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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Après le très beau La Guerre des Trois rois, j'ai été ravie de continuer à découvrir la collection graphique de Actu SF avec cette très longue nouvelle d'Alan Moore. Si je connais le bonhomme, je n'avais jusque là absolument rien lu de lui et j'avais très envie de le découvrir. 
Et je sors un peu partagée de cette lecture malheureusement. 

Graphiquement, cet ouvrage est parfait. le travail de Cindy Canévet est magnifique, les dessins sont splendides et ils illustrent à merveille l'histoire qui se déroule devant nos yeux. 
Mais c'est justement au niveau du scénario que je suis un peu perplexe. le résumé et le début de la nouvelle nous laissent croire que l'on va assister à quelque chose de fantastique, avec des sorciers et de la magie, des secrets et une intrigue politique prenant place à Liavek, un lieu partagé par de nombreux autres auteurs pour y poser leurs propres romans. 

Mais ce n'est pas du tout ce à quoi on va avoir droit puisque Som-Som ne sort jamais de la Maison sans Horloges et ne va être là que comme spectatrice d'un drame qui se passe devant ses yeux et dans lequel elle n'intervient pas du tout. Un véritable drame, très bien mené, où interviennent les personnages de Foral Yatt et Raura Chin, dans lequel j'ai senti beaucoup de douleurs et de résonnances mais qui est aussi très moderne et actuel et dans lequel la magie et le fantastique n'ont finalement que peu de place à tenir. 
C'est sans doute pour cela que je me suis sentie un peu volée. Je n'ai pas eu ce que je m'attendais à voir et même si ce que Alan Moore nous raconte est très juste, ce n'est pas du tout ce que j'espérais. 

Du coup j'en ressors un petit peu déçue alors que l'univers qu'on entrevoit derrière les murs de la Maison semble être extrêmement prometteur. Et je pense que c'est le fait d'en être exclue qui me rend triste de ne pas en avoir découvert un peu plus.
Lien : https://yodabor.wordpress.co..
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J'ai découvert Alan Moore avec la BD des Watchmen, dévoré ses romans avec passion, et je n'ai jamais été déçue.
Là, je l'avoue, mon sentiment est mitigé , suite à la lecture de ce court roman.

Il prend place dans l'univers de Liavek : une ville imaginaire, où plusieurs écrivains de SF situent leurs histoires; une ville qu'on pourrait situer dans un Orient ancien, et dont les habitants font usage de magie.
L'histoire débute avec le personnage de Som-Som, une enfant d'une beauté rare, que sa mère vend à une mère maquerelle pour qu'elle devienne une prostituée de luxe, dévouée aux sorciers de Liavek dans la "Maison sans horloges". Et se poursuit avec les scènes dont Som-Som est témoin: la romance entre deux comédiens , prostitués comme elle, Foral Yatt et Raura Chin. Une romance qui commence bien, tourne mal, et finit dans le drame.
Le texte est trop court pour en faire un résumé sans révéler l'issue de l'intrigue: disons simplement que l'un des amants va trouver le moyen de se venger de l'autre, un moyen terrible, cruel et ... finalement très moral.

Si vous avez une bonne heure à tuer, c'est un texte assez agréable à lire; si en revanche vous avez envie de découvrir Alan Moore sous son meilleur jour, passez votre chemin, car ce n'est pas son opus le plus éclatant, bien au contraire.
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Liavek, cité de la chance, est une ville-monde de fantasy que se partagent plusieurs écrivains. de nombreuses oeuvres y prennent place. C'était néanmoins ma première incursion dans cet univers et j'avais oublié combien Alan Moore pouvait me mettre mal à l'aise. Dès le début, je me suis sentie prise au piège.
L'Hypothèse du lézard est une novella illustrée, cependant je me suis plus intéressée au récit qu'aux illustrations, qui sont magnifiquement exécutées mais froides et léchées. Cela s'accorde à la perfection avec l'histoire qui est aussi cruelle que glaciale, toutefois ce n'est pas dans mes goûts.
Et puis il faut dire qu'elle est fascinante, cette histoire, dans le vrai sens du terme. On navigue entre répugnance et curiosité malsaine. L'ambiance est sombre et raffinée, nimbée d'un érotisme dérangeant, les alcôves de la Maison sans Horloges sont peuplées d'un éventail de monstres sublimes. L'horreur la plus perverse côtoie une fragile délicatesse. le style lui-même est d'une précision chirurgicale. La traduction rend tout à fait justice à son esthétisme, ce qui renforce encore le contraste avec la cruauté du récit.

