde , un monde qui risque de " bousculer " les âmes sensibles et de susciter bien des débats....Je vous laisse juges même si ce mot n'est peut - être pas le plus adapté. le parcours de ces deux jeunes femmes et notamment celui d'Amira nous ramène à une triste réalité .Ces deux jeunes femmes vont évoluer dans une société qui les " enserre " et qu' Yves Montmartin décrit très bien . Car il faut le dire , et c'est tout à son honneur , Yves Montmartin " a fouillé " son sujet et l'on apprend énormément sur une culture à laquelle les occidentaux ( dont je fais partie ) ne sont pas vraiment familiarisés ( mariages , obsèques, rites ...) je n'en dirai pas plus , ce livre évoque " des faits " sans parti pris , laissant à chacun et chacune d'entre nous sa liberté de penser . J'avoue qu'il s'agit là d'une prouesse tant l'actualité donne des " Hommes d'aujourd'hui en général " une bien piètre image quant au respect de la femme , qu'elle soit musulmane ou non . Ce livre fait partie de ces opus qui forcent l'admiration par leur côté didactique . Un livre salutaire . Un livre pour dire que oui ," ça existe " , dans tous les pays , aujourd'hui....
Merci Yves . Vous avez porté , et de fort belle manière , un sujet qui vous tenait à coeur .
Puisse votre message faire son chemin....
Un train . Des voyageurs qui fêtent un événement heureux .Le bonheur simple de la vie . Et puis , un grand cri atroce ......Terrible.
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.
L'histoire d'Amira commence doucement en Algérie , il y a quelques dizaines d'années . Une enfance baignée d'amour et de soleil va façonner une jeune fille érudite , bien de son temps .
Mais , son destin de femme n'échappera pas au choc des cultures d'où peut-être ce titre métaphorique .

Le roman se morcelle en quatre parties : les quatre saisons reflétant la vie d'Amira et , au fil du temps nous suivons son évolution , ses espoirs mais aussi ses drames et désillusions .

C'est un récit fort . Prégnant . Dramatique .
Mais que de magnificence dans l'évocation de l'attachement à cette terre algérienne , gorgée de beauté et de soleil !
Je me suis laissé séduire par les caractères très fouillés des personnages si attachants . J'ajouterais que , Yves Montmartin en conteur de talent , nous présente son ouvrage avec finesse et sensibilité , et parvient à le saupoudrer ici et là de petites touches humoristiques .

Très belle alliance d'une lecture intelligente , divertissante , riche en émotions et si engagée en dénonçant les violences faites aux femmes sous couvert de croyances détournées .

Une lecture qui m'a profondément marquée , émue .
Je remercie chaleureusement Yves Montmartin pour sa confiance et me fais un plaisir de saluer son talent .
Une très belle découverte .
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Une belle histoire forte, libre, nécessaire.
Diverses émotions m'ont traversé : de l'admiration pour cette tante Nour à l'incompréhension, énormément de colère.
Cette histoire n'est pas un conte de fée. Tout commence comme un conte, Amira raconte avec bienveillance sa vie familiale, les coutumes, les personnages de sa région. J'ai beaucoup appris sur les traditions, la façon de penser et l'art de vivre.
Amira croit en son avenir, à sa liberté…Elle n'y aura pas droit, j'ai bien ressenti dès le début qu'il planait sur cette fille un effroyable présage. J'ai souffert avec elle.
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Un roman coup de poing, d'une justesse implacable, manifeste choc contre les violences faites aux femmes. Violences à plusieurs strates légitimées par la "tradition", portées par le simple mépris du deuxième sexe ou voilées derrière une interprétation creuse et biaisée de la religion. Psychologiques, physiques, comme des herses.
La mauvaise herbe est un cri. Un grand NON ferme et salutaire porté par la plume d'un homme de talent dont le propos est ici de nous rappeler que la violence faite aux femmes est l'affaire de tous. La sienne, la mienne comme la vôtre.
La mauvaise herbe, c'est également un roman lumineux qui dit l'attachement viscéral à une terre, à un pays, l'Algérie. Un pays aride, gorgé de soleil où Amira pousse comme une herbe libre, nourrie par l'amour des siens, son amitié fusionnelle avec Loubna, sa soif de littérature et d'indépendance.
C'est également une succession de portraits magnifiques comme celui de Nour, la tante d'Amira qui a fait le choix de n'appartenir à aucun homme car se marier équivaut à se subordonner à un mari et à une belle-famille. Une femme insoumise, solaire, une amazone.
Enfin La mauvaise herbe, c'est cette écriture incroyable dont Yves Montmartin a le secret. Un épilogue qui cloue le lecteur et le sort toujours de sa zone de confort.
Un roman intelligent, sensible, engagé, nécessaire.
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