Inspiré de l 'histoire de sa grand mère australienne, Betty Mc Kee,
Jojo Moyes raconte dans ce magnifique roman l'histoire des 655 épouses de guerre australiennes, qui ont embarqué le 2 juillet 1946 à bord du porte avion Victorious pour aller rejoindre leurs maris britanniques. Pendant les six semaines de traversée, ces jeunes femmes ont du faire face à la promiscuité, la présence de plus de mille marins à bord, rendant le respect d'une stricte discipline impératif.
Quittant leur pays et leur famille pour aller s'installer à l'autre bout du monde auprès d'époux qu'elles n'avaient pour la plupart, à peine eu le temps de connaître, c'est un saut dans l'inconnu qu'ont fait ces aventurières animées d'intentions qui devaient être très diverses.
L'envie d'échapper à la pauvreté, à de rudes conditions matérielles, à un avenir sans joie. La fascination pour une Angleterre fantasmée, terre de tous les possibles. Ou tout simplement l'amour éperdu qui conduit à tout quitter pour suivre celui qui a fait battre leur coeur...
A travers le destin de quatre de ces passagères,
Jojo Moyes a réussi le pari de mettre à la portée des lecteurs une page d'histoire méconnue et son roman parfaitement documenté est absolument passionnant.
On ne peut qu'éprouver de l'empathie pour l'adorable Margaret qui quitte la ferme familiale et une famille envahissante, enceinte jusqu'aux yeux, avec la seule compagnie de sa petite chienne embarquée clandestinement, pour la jeune Jean, cette adolescente fofolle qui devra faire demi-tour avec l'arrivée car son époux probablement aussi immature qu'elle, a finalement changé d'avis, pour la mystérieuse Frances au courage admirable et au passé sulfureux, et même pour la trop belle Avice, tellement gâtée par la vie qu'elle se comporte d'une façon odieuse sans même s'en rendre compte ...
Le périple de ces jeunes femmes m'a passionnée et émue tant il s'intègre parfaitement dans toute une galerie de personnages secondaires dont aucun n'est négligé. Voici un monde disparu qui renaît sous la plume de l'auteur avec son sens de l'honneur, le respect des conventions sociales, la réserve et le courage d'affronter les traumatismes les plus graves sans sombrer dans la déchéance.
Une mention spéciale pour le capitaine Highfield qui assume la lourde responsabilité de ce qui sera la dernière traversée du navire et aussi son dernier commandement avant une retraite qu'il redoute.
J'ai vraiment adoré ce roman poignant et émouvant qui me permet de découvrir une auteure que je ne connaissais pas et j'ai à présent très envie de découvrir ses autres livres.