La suite sur mon blog...
Lien : http://livropathe.blogspot.c..
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"L'hypothèse du Lézard" est une novella écrite par Alan Moore et publiée en 2004. Concernant notre ouvrage, il s'agit d'un des premiers fers de lance de la collection "graphique" d'ActuSF: il s'agit de textes courts mis en image par un illustrateur et donnant lieu à un format hybride. Définitivement pas une BD, et pas tout à fait un roman... Un récit graphique. Il s'agit ici de Cindy Canévet, dont j'avais déjà vu le coup de crayon (comme beaucoup) sur le "Je suis Providence" de Joshi.

"L'hypothèse du lézard" (A Hypothetical Lizard) est donc une novella d'Alan Moore, multi-artiste incontournable tant son emprunte, sur les comics notamment, est majeure (rappelons: Watchmen, 300, V pour Vendetta, From Hell, La ligue des gentlemen extraordinaires....). Un monstre. A titre personnel, j'ai une très grande admiration pour le personnage, malgré, avouons-le, une bizarrerie parfois difficile à saisir. Ne suivant pas non plus ses digressions plus ou moins bienvenues, je ne le connais que par ses oeuvres: ça me va très bien comme ça.
On suit ici l'histoire de Som Som, jeune fille vendue à un bordel des plus particuliers: les filles et garçons de joie possèdent tous des caractéristiques étranges permettant d'accueillir une clientèle bien particulière. Som Som est désignée à satisfaire les magiciens et sorciers qui, sous le coup du plaisir, pourraient involontairement délivrer de précieuses informations. On réalise alors sur notre protagoniste une callosotomie totale avec a priori un syndrome de déconnexion. Et la voilà incapable de communiquer, malgré une perception et une compréhension optimales. Toute tentative d'expression éteinte, Som Som est par définition le réceptacle neutre: des fluides comme des histoires.
C'est ainsi qu'elle découvre la triste histoire d'un couple maudit, piégé dans la gravité de cette maison où tout semble hypothétique, sauf le temps quij s'écoule...

A l'image du lézard éponyme (y a-t-il un lézard endormi dans cette sphère?), le récit est fait d'une infinité de reflets, de faux-semblants et il appartient donc au lecteur de se laisser porter. L'auteur se joue des personnages, de son lecteur, nous enivre de pronoms contradictoires venant semer le doute, les apparences et les sentiments se troublent et perdent leur contenance... Reste une mystérieuse poésie, nous laissant avec l'impression de s'être frotté à l'impalpable, sans pour autant réveiller une certaine frustration.

Et ma foi, les illustrations de Cindy Canévet sont parfaitement adaptées. Mystérieuses, envoûtantes, laissant la part belle à l'ombre et la contemplation, elles portent ainsi un récit qui sans elle, paraitrait bien ardu parfois.
Ajoutons que le travail éditorial est ici exemplaire: les illustrations se mêlent à merveille au texte, le soulignent ou le masquent, pour un rendu hybride finalement très agréable à lire. La couverture rigide avec la petite tresse rouge marque-page donnent un cachet d'unicité et de préciosité en plus.

