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Septembre 1731, au coeur d'une forêt de la Marne une jeune femme noire, hirsute, à demi-nue tombe sous la balle d'un chasseur, quelques jours plus tard, une seconde jeune femme d'aspect tout aussi sauvage, griffue, sale et plus véloce qu'un écureuil, est capturée aux abords du paisible village de Songy. Mise sous la protection des châtelains des lieux, elle est confiée aux religieuses d'un couvent où, peu à peu, la jeune femme sauvage commence à se réhumaniser, réapprenant à parler, s'habiller, manger de la nourriture cuite et livrer son passé qui lui revient par bribes. Marie-Angélique est née sur les terres de l'actuel Wisconsin au sein de la tribu Mesquakie - "Renard" en langue indigène - à l'époque des colons français et anglais disputaient leur territoire aux clans locaux tout en se livrant une guerre impitoyable. La petite fille est, comme de nombreuses jeunes indiennes, confiée en butin à une famille aristocratique française vers l'âge de six ans. Baptisée et renommée, elle suit cette famille dans ses pérégrinations du Canada à la France où elle est à nouveau confiée à Marseille aux mauvais soins d'un négociant en soie en dette d'un paiement. de là, la piste se brouille, Marie-Angélique prend la fuite avec une autre petite esclave étrangère, nul ne sait comment les deux enfants ont survécu une dizaine d'années dans les bois. Devenue une femme de lettres protégée de la reine, célèbre pour son autobiographie et sa connaissance de la botanique, Marie-Angélique Leblanc demeura toute sa vie une femme solitaire et discrète qui mourut en conservant bien des secrets. Un bel ouvrage pour une histoire d'une grande richesse que je vous recommande.
Lien : https://leventdanslessteppes..
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Au XVIIIème siècle, une enfant sauvage est retrouvée dans la forêt de Saint-Martin-Aux-Champs. Les nobles locaux vont la prendre sous leur aile, puis l'envoyer au couvent pour la civiliser. Ses progrès seront alors fulgurants. Mais rapidement on s'interroge sur son histoire. Comment a-t-elle finie ici ? Car si sa peau est blanche, elle est suffisamment basanée pour y voir une origine plus lointaine. le livre est un pavé de 200 pages dessiné par Gaëlle Hersent et scénarisé à quatre mains par Jean David Morvan et Aurélie Bévière d'après l'ouvrage de Serge Aroles.

L'histoire commence en forêt. Marie-Angélique (de son nom de baptême), un bâton à la main, se tient à côté d'une fille noire au crâne ensanglanté. Cette scène la hantera toute sa vie. Car après être revenue à la civilisation, son passé ne cessera de la tourmenter : qui était cette fille noire ? Comment se sont-elles retrouvées en forêt ? L'inconscient de Marie-Angélique refoule clairement ses souvenirs et seul le temps leur permettra de refaire surface.

« Sauvage » fonctionne de façon chronologique d'abord, présentant sur tout le livre l'évolution de Marie-Angélique, de fille sauvage à femme du monde. le tout est agrémenté de flashbacks sur son histoire. Plus que son destin de fille sauvage, ces passages sont bouleversants de brutalité. Car dès sa naissance, étant indienne, elle était déjà considérée comme sauvage. Ainsi, le titre de l'ouvrage joue de l'ambiguïté de ce qu'est, à l'époque, une personne civilisée. Les flashbacks dynamisent la narration et il est difficile d'interrompre sa lecture tant on est happé par ce destin hors du commun.

Gaëlle Hersent effectue un beau travail sur les planches. Son trait est moderne, vif et coloré. S'il peut paraître peu affirmé au premier abord, c'est pour plus de dynamisme. La variété des planches montre toute l'étendue de la palette de la dessinatrice. Les ambiances sont variées et les planches muettes nombreuses. du beau travail !

« Sauvage » est un ouvrage passionnant et bien réalisé. le nombre de pages se justifie par les nombreuses pages muettes qui apportent un vrai plus en terme d'émotion. En début d'ouvrage, Marie-Angélique ne parle pas et toutes ces séquences sans mots n'en sont pas moins expressives. Si le sujet vous intéresse, n'hésitez pas !

