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3,89

sur 3367 notes
Lire les 3 volumes de ce roman fut un vrai plaisir.
Evidemment, je conçois que cela ne plaise pas à tout le monde. Ni vraiment fantastique, ni vraiment anticipation, plutôt allégorique, les romans de Murakami sont plutôt inclassables. Kafka sur le rivage était déjà de la même veine, flottant entre 2 mondes, le réel et la fiction.
L'auteur sait captiver, pour peu que l'on accepte de se laisser emporter, à l'aveugle, comme les personnages de ses romans qui n'ont aucune idée de ce qui peut bien les attendre, même au coin d'une rue.
Pourtant il y en a des choses dans ce roman : l'identité des uns n'est pas bien certaine, l'héritage familial lourd à porter, les peurs et hontes de l'enfance laissent des cicatrices sur des adultes qui ont bien du mal à oublier.
Tengo et Aomamé évoluent en parallèle, parcours quasi identique et solitude étouffante. Pourtant, leur solitude est aussi leur force. Ils apprennent en avançant seuls, sans attache. L'un et l'autre ont des souvenirs envahissants dont ils aimeraient se débarrasser. L'auteur parle aussi de violence sous différentes formes; la violence du fanatisme religieux, la violence d'une "organisation" qui suit un unique objectif, la violence de ceux qui font leur propre loi, violence envers les femmes..Tous les personnages sont prisonniers de leur mémoire, et cherchent à s'en libérer, car enfin, quelle image rend Tengo malade dès le début de ce conte?
J'ai adoré ce roman très riche, lent, prenant, hypnotisant, dense, il m'a emmenée loin, très loin, et la littérature, c'est aussi cela. Merci à Haruki Murakami pour ces moments de bonheur.
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Dernier livre ou l'inspecteur Derrick au Japon. C'est long, long, long. Mais je tenais à finir cette trilogie.
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Le livre est beaucoup trop long, beaucoup d'attentes, ce livre semble n'exister que pour la trilogie (100 pages auraient suffi en plus au livre précédent) ! On resoud encore un peu plus les énigmes des livres précédents, et sans le mystère, l'histoire perd en intensité.
la résolution finale est convenue...
Dommage
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Dans ce troisième tome nous alternons entre Aonamé et Tengo comme dans les 1er et le 2e volets mais cette fois-ci vient s'immiscer le tenace Ushikawa qui brise de fait cette temporalité duelle et apporte une distorsion du temps et de la cadence. Nous sommes pris dans une temporalité qui va à la fois vite et lentement, invités que nous sommes par les enjeux émotionnels et psychologiques des protagonistes et leur propre perception du temps et des dimensions. C'est là tout le géni de Murakami, jouer avec le temps, dans son roman et surtout dans ce 3e tome, il est tellement tangible qu'il semblerait pouvoir prendre forme et consistance…
On a souvent l'occasion de tomber sur des livres ou des sagas où la fin est bâclée mais Murakami nous propose d'aboutir son histoire jusqu'au bout, dans les moindres détails, il ne brade pas ses mots, ni les circonstances et encore moins ses héros qu'il a décidé de faire évoluer jusqu'au bout.
Ce roman n'est pas seulement une ôde au temps et à la profondeur de l'humain dans ses recoins les plus sombres ou les plus reptiliens parfois, c'est aussi un puzzle magistralement mis en scène dont chaque pièce s'assemble pour mieux former un tout, ce roman c'est le soucis du détail, voire du détail du détail…
Voilà une oeuvre magistrale assurément, on ne peut qu'avoir envie de découvrir plus de ce romancier, sa plume est un outil d'orfèvre.

Ce troisième tome est le type de livre que vous refermez en ayant l'impression d'avoir assisté à quelque chose de grand et de profond, à quelque chose qui sans vous en rendre compte au fil de la lecture, vous a fait grandir.
Lien : https://labougiedevinayaka.w..
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Plutôt que limiter ma critique au tome 3 qui finalement dénoue les énigmes mises en place dans les tomes précédents, je vais m'exprimer sur la trilogie 1Q84, l'oeuvre complète, en évitant de la résumer, nombres de critiques l'ont fait au risque de limiter l'intérêt d'une lecture.
Que signifie une telle histoire de deux mondes tout à fait différents l'un 1Q84 étrange, perceptible par des personnes sélectionnées, alors qu'il reste imperceptible par la majorité des humains ? Le second monde, 1984 est celui bien réel du lecteur. Ces deux mondes semblent cependant se rejoindre jusqu'à parfois ne plus faire de différence. Est-ce en vue de servir un message ? Ou au contraire est-ce seulement un exercice d'abstraction, mais pour quelle finalité ? A l'évidence, Murakami ne fait pas une oeuvre pour nous livrer des secrets de la civilisation japonaise ni même pour nous servir un message à dimension universelle. Le fantastique, n'a pas vocation d'effet de levier d'un message puissant à livrer. L'oeuvre 1Q84 publiée au Japon en 2010, appartient à une littérature dite fantasy et se situe dans le courant du cinéma fantastique. La différence avec un univers totalement fantastique par exemple celui d'extraterrestres est ici marqué par le fait d'une imbrication du fantastique et du réel.

