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Le tatoueur d'Auschwitz » est l'histoire vraie de deux êtres ordinaires ,qui ont vécu dans des circonstances extraordinaires, privés non seulement de leur liberté, dignité, nom et identité . ....
Deux êtres qui ont trouvé l'amour au coeur de l'enfer : le camp de concentration d'Auschwitz - Birkenau : lui, né en 1916, déporté à Auschwitz le 23 avril 1942 sous le matricule 32407, elle , née en 1925, déportée le 13 avril 1942, sous le matricule 34902.
Très beau témoignage de Ludwig Eisenberg que l'on connaîtra sous le nom de Lale, rapporté par la journaliste
Heather Morris.
Elle a prêté sa plume bienveillante à Lale, qui lui a conté son histoire ..
Récit sans pathos, réaliste, lucide, honnête, d'une rencontre éblouie, lumineuse , totalement surréaliste dans la noirceur , l'horreur de moments où tout un chacun ou chacune pouvaient en venir aux mains pour un morceau de pain! .
Grâce à son empathie, sa fine intelligence, sa générosité envers tous,sa connaissance de plusieurs langues , Lale se démarquera .
Chargé de la tâche la plus sinistre qui soit ——celle de tatouer les numéros sur les bras des nouveaux arrivants au camp—— toujours plus nombreux, il fera preuve de douceur et d'une sensibilité exacerbée , même s'il s'oblige à travailler les yeux au sol afin d'éviter de voir la douleur et l'égarement effaré dans les yeux de ceux qu'il marque à jamais ..
Lorsqu'il s'éprend à la seconde même de Gîta dès qu'il la rencontre, il sait qu'il y n'y a pas de place ici pour l'amour !
Et pourtant !
Témoignage magnifique, précieux d'un survivant , à l'humanité bouleversante , ô combien humain .
Un livre à lire afin de ne jamais oublier l'indicible ! Livre hommage pétri d'amour et d'espoir , de lumière fugitive , de minuscules moments de joie !
Récit biographique très fort nous plongeant une fois de plus , dans l'enfer des camps , car j'ai en lu tant, de ces livres douloureux , évocateurs de ce cauchemar!
L'auteure a su trouver les mots justes avec dignité et respect .
J'ai visité Auschwitz et Birkenau, en été , avec des amis, il y a quelques années: grandes baraques alignées , traces de châlits à Birkenau , où un silence profond régnait , malgré les dix cars stationnés et les multiples langues parlées ( nous étions peu de français) , petites et grandes valises de cheveux, montagnes de lunettes , dents , noms sur les valises,crématorium ou ce qu'il en reste , sinistres sentiers , chaussures en nombre infini: herbe, silence , ciel bleu , chaleur , silence impressionnant alentour , aucune envie de se restaurer après cela.
Ce fut un moment macabre, criant de souffrance, listes de noms infinies ...et inscription : « le travail rend libre » en allemand, bien sûr ,de sinistre mémoire .
Il faut lire ce récit avec amour: difficile pourtant, si longtemps après d'imaginer ordres hurlés, coups de bottes et coups de feu, froid , boue, puanteur du semblant de latrines , solitude , mort, souffrances , longues séances d'appels , bourreaux fous , cruels , sinistres et inhumains ....grandes cheminées soufflant une fumée âcre , noire , barbarie dans un enfer innommable et impitoyable !
Je garde de cette visite un souvenir incroyablement vivant, terrifiant !
Lale désirait raconter son histoire car il voulait qu'elle soit consignée pour
que « ÇA N'ARRIVE PLUS JAMAIS » ..