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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre qui est venu au hasard d'une brocante ou autre, c'est souvent comme ça, une quatrième qui intrigue, un auteur qu'on ne connait pas et voilà un jour au détour d'un challenge, on ressort ce bouquin. le moins que l'on puisse dire, ça change un peu de lire ce genre de roman que de suivre l'actualité littéraire, les rentrées à gogo qui nous inondent de nouveautés.

Ce petit livre ne paie pas de mine et pourtant il a tout d'un grand.
Pour faire court, imaginez un beau jeu de quilles qui attend bien sagement la boule qui viendrait renverser tout ce petit monde bien campé.

Et bien, cette boule, c'est Stéphane venu de nulle part, percutant ce jeu de quilles, mettant une belle pagaille dans le coeur d'Andrée. S'en suit une folle histoire d'un amour intense, d'une montée vers les sphères puis comme les montagnes russes, il faut bien redescendre.

L'écriture est particulière, tant tôt poétique, tant tôt comme hachée.

La construction également m'a semblé à la fois originale et bizarre, le narrateur parle comme si il était en retrait de cette famille, même en parlant de lui, ce n'est que dans les 2 dernières pages, que le "il" devient "je".
Un beau portrait d'un père par le fils, d'un amour intense d'une femme pour un petit homme qui ne paie pas de mine et pourtant !

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Encore un super conseil de libraire ! Je ne connaissais pas du tout Richard Morgiève ou alors vaguement, de nom et je me suis laissée convaincre par l'enthousiasme de celle qui m'avait déjà fait passer quelques bons moments de lecture. J'ai bien fait. Niveau écriture, c'est du costaud, la surprise point au bout de chaque phrase, non pas tant au niveau de l'intrigue que de la capacité à faire jaillir les images et à dresser le portrait d'un homme singulier, aussi attachant qu'énervant, escroc au grand coeur, éternel amoureux de la vie et des femmes.

Le narrateur part à la rencontre de son père, il remonte le temps jusqu'en 1942, date à laquelle ce petit homme (1,68 m), pas spécialement beau ni attirant a fait irruption dans la vie de sa mère, alors veuve et réfugiée chez ses parents avec son enfant. Pour Andrée, c'est un cataclysme. Son Stéphane, elle l'a dans la peau dit-elle un soir à sa soeur Lily. Ce polonais spécialiste du marché noir, roublard, joueur et terriblement démonstratif semble avancer dans la vie comme dans un casino. Sous la plume de Richard Morgiève, c'est tout le fameux et envoûtant "charme slave" qui prend possession du lecteur au point de lui faire fermer les yeux sur les activités assez limites du monsieur en temps de guerre. Stéphane est une contradiction ambulante, amoureux et infidèle, généreux et égoïste. Il ne s'embarrasse ni de bons sentiments ni d'idéologie. Il fait du fric et se convainc même de livrer une guerre économique en se faisant fort d'arnaquer les allemands un peu plus que les autres. Mais il est aussi du genre à vouloir faire de la vie de ceux qu'il aime une fête sans fin, et tant pis pour le clinquant, rien n'est trop beau pour sa princesse et la ribambelle de petits princes qui naîtront de leur union.

L'amour qui unit Andrée et Stéphane est superbement mis en scène par l'auteur qui utilise le narrateur, fils cadet du couple puisant dans ses souvenirs et ceux de ses proches, s'autorisant à inventer ce qu'il pense être la vérité. Pour au final parvenir à faire surgir la vie trépidante de ce couple si improbable, avec les parts d'ombre (la dépression, l'alcool, l'exagération en tout) mais un accent mis sur les parts de lumière. Des personnages éminemment romanesques au destin tragique. de quoi marquer leur descendance à tout jamais.

