La mauvaise herbe -
Yves Montmartin -
Roman - auto-édition La chouette à lunette - lu en février 2021.
Dans son préambule,
Yves Montmartin explique qu'une part de son roman est de la fiction, que certains faits et lieux sont réels et d'autres, le fruit de son imagination.
Si
Yves Montmartin est très heureux de partager les 242 pages de son roman avec nous, j'ajoute que je suis ravie et lui suis reconnaissante de me l'avoir envoyé.
Il est dédié "à toutes les fillettes, à toutes les jeunes filles, à toutes les femmes victimes de violences verbales, psychologiques, physiques ou sexuelles"
Cette dédicace annonce déjà de quoi parle ce roman, un sujet qui me parle.
Il est découpé en quatre parties qui représentent les quatre saisons, en commençant par le printemps.
J'ai partagé au fil de ces quatre saisons la vie d'Amira, prénom qui signifie
princesse, d'abord petite fille joyeuse, délurée, pleine de vie, âgée de 5 ans
découvrant l'école, les livres, l'amitié inconditionnelle de Loubna sa petite voisine. Une enfance heureuse auprès de sa famille dans l'Algérie d'après l'indépendance. C'est le printemps, la saison de toutes les éclosions.
Amira grandit, devient une jeune fille bien déterminée à faire des études, elle veut devenir professeure de français.
Son amie Loubna, elle voudrait bien faire les Beaux-Arts, mais se marie (elle n'a que 17 ans) amoureuse de Driss (qui veut dire celui qui a la connaissance), avant d'avoir entamé ce parcours, , croyant qu'elle pourrait le reprendre une fois à Lyon avec son mari. Mais les choses ne tournent pas comme elles devraient. Amira continue à étudier, avec acharnement pour obtenir son
Bac et avoir accès à l'Université. C'est l'été de tous les possibles, mais aussi des événements terribles, le sentiment d'insécurité s'installe, des attentats terroristes ont lieu, des manifestations populaires, des émeutes.
C'est l'été du retour au pays pour les vacances des émigrés donnant lieu à de grands rassemblements familiaux.
Amira entre à la Faculté de Lettres et de Langues, entre ses cours et ses travaux, elle continue à correspondre avec Loubna si loin d'elle. Elles se racontent leur quotidien. Amira au fil du temps sent bien que Loubna n'est pas heureuse. Amira ne songe pas aux garçons, elle veut à tout prix réaliser son rêve d'être professeure et n'a pas de temps à perdre en fêtes et autres amusements d'étudiants, elle passe son temps libre à la bibliothèque.
Un jour, la nouvelle tombe, elle ne reverra plus jamais son amie Loubna.
Amira obtient son diplôme et va avoir son premier poste d'enseignante, elle est émue et stressée. Avec son premier salaire, elle s'offre un ordinateur indispensable pour son travail, elle est amenée à faire des recherches et tombe par hasard sur le site Scriberio, ressemblant comme deux gouttes d'eau à Babelio ! Et hop, elle s'inscrit et communique avec un pseudo ses lectures, échange avec Sofia (Catlechat), elles deviennent amies. Sofia est portugaise. Amira a 26 ans, un emploi, elle peut penser à son avenir. C'est l'automne, les jours qui raccourcissent, la saison de l'introspection.
Driss est veuf depuis quelques années et désire se remarier, il fait sa demande aux parents d'Amira, le père d'Amira lui dit que si cela ne lui convient pas, elle peut refuser. Mais Amira accepte contre toute attente, elle a envie d'un enfant, elle se projette. Driss lui promet que dès que l'homologation de son diplôme sera en ordre elle pourra reprendre son métier d'enseignante, elle le croit et le mariage a lieu. Amira et Driss partent pour Lyon. Un petit garçon naît de leur union. Une toile d'araignée se tisse petit à petit autour d'Amira, sa belle-famille n'est pas aimable, mais Amira n'en a cure, elle a son petit garçon Walid qui veut dire le fils, mais Amira aurait voulu que ce soit Mourad, qui signifie Désiré. Mais Driss en allant le déclarer a décidé que ce serait Walid. L'araignée attend sa proie, elle va mordre, très fort. C'est l'hiver, la saison grise, la saison du désespoir, la saison de la peur et la saison de la fin.
Yves Montmartin, tout au long de ce récit, s'attache à nous parler des coutumes musulmanes, des rituels, des fêtes, des événements qui ont eu lieu en Algérie au travers de la vie de tous les jours dans des familles algériennes, Il nous fait découvrir un monde que nous connaissons si peu, si mal, avec ses bons et ses mauvais côtés, ses joies, ses idéaux mais aussi cette main-mise des hommes sur les femmes, de leur pouvoir et de leur "supériorité" , de leur violence quand elles se révoltent
Un roman qui nous rappelle qu'on ne peut pas accepter cette violence envers les femmes, quelles qu'en soient les raisons.
Chaque mot arabe est traduit en bas de page.
Une belle découverte avec ce roman d'
Yves Montmartin, il en a écrit d'autres :
Le livre qui vole (2018)
Les escargots ne bavent pas tous de la même façon (2019)
Sept jours au Mazet-St-Voy (2020)
Les petites histoires du jardin (2019-2020)
Quatorze albums illustrés destinés à l'apprentissage de la lecture et aux enfants dyslexiques.
Bonnes lectures, prenez soin de vous.