Quelqu'un qui conduit la voiture de ton père avec sur le crâne le chapeau de ton père... ma foi, il y a de grandes chances pour que ce soit ton père. (p.202)
- Qu'est-ce qu'il faut pour être un homme, fils ?
Walden connaissait la réponse par coeur. Il la déclina d'un ton docile :
- Savoir tirer, conduire, danser, nager, avoir embrassé une fille, avoir claqué un home run... (p.33)
A tout instant, Walden s'attendait à un choc fatal. Il songea aux enfants des contes, qu'on conduisait au coeur des forêts profondes pour les y égarer. (p.28)
- Tu m'emmènes au pigeonnier ?
Des diverses hypothèses qui lui avaient traversé l'esprit, Walden avait choisi celle qui l'ennuyait le moins. les passions de Jack Stephenson lui étaient connues, peu nombreuses et guère séduisantes à son goût. Alors, plutôt le pigeonnier qu'une virée au stand de tir ou deux heures dans un fauteuil du Landmark's Harbor East Cinema. (p.18-19)
La piste à cet endroit s'enfonçait sous une voûte de branches où s'accrochaient les dernières feuilles d'automne. La clairière était au bout, après un léger coude, et n'existait à leurs yeux que sous l'apparence d'une lentille de timide clarté.
- Mon fils est mort. D'après ce que j'ai compris, il s'est effondré net dans une salle de shoot de Monroe Street. Au lieu d'appeler les secours, ces salopards se sont débarrassés de lui dans un terrain vague. Quand on m'a prévenue, il était trop tard. Je...
Amy avala sa salive avant d'achever.
- Je ne savais pas qu'il se droguait.
La forêt semblait inépuisable mais ne se laissait pas dépouiller si facilement. Elle ne s'offrait pas sous forme de bûches et de petits bois.
Stephenson se baissa pour ramasser la parka qu'il avait jetée par terre, au pied de son tabouret. Il n'avait pas quitté son Stetson pour manger, s'était contenté de l'incliner un peu vers l'arrière.
Lorsqu'on s'attend au pire, on ne peut-être ni surpris ni déçu.