Un très joli moment de lecture par la grâce d'une écriture magnifique, piquante et vive qui sait parfaitement transporter son lecteur par la magie d'une atmosphère. Un bel hommage d'un fils à un père vraiment pas comme les autres.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Deuxième lecture de ce roman.
Dans le portrait que son éditeur dresse de lui, il est écrit que Morgiève pratique, je cite, « le hors piste littéraire ».
J'aime la façon d'écrire de Morgiève : libre, excessif, sincère et unique. Tout le contraire du roman commercial.
Grande passion amoureuse entre un petit Polonais et une fille-mère d'une grande beauté. le parcours de ce trafiquant, intelligent, parlant six langues, charmeur, excessif, que l'on l'aime et déteste à la fois, est raconté par son fils. Autobiographique, je pense.
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Une jolie découverte même si j'émets quelques réserves. L'histoire est racontée par le fils de Stéphane, Mietta. Il me semble que Mietta est R. Morgiève qui se réinvente une enfance. J'ai pensé au cinéma de Tim Burton et à notre Arsène Lupin national pendant ma lecture. J'ai beaucoup aimé la liberté de ton de l'auteur.

Stéphane est polonais, débarqué au Havre en 1938. Il veut être roi et comme tout roi, il fait fi des règles, des convenances et des autres même s'il possède « sa cour ». Il a une âme slave, celle décrite communément et la folie des grandeurs, mais c'est avant tout un commerçant de génie qui fait feu de tout bois, allemands, maquisards, résistants…

J'ai lu ce roman d'une traite emportée par une langue vivante, mais parfois un peu difficile à suivre et déstabilisante. Je n'aimerais pas être à la place d'Andrée, sa femme, qui n'existe que par sa passion pour cet homme. On l'a décrit comme quasiment analphabète, qui réfléchit peu et se laisse entretenir sans poser de questions. Elle est laissée seule des jours entiers sans savoir où se trouve son mari, est trompée, humiliée, battue (c'est l'histoire éternelle du mec qui ramène des fleurs après t'avoir maltraitée). Sa soeur Lily est entretenue également. Les personnages de femme ne sont pas « romanesques » contrairement à Mietta (l'ancien) ou au père et cela m'a chagrinée. Et puis les enfants souffrent, c'est une évidence. Je n'ai pas trop aimé que l'on fasse de cet homme un « héros » alors que pour moi, l'héroïsme réside dans le fait de survivre à la banalité du quotidien et de ne faire souffrir personne même si c'est moins glorieux.
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Février 1942, Stéphane Eugerwicz arrive en France et plus précisément en Ardèche. Ce petit polonais d'1m68 débarque fait la connaissance d'Andrée. Jeune veuve et mère d'un petit garçon, elle tombe sous le charme de Stéphane. Pourtant, il n'est pas spécialement beau plutôt d'un genre quelconque. Mais voilà, elle l'aime d'un amour inconditionnel. Concernant son passé, il varie les versions : traducteur, commerçant. Personne ne sait vraiment mais Stéphane très vite se lance dans des occupations lucratives. Avec un cercle d'amis restreint, il fait du marché noir. Il s'enrichit et il voit grand. Il profite de toutes les situations et retourne sa veste quand il le faut. Andrée découvre les fêtes où Stéphane dépense sans compter car rien n'est trop pour elle ni pour leurs enfants. Politique de l'autruche sur les activités de son mari? Peut-être. Mais qu'il soit pauvre ou riche, son amour pour lui est immense. Sauf que la pauvreté dans laquelle ils tombent, Stéphane ne la supporte pas.
L'auteur est le fils de ce couple et utilise le personnage de Mietta pour raconter cette histoire. Stéphane Eugerwicz est un menteur, un arriviste, un profiteur mais on ne peut pas s'empêcher d'éprouver une forme de sympathie pour lui. Car derrière les apparences, c'est un homme aimant sa famille et généreux.
Dans une écriture unique, un mélange de verve piquante (quand il parle des fêtes sur fond de jazz, c'est dansant et entraînant), de poésie mais aussi de pudeur, Richard Morgiève nous décrit cette histoire d'amour unique malgré l'alcool, les dettes, la maladie de sa mère et la dépression.
Une vie comme des montagnes russes avec ses hauts et ses bas. Et dans toutes les dernières pages, il s'autorise enfin à parler en tant que fils.

