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Citations sur La convocation (18)

Je n'aimais pas aller voir la tombe de Lilli. J'aurais supporté Lilli et moi, mais pas les fleurs rouges de sa tombe. Mon beau-père les qualifiait de tradescantias. Au marché, on les appelait des Viennoises, et pour moi c'étaient des sanguinaires. Rouges étaient les tiges, les feuilles et les fleurs, chaque plante était jusqu'aux extrémités une poignée de lambeaux de chair. Lilli les nourrissait et moi, je me plaçais à ses pieds et me fourrais les doigts dans la bouche pour ne pas claquer les dents.
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Je crois que j'ai plus de secrets pour Paul qu'il n'en a pour moi. Un jour, Lilli a dit que parler des secrets ne les supprime pas, et que l'on peut en raconter non pas le noyau, mais seulement la peau. Peut-être qu'avec Lilli, si je ne dissimule rien, j'arrive tout de même au noyau.
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Il est facile de parler des années passées quand elles se sont mal passées. Mais s'il fallait dire qui nous sommes maintenant, nous qui respirons, seul un silence suspect s'étendrait à côté de notre langue.
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A l'époque, tous les jours à cinq heures précises, Paul et moi partions travailler en moto. Nous voyions les camionnettes devant les magasins, les chauffeurs, les manutentionnaires, les vendeurs et la lune. Maintenant je n'entends que le bruit et ne vais pas à la fenêtre, je ne regarde pas non plus la lune. Je me souviens qu'elle quitte la ville d'un côté du ciel, comme un oeuf d'oie, et que le soleil arrive de l'autre côté. Cela n'a pas changé, c'était ainsi même avant notre rencontre, quand j'allais à pied prendre le tramway. En chemin je trouvais inquiétant de voir quelque chose de beau tout là-haut dans le ciel sans qu'il y eût sur terre, ici-bas, de loi interdisant de regarder en l'air. Il était donc permis de soutirer quelques images à la journée avant qu'elle ne devienne pitoyable à l'usine. Si j'avais froid, c'était parce que je ne me lassais pas de ce spectacle et non parce que je n'étais pas assez chaudement habillée. La lune est toute rongée en ce moment, une fois au bout de la ville, elle ne sait plus où aller. Le ciel doit lacher le sol au point du jour. Les rues montent et descendent à pic, à même le sol. Les voitures de tramway vont et viennent comme autant de pièces éclairées.
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Pourquoi l'amour commence par être griffeur comme un chat pour disparaitre au fil du temps comme une souris dévorée, ça, pour un mystère, c'en est un.
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Mes nerfs devenaient du fil de fer scintillant. Il n'y avais plus ce poids que ma chair aurait du peser, mais seulement de la peau tendue et de l'air dans les os. En ville je devais prendre garde à ne pas échapper à moi-même comme le souffle nous échappe en hiver, et à ne pas m'avaler moi-même en bâillant. J'ouvrais la bouche toute grande, mais sans jamais atteindre les proportions de ce froid que je ressentais à l'intérieur de moi. Je commençais à me sentir portée par quelque chose de plus léger que moi et à y trouver du plaisir, à mesure que je devenais sourde en mon for intérieur. J'avais pourtant peur de voir ces jeux fantomatiques gagner en beauté, peur de ne rien entreprendre pour lutter contre eux et pour revenir.
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Un jour, Lilli a dit que parler des secrets ne les supprime pas, et que l'on peut en raconter non pas le noyau, mais seulement la peau. Peut être qu'avec Lilli, si je ne dissimule rien, j'arrive tout de même au noyau.
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L'été dernier, en rentrant du travail, Paul dut une nouvelle fois enfourcher sa moto pieds nus, torse nu et avec un pantalon emprunté à quelqu'un d'autre.Tous ses vêtements, sa chemise, son pantalon, son slip, ses chaussettes et ses sandales avaient disparu pendant qu'il avait pris sa douche. Même si le vestiaire était surveillé depuis le printemps, c'était la quatrième fois, cet été-là, que Paul se retrouvait après sa douche sans rien à se mettre sur la peau. A l'usine, voler n'est pas une mauvaise action. L'usine appartient au peuple, on en fait partie et on prend sa part de la propriété du peuple, du fer, de la tôle, du bois, des vis, du fil de fer, tout ce que l'on trouve à emporter, en disant : le jour, on prend, la nuit, on vole.
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Pendant la guerre, ton Tata s'en prenait à tout ce qui avait des ovaires et ne mangeait pas d'herbe. (p.74)
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Tu sais pourquoi les Italiens portent toujours sur eux des peignes de poche ? Parce qu'ils ne trouvent pas leur queue dans leurs poils quand ils ont besoin de pisser.
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