— Dante ?
Ma voix sonne affreusement aiguë. Mais je panique. Je suis incapable de retrouver mon chemin.
Aucune réponse. Bravo ! Je suis dans la merde.
J'insiste à nouveau jusqu'à ce qu'une pression à mon bras me fasse taire. On m'attire sauvagement sur le côté. La force qu'emploie la personne me fait glisser. Je ne sais comment, mais je me retrouve bêtement au sol. Enfin, non, je ne suis pas au sol. Je suis sur quelque chose de chaud et dur. Ma tête a cogné contre ce que je devine être un torse et mes jambes sont entrelacées avec d'autres. Le parfum que je sens me fait sourire. Ce n'est pas celui de mon patron !
Des crissements de pneus résonnent dans la rue. La voix de mon patron au loin se fait entendre. Puis, plus rien.
— Putain, Louisie, t'es plus lourde que ce que je pensais..., grogne l'homme sous moi. Tu m'écrases.
Je remarque que j'étais en train de me laisser aller contre Dante. J'ouvre mes paupières. Non seulement je suis fatiguée, mais je me sens à bout de nerfs. Quand tout va péter, ça va faire mal. Pour l'instant, je n'en ai pas le courage. Je suis crevée de devoir me battre. Contre moi et contre lui, cette ordure de patron que j'ai.
— Oh, désolée...
Je me redresse comme je peux. Je manque de glisser à nouveau. Ma tête tourne un peu. Je me sens sur du coton.
— Ça va ? s'inquiète Dante.
Il n'est qu'à quelques centimètres de moi. Le voir aussi proche enflamme mes sens. Je n'ai plus froid. Je bouillonne d'envie de me jeter dans ses bras et me laisser aller.
Ses doigts attrapent mon menton. Il plonge son regard inquiet dans le mien.