Lien : http://blogbrother.fr/sauvage/
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On connaissait Victor, l'enfant sauvage de l'Aveyron, voici l'histoire véridique de Marie-Angélique le Blanc, enfant sauvage de la Champagne. Les auteurs nous font découvrir la vie incroyable de cette fillette trouvée dans les bois devenue une femme bourgeoise et lettrée, non sans mal. Se basant sur deux ouvrages, les deux scénaristes ont mené leur propre enquête concernant ce personnage historique, en ont rassemblé les bribes et ont ensuite extrapolé sur les périodes inconnues de la vie de cette femme pour en faire un récit d'aventures passionnant.
Les dessins de Gaëlle Hersent, vifs et colorés, restituent avec intensité les mésaventures de Marie-Angélique, son enfance, sa réadaptation à la vie sociale. Morvan et Bévière ont eu la lumineuse idée de raconter cette vie comme une enquête, par fragments, par flash-back, à l'image de la mémoire défaillante de Marie-Angélique.
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Histoire vraie d'une enfant sauvage au féminin. La bande dessinée s'ouvre sur la découverte en 1731 de la jeune femme qui vit comme un animal dans les bois de la Marne. Elle est recueillie, placée chez les bonnes soeurs. Elle suscite la curiosité. Des aristocrates et des intellectuels du siècle des Lumières s'intéressent à elle. Au cours de flash-back, le lecteur entrevoit les origines de cette jeune Indienne née en 1712 en Amérique du Nord, et son parcours qui l'amènera enfant dans le port de Marseille, puis plus tard dans les bois de l'Est de la France.
Prendre connaissance de ce récit de vie singulier est le principal intérêt de ce roman graphique. Les traits inégaux du dessin m'ont peu convaincue, mais les ambiances sont bien différenciées par le choix de tons dominants de couleurs aquarelles selon les scènes de la vie de Marie Angélique le Blanc.
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L'histoire de Marie-Angélique le Blanc, enfant sauvage du 18e siècle ayant retrouvé toutes ses facultés intellectuelles pour finir en dame du monde, est tout à fait extraordinaire ; et sa mise en bande dessinée l'est aussi. Cette biographie s'appuie sur des éléments historiques fondés et remplit les espaces manquants par l'imaginaire. Les dessins sont parfois très crus ; j'ai surtout apprécié ceux des flashbacks dans l'enfance de Marie-Angélique, nimbés d'une sorte d'irréalité ; mais je n'ai pas trop accroché avec l'esthétique des autres dessins. Mais je me suis laissée emporter par l'histoire de cette trajectoire hors du commun, de cette femme qui a vécu toutes les strates de l'humanité en une seule vie, de l'animalité la plus sauvage à la civilisation la plus sophistiquée. La partie la plus intéressante est sans doute celle qui suit tout juste sa capture, où elle est encore "animale" et confrontée à la société de son temps. Par contraste, cette dernière semble absurde, engoncée dans ses coiffes, ses corsets et ses bonnes manières. C'est aussi la cruauté du colonialisme en général qui transperce à travers cette histoire en particulier.
Une très belle lecture que je recommande vivement, mais hypersensibles à l'hémoglobine s'abstenir.
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En 1720, la petite Mahwéwa, louve du peuple renard, est arrachée à sa famille et confiée à des colons français du Québec qui la ramènent en France avec eux. Cette famille, bonne et charitable, accoste en métropole à un très mauvais moment. Marseille est en effet en proie à une épidémie de peste et le navire écope d'une mise en quarantaine d'un an.

A 8 ans, et dans des circonstances mal connues, la jeune fille baptisée Marie-Angélique s'enfuit dans les bois avec une esclave noire du même âge et arrivée en même temps qu'elle. Leur errance va durer de longues années à travers une partie de la France et l'indienne est retrouvée en 1731 en Champagne, seule. Son amie éthiopienne est tuée au moment où on les découvre.