"L'hypothèse du lézard" n'est donc pas un mauvais livre. Il est même plutôt conseiller d'y jeter un coup d'oeil, tant ce format est intéressant. Les vers de Moore sont souvent abscons mais beaux, et les illustrations de Canévet viennent mettre en emphase la part de mystère et de sensualité du récit. Malgré tout, le plaisir de lire l'ouvrage tient plus de l'expérience éditoriale que du réel engouement du lecteur.
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Ce sont les illustrations - superbes - de Cindy Canevet qui m'ont attirée vers cette longue nouvelle.
Dans L'Hypothèse du Lézard, on suit à travers le regard de l'énigmatique Som-Som l'histoire tragique de deux comédiens, englués dans le filet d'une relation toxique et malsaine.
L'atmosphère est oppressante, superbement bien construite, dans un univers de fantasy dont finalement on apprend peu de choses. Ce point m'a un peu déçue, je l'admets : c'est un monde qui semble fascinant et qui passe clairement au second plan. Autre point qui m'a un peu gênée : le personnage de Som-Som avec qui on commence l'histoire et sur lequel on s'attend à en apprendre plus, reste assez secondaire dans l'intrigue.
Cela ne change rien à la qualité de l'histoire, qui nous entraîne avec ses protagonistes dans une spirale infernale de manipulation, de désespoir et de toxicité. Cependant, la fin m'a laissée triste et mal à l'aise, un effet que je ne recherche pas dans mes lectures. Je reconnais la qualité de l'oeuvre, mais je crois qu'elle n'était pas faite pour moi...
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Je ne vous le cache pas (comme d'habitude) ce que j'ai grandement apprécié ici, c'est la couverture. Regardez-moi la beauté de cette dernière ! J'ai eu la bonne surprise de trouver beaucoup d'illustrations dans cette nouvelle. Elle est richement illustrée et nous propose vraiment une très agréable surprise. C'est beau, c'est tellement beau ! Autre chose : j'ai tout de suite été attirée par la poésie qui se dégage du résumé. C'était très tentant.

Même si c'est une nouvelle et que ce n'est pas forcément un genre que j'apprécie plus que cela, je vous avoue que je me suis lancée dans cette lecture sans trop savoir où je mettais les pieds… C'est un retour en demi-teinte pour moi. J'ai dû lire deux fois la nouvelle pour la comprendre. Ma liseuse ne prenant pas en charge le format, j'ai dû la découvrir via mon ordinateur. Ce n'est clairement pas la meilleure manière de découvrir ce genre d'ouvrage… Bref.

On plonge directement dans un univers particulier : un bordel à Liavek, une ville fictive, qui va nous proposer un cadre particulier et une atmosphère dense et pesante. On fait la rencontre de la jeune Som-Som, Som-Som est amenée dans la maison sans horloge par sa mère, enfin, elle est vendue. On va suivre, sur plusieurs années ce singulier personnage pris au piège dans ce bordel. J'ai eu l'impression d'avoir un cabinet des curiosités vivant. Ce lieu est très connu à Liavek tant il est différent.

Som-Som est un personnage singulier. La pauvre. Franchement, ce qu'elle subit est vraiment terrible. Elle devient un personnage fort et courageux. On n'est pas du tout dans le pathos. Elle commence tout doucement sa vie dans ce bordel. Jusqu'au jour où Madame Ouish, la grande patronne, va lui annoncer qu'elle va porter le masque brisé. Privée de parole, son silence pèse lourd. Elle voit et elle entend tout. Elle devient la gardienne des secrets de ce lieu si particulier.

Le panel de personnages est assez dense et varié. On a Madame Ouish mais aussi Foral Yatt & Raura Chin. Avec ces personnages et à travers le personnage de Som-Som, on va explorer la thématique de la relation amoureuse et la place de l'ambition dans cette relation. C'est assez intéressant.

J'avoue que je me suis perdue dans les limbes de cette histoire. Je me suis mélangée les pinceaux plus d'une fois entre les noms des personnages et ce qui se passait… Ce fut confus.

Le souci, c'est ce que j'ai su m'attacher à aucun personnage. Je suis vraiment navrée d'écrire ça mais j'ai eu une impression de « trop, c'est trop ». Ce que je veux dire par là, c'est que je n'ai pas tout compris tant la langue est travaillée… Un manque de compréhension. J'ai confondu les personnages, l'ambiance est pesante, lourde… Cette ambiance fait écho au personnage de Som-Som qui est coincée dans ce corps sans pouvoir en sortir. En tant que lectrice, je me suis sentie coincée dans un texte qui ne me convenait pas. C'est vraiment étrange. Je pense que c'est le genre de texte qui passe ou qui casse… Malheureusement, je me suis un peu cassée la figure.

La plume est très travaillée, peut-être un peu trop pour moi. J'ai eu l'impression de voguer entre rêve et réalité. J'ai dû lire le texte deux fois pour prendre quelques notes. Clairement, le roman a été lu jusqu'au bout grâce au personnage de Som-Som ainsi qu'aux illustrations. Elles sont magnifiques.
Lien : https://satinesbooks.wordpre..
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