Ce soir-là, Lale essaie d’enlever le sang séché sur sa chemise avec de l’eau d’une flaque. Il reste une petite tache qu’il renonce à faire partir. Cette tache lui rappellera le jour où il a rencontré Mengele. Un docteur qui fera plus de mal qu’il ne soulagera de douleurs, dont la simple existence menace la vie des autres dans une mesure que Lale ne veut même pas imaginer.
Oui, cette tache doit rester pour rappeler à Lale le nouveau danger qui vient de rentrer dans sa vie. Il devra se méfier de cet homme dont l’âme est plus froide qu’un scalpel.
Quand Nadya parle, on dirait qu'elle chuchote mais Lale s'aperçoit que sa voix est ainsi. Il comprend enfin ce qui l'attriste dans cette voix. Elle ne laisse transparaître aucune émotion. Que Nadya évoque les jours heureux avec sa famille ou la tragédie qu'ils vivent au quotidien depuis leur arrivée au camp, son timbre reste le même.
- Que signifie ton nom ? demande-t-il ?
- Espoir, il veut dire espoir.
-Personne n'est parfait. Ton père a toujours pris soin de moi, depuis le jour où nous nous sommes rencontrés à Birkenau. Je sais qu'il a ses défauts, mais je sais aussi qu'il me fera toujours passer en premier.
Celui qui sauve une vie sauve le monde entier
Que vous ayez choisi de survivre toutes les deux, c'est déjà une forme de résistance face à ces salauds de nazis. Choisir de vivre, c'est un acte de défi, une forme d'héroïsme.
celui qui sauve une vie, sauve le monde entier
Que vous ayez choisi de survivre toutes les deux, c'est déjà une forme de résistance face à ces salauds de nazis. Choisir de vivre, c'est un acte de défi, une forme d'héroïsme.
-Tu lui avais mis de grandes idées dans la tête. Il voulait sauver "une vie", la tienne.
-Celui qui sauve une vie sauve le monde entier.
Il s'arrête de nager et se laisse porter par le courant dans la direction des tirs croisés. Si on le voit, on le prendra pour un bout de bois ou un cadavre à ignorer. Dès qu'il se croit à l'abri des armées qui se combattent, il nage frénétiquement jusqu'à l'autre rive. Il sort de l'eau et se traîne jusqu'aux arbres. Trempé, tremblant de tout son corps, il perd connaissance.
Les étoiles qui scintillent au-dessus de lui ne le sont plus d'aucun réconfort. Elles ne font que souligner le gouffre entre ce que devrait être la vie est ce qu'elle est en cet instant