Lucknow, 1856. le roi d'Awadh, Wajid Ali Shah, vassal de la compagnie des Indes, est déposé sous prétexte de débauche : le devoir de la compagnie des Indes n'est-il pas de protéger les populations contre les souverains indignes ? Et si la couronne britannique en tire quelques avantages, pourquoi s'en priver ? Devant cette injustice flagrante, le roi décide de porter réclamation auprès de la reine Victoria mais son voyage s'arrête à Calcutta où il est assigné à demeure...
Enfermée dans le palais des femmes à Lucknow, la quatrième épouse du roi, Hazrat Mahal, supporte mal la domination de ces "Angrez" qui ne respectent rien : ni les fabuleux monuments de la ville qu'ils pillent et détruisent sans distinction, ni les coutumes du peuple indien, ni même les soldats qui travaillent pour eux, ces cipayes dévoués, prêts à mourir pour la couronne anglaise...
Alors qu'une rumeur affirme que de la graisse animale de porc et de boeuf est utilisée dans la fabrication des cartouches, les cipayes musulmans et hindous se sentent outragés et décident de se révolter contre leurs officiers anglais. Alors que la révolte s'amplifie, c'est Hazrat Mahal, au nom de son fils, Birjis Qadr, qui, pour le compte de l'état d'Awadh, décide de prendre les armes et de reconquérir la souveraineté de son état aux côtés des seigneurs des états voisins. La révolte des cipayes commence et l'objectif est clair : bouter les Anglais hors des états indiens.
Le contexte historique de
Dans la ville d'or et d'argent est extrêmement intéressant et donne la vision "indienne" de cette période historique marquée par de sanglants affrontements. le style est simple, clair et on suit avec facilité les événements, que l'on connaisse ou pas l'histoire indienne.
Mais, malgré l'indéniable intérêt historique de ce roman, je n'ai pas réellement adhéré à ce récit. Certes, le choix d'une héroïne pour illustrer cette révolte d'hommes dans un pays gouverné par les hommes était assez audacieux mais cela n'a pas suffi pour me tenir en haleine... En effet, j'ai trouvé ce roman parfois long et ennuyeux, se contentant d'énumérer les événements au détriment du souffle romanesque...
Kénizé Mourad aurait-elle oublié qu'elle écrivait un roman et non un livre d'Histoire ? Il semblerait tant ce roman parait parfois dénué d'émotions, l'auteur omettant de décrire les personnages clés et gommant presque les traits de caractère les plus marquants de certains de ses protagonistes.
De plus, tout au long de ma lecture, je me suis sentie "hors du temps" : les valeurs décrites dans le roman ne semblent pas être celles de l'époque. Selon ma perception, l'auteur nous propose un regard actuel et en aucun cas une vision réelle de l'époque. Par exemple, je ne suis absolument pas certaine que les personnes de l'époque aient eu la même vision de la mort que celle supposée d'Hazrat Mahal qui lui accorde, à mon sens, trop d'importance au regard des enjeux de cette révolte. Mais ce n'est que mon avis...
L'impression qui me reste après la lecture de ce livre est donc la déception. C'était ma première rencontre avec cette auteur et j'avais tant entendu parler de ses précédents romans que je m'attendais à autre chose : quel dommage !! Cela étant, je ne renonce pas à lire ses autres romans et ne raye pas cette auteur de ma liste ! ;-)
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