Citations sur Où va le monde ? (35)
[...] puisque nous sommes perdus (dans le gigantesque univers), que nous sommes voués à la souffrance et à la mort, nous devons être frères. Une fraternité qui est bien plus qu'une solidarité : elle est la clé pour le millénaire à venir d'une véritable politique de civilisation.
L’action politique n’est pas dotée de l’efficacité de l’action physique, où chaque coup de marteau, s’il est bien assené, enfonce un peu plus le clou.
Semer la vie, pour nous, c’est la dépense d’efforts sans nombre, c’est la production de germes sans nombre, mais en même temps semer peut coïncider avec s’aimer, c’est-à-dire avec l’amour qui transfigure deux êtres et trouve sa finalité dans leur extase de communion.
Parier ? Nous ne savons pas si tout est déjà joué, si rien n’est joué. Rien n’est sûr, surtout pas le meilleur, mais y compris le pire. C’est dans Nuit et Brouillard qu’il nous faut jouer.
Le pardon ne peut venir que de ceux qui ont été meurtris, offensés, lésés, de ceux qui ont eu des victimes parmi leurs proches...
Si l’amour frustré, impuissant, angoissé, piétiné peut se transformer en haine, cette haine même peut se reconvertir en amour.
Beaucoup croient que nous avons tout perdu en perdant nos illusions. Au contraire, nous avons fait une acquisition prodigieuse en perdant nos erreurs, celle de la prise de conscience nécessaire et peut-être, dans le jeu de la vérité et de l’erreur, salutaire.
C’est l’humanité que forge l’âge de fer planétaire. La différence avec l’ancien âge de fer, où se forgeait la civilisation technique, est que celle-ci ne portait pas en elle la menace d’anéantissement de l’humanité, sinon en son terme actuel où l’extrême développement technique permet à la fois la genèse de l’humanité planétaire, c’est-à-dire ce nouvel âge de fer, et sa destruction apocalyptique.
La planétarisation de l’humanité viendra de Ouest, de l’Est, du tiers-monde. Elle viendra de partout et de nulle part. Elle viendra du féminin et du masculin, du juvénile, de l’adulte, du vieux, du prolétaire, de l’intellectuel.
Il ne s’agit plus d’accomplir les promesses de l’évolution il s agit de révolutionner cette évolution même. C’est le changement qui doit changer.