La case, à la différence de la maison, et bien qu'elle soit une oeuvre humaine fort complexe et réfléchie, participe de l'immobilité et de l'immuabilité naturelles. C'est ce qui explique que la case n'ait l'air ni ancienne ni moderne mais, à sa façon sournoise et modeste, éternelle. C'est aussi ce qui explique pourquoi elle n'est pas susceptible d'être améliorée, ni remise à jour : elle n'a pas pour fin d'adapter la nature -c'est-à-dire les matériaux dont elle est faite- aux nécessités de l'homme, mais l'homme aux nécessités de la nature qui, comme on le sait, ne change pas et demeure toujours la même.
Une voiture arrive à ce moment-là, elle s'arrête, deux petits Japonais, mari et femme, en descendent et, comme dans une pantomime, ils prennent quelques photos à toute vitesse : lui une photo d'elle, elle de lui, le panorama à droite, le panorama à gauche. Puis ils demandent à mon ami de les photographier ensemble, ce qu'il fait de bonne grâce. Les Japonais repartent en toute hâte ; mon ami me dit : "Tu as remarqué ? ils n'ont pas regardé le panorama, ils ne l'ont pas contemplé. Ils l'ont juste photographié."