Marie-Angélique est alors totalement sauvage puisqu'elle vivait loin des hommes, ne communiquant qu'avec cette petite africaine qui ne parlait pas le français. Capturée dans la forêt de la commune de Songy par une poignée d'habitants, elle a la peau si blanche et si pure une fois lavée que les aristocrates de Songy décident de l'éduquer au nom de la chrétienté.

Emmenée dans un hospice religieux sur ordonnance du vicomte, la jeune femme va alors connaître de longues et épuisantes journées durant lesquelles elle devra se réadapter à la vie en société. Réapprendre à parler, à lire et à manger comme tout un chacun…

Sauvage, le roman graphique de Jean-David Morvan, Aurélie Bévière et Gaëlle Hersent, sous-titré « Biographie de Marie-Angélique Hersent » dépeint la vie hors du commun d'une jeune Algonquin devenue la protégée de la Reine Marie Leczinska, épouse de Louis XV.

Qui connaît de nos jours Marie-Angélique le Blanc, la seule véritable enfant sauvage que la France ait connue ? A mon avis, pas grand monde, quant à moi son nom m'était totalement inconnu mais vous connaissez mon goût pour le siècle des Lumières, je ne pouvais pas laisser passer ce titre sans m'y intéresser de plus près.

En 200 pages, les auteurs Aurélie Bévière et Jean David Morvan relatent la vie mystérieuse de cette femme à la destinée extraordinaire mais néanmoins terrible puisqu'elle a vécu presque toute sa vie dans la solitude.

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Lien : https://deslivresdeslivres.w..
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Où l'on retrouve J.D Morvan, à des lieues de ce sur quoi on a pu le croiser chez nous. En effet, entre une version animalière de Sherlock Holmes, la bio de Jean Jaurès et cette évocation de la destinée d'une « sauvage » du XVIII° siècle, l'écart est grand. Pourtant la qualité est toujours au rendez-vous. On découvre avec étonnement la vie de Marie Angélique le Blanc qui va passer d'une tribu inuit aux cercles proches de la noblesse parisienne en l'espace d'une vie bien remplie en aventures et en drames. Sur cet album généreux (plus de 200 pages complétées d'un dossier sur le personnage), le scénariste est accompagné de Aurélie Bévière au scénario et de Gaëlle Hersent dont le dessin, inspiré ici par les peintres de l'époque, garde néanmoins un coté « jeunesse » pas inintéressant sur ce thème. Ils donnent leur version, fortement documentée, de l'existence d'un personnage hors du commun s'il en est. A lire en musique: http://bobd.over-blog.com/2015/02/destins-de-femmes-sauvage-vs-fedora.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/20..
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Je me souviens qu'à dix ans j'ai lu "Victor l'enfant sauvage" de la collection "J'aime lire" et le récit m'avait fasciné. Ces enfants sauvages à la frontière entre la nature et la civilisation bouleversent nos codes et remettent en question ce que signifie "être un homme". Ce récit biographique sur Marie-Angélique le Blanc, fille sauvage en plein siècle des Lumière, ne déroge pas à la règle et son comportement violent et animalier déroute les penseurs de l'époque. Je regrette que les auteurs n'aient pas plus approfondi cet aspect en nous montrant la nature des débats de cet époque ( seules quelques vignettes survolent le thème). J'ai aussi trouvé la chronologie difficile à suivre avec de nombreux flash back qui s'insèrent dans le récit de manière un peu artificielle. Cela reste un bon ouvrage qui a le mérite de nous faire découvrir le destin hors norme de cette femme oubliée.
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L'histoire présente une jeune fille Indienne nommée Marie-Angélique ou sauvage , tout au long de récit elle devra apprendre et réussir à s'intégrer dans une société d'humains qui est pour elle inconnue.. La Bd est agréable a lire dans son ensemble, la femme est représentée selon le regard de la société et surtout en étant une personne de couleur, l'histoire est assez touchante mais sans plus... avis partagés.
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Pour s'informer, on peut consulter le livre de Marie-Catherine Hecquet et Charles-Marie de La Condamine sur Gallica.

Lien : http://gallica.bnf.fr/ark:/1..
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