Dans ce roman, il rend hommage à son père et il nous parle également d'amour fou. C'est tendre , pas forcément politiquement correct et avec une folie passionnée, extravagante mais Richard Morgiève nous fait sourire, nous serre la gorge et nous bouleverse.
Une très belle découverte !

Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Voilà, je viens de refermer ce livre encore toute bouleversée par la sensibilité qui s'en dégage; mélange d'amour et de violence, de douceur et de destruction, de force et d'immaturité, de solidarité et de lien social et familial compliqué.
L'écriture est assez particulière. Elle souhaite retranscrire la méconnaissance du français de certains personnages. C'est intéressant même si ce n'est pas toujours facile à suivre.
Et puis, surtout, au coeur de tout ça, omniprésent, l'Amour, teinté de lumière mais empreint de maladresses et de pudeur. C'est surtout cela qui est bouleversant !
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J'ai dévoré ce livre avec la même gourmandise que celle dont fait preuve le héros pour la vie.
Le narrateur de cette histoire est le dernier fils de ce couple farfelu, de ces deux êtres qui s'aimaient d'amour fou. Il a été spectateur de la deuxième partie de leur vie, pas la plus agréable, et tente après la mort de son père de reconstituer leur histoire.
J'ai été emportée par la truculence des personnages et ravie de me laisser embringuer dans le tourbillon de leur vie dissolue. L'émotion a pointé son nez au récit de la décadence de cet homme que l'on n'arrive pas à détester malgré sa cupidité. Les apartés du narrateur, qui observe la folie de ce père inaccessible et assiste au déclin de ce couple amoureux, ponctuent le roman.


Lien : http://moustafette.canalblog..
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Voici un roman bien agréable à lire, qui emmène le lecteur dans des trous de souris de l'Histoire, avec une posture originale du narrateur, que l'on a du mal à placer pendant une bonne partie du livre et qui s'épanouit lorsque son temps arrive ...
On s'attache un peu malgré nous à ces personnages louches et magouilleurs du marché noir de la Seconde Guerre Mondiale, en lisant leurs motivations et leurs mécanismes, souvent moins calculateurs que prévu.
Le point de vue "enfantin" du narrateur fonctionne à mon sens très bien, et est révélateur de la psychologie de ces enfants nés et grandis en temps de guerre et de privations, et qui se sont adaptés à tout, malgré tout, presque tout.
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Il est rare qu'un bouquin vous déplaise au début, puis vous happe par la suite. Je n'ai pas du tout aimé la première partie, celle qui se passe pendant la guerre. Je n'ai pas pu m'empêcher de la comparer à ce qu'Ysabelle Lacamp a réussi avec "L'homme sans fusil", sur le même thème, et dans un décor similaire, le maquis.

Dans cette première partie donc, j'ai trouvé le ton de Richard Morgiève plutôt racoleur, et j'oserais même l'écrire, putassier. Personnages-clichés décrits à gros traits, à la psychologie inexistante. Scènes dignes des clichés rebattus: émigrés au grand coeur, champagne bu dans un escarpin, trafiquants de marché noir menant la grande vie, amants bravant le couvre-feu pour aller danser, et j'en passe.

Et puis la guerre se termine, et une petite musique déchirante a commencé à se faire entendre. le malheur, l'adversité se sont décidés à frapper cette petite famille, comme pour les punir d'avoir été trop heureux avant. Cette seconde partie dessine à touches pointillistes le vécu, les souvenirs d'un enfant, d'une manière extrêmement touchante. le style qui alterne phrases très courtes et descriptions cinématographiques, joue ici sa partition impeccable.

Alors j'ai relu la première partie, celle qu'initialement, je n'avais pas aimée. Et je me suis rendue compte que j'avais tort.
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