Je ne peux m'empêcher de faire un lien avec l'évolution de la peinture. le besoin pour nombre d'artistes peintres à une certaine époque de quitter le figuratif -le reel- et de considérer alors que le véritable art est abstrait. Ceci au risque de ne pas être compris voire même d'être rejetés. Ce monde fantastique donne à l'évidence plus de liberté d'expressions à l'auteur comme l'art moderne aux peintres de peinture dite moderne -non figurative du réel-. La finalité évolue pour servir une émotion, la recherche du beau, sans contrainte. C'est là un intérêt précieux. Mais en littérature est-ce de nature à enlever tout sens alors que les mots et les phrases servent le sens ? Ou encore d'aboutir à une incompréhension, une impossibilité d'aborder un sujet sérieux ? Si la finalité est ici seulement de nous offrir une belle histoire humaine, une délectable littérature, nous étonner et nous distraire sans chute du plaisir tout le long de presque 2000 pages. Alors puis-je affirmer qu'il m'a comblé, l'auteur a pleinement atteint son objectif. La création de l'année 1Q84, le titre et le coeur de l'oeuvre, est surréaliste cela n'échappe à personne. A ce propos je propose une citation : "L'art est une abstraction, c'est le moyen de monter vers Dieu en faisant comme notre divin Maître, créer " - Paul Gauguin. Mais alors qui enrichit ou est utile à quoi ? A l'instar de l'implication réciproque en mathématiques, ici Murakami avec art fait en sorte que le réel serve le fantastique ET le fantastique serve réciproquement le réel.

Ces considérations faites, 1Q84 est-il un chef d'oeuvre ? Le fantastique a-t-il une valeur ajoutée déterminante au regard de cette appréciation ? Il me semble que le véritable chef d'oeuvre littéraire doit servire notre humanité en lui donnant un éclairage vers plus d'humanisme. Alors 1Q84 est bien un bon roman, il aurait pu être excellent sans les longueurs -1 tome au plus 2 tomes auraient suffi - et je lui refuse le statut de chef d'oeuvre du fait de son manque d'ambition.
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Je rejoins les avis négatifs sur la qualité dégressive des 3 volumes.
- 1500 pages qui auraient pu être résumées en 100,
- Un titre ultra racoleur, mais aucun lien avec l'oeuvre de George Orwell,
- Une fin ouverte qui laisse un arrière-gout d'arnaque.
Au final, je ne comprends pas l'engouement autour de ce livre.
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J'ai lu ce troisième tome de manière fragmentaire ce qui m'a sûrement empêchée de comprendre certaines subtilités.
Le récit est toujours aussi poétique, mais il m'a semblé beaucoup plus répétitif que dans les deux autres tomes. J'ai eu très souvent l'impression de relire la même chose à un ou deux chapitres d'intervalle, ma concentration en a donc pâti.
En définitive Murakami ne donne que très peu de réponses, son univers reste, jusqu'au bout très mystérieux.
La fin de cette trilogie est belle, mais elle m'a laissée sur ma faim.
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Me voilà arrivée au bout de cette longue trilogie, même si j'avoue que j'ai été un peu déçue sur certains points: l'impression de longueur ressentie lors des premiers tomes ne s'efface pas. On savoure la profondeur des personnages, c'est bien le seul point parfait du roman.
Le fantastique est présent mais on gagnerait à ce que les Little People réapparaissent . Et c'est sur la perfection des personnages que notre volonté de terminer l'histoire va tenir. Car on en finit par développer une obsession des retrouvailles entre Aomamé et Tengo.

C'est là un des points qui fâche, je trouve la clôture de la saga un peu bâclée comparée aux habitudes de l'auteur.

Bien qu'en froid avec la fin, je dois avouer que le suspense du thriller (la recherche d'Aomamé par la secte, la relation entre Tengo et Aomamé...) nous tient en haleine dans ce tome, plus que dans les 2 autres. Les réponses à nos questions arrivent petit à petit pour satisfaire notre curiosité.

En résumé, hâtive de démarrer cette trilogie, admirative devant la finesse du talent de Murakami, c'est avec un peu déception que j'en parle. Les Amants du Spoutnik ne m'avait pas touchée, celui-ci c'est différent. Disons que le plaisir de voyager à côté des si profonds Tengo et Aomamé a été teinté d'une pointe de déception au terme de la longue attente de la résolution des intrigues.

Je pense que Murakami s'est essayé à la littérature en plusieurs tomes et qu'il a mis le pied dans le trou des longueurs traitantes à mon grand désarroi.

Je le recommande donc pour les fans de Murakami prêts à s'accrocher, pour découvrir les personnages qui valent le détour, mais conseillerais plutôt un Murakami plus court pour découvrir son univers.;)
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« Cette maison a été appelée la ''Tour'', Jung s'était inspiré des huttes primitives qu'il avait vues au cours d'un voyage en Afrique. Il l'a voulue d'un seul espace, sans aucune cloison. Un lieu de vie très austère. Jung estimait en effet qu'on n'avait pas besoin de plus. Pas d'électricité, de gaz ou d'eau courante. Il s'approvisionnait en eau depuis la montagne voisine. Beaucoup plus tard, il a compris que cet espace constituait une sorte d'archétype. Au fil des années, quand il en ressentit le besoin, il a cloisonné la Tour, il l'a divisée. Puis Jung y a ajouté un étage, et encore plus tard, plusieurs annexes. Sur les murs, il a peint des fresques, qui étaient la représentation de la division et du développement de la conscience individuelle. En somme, ce bâtiment a fait fonction de mandala à trois dimensions. Il a fallu douze années avant que la Tour soit achevée. Cet édifice est d'un intérêt considérable aux yeux des spécialistes de Jung. Saviez-vous tout cela ? »

P522. La résidence se dresse toujours en bordure du lac de Zurich, à Bollingen, d'après ce que j'ai entendu dire, il semble qu'à l'entrée de la Tour se dresse toujours une pierre, sur laquelle Jung a gravé de ses mains une inscription : '' Qu'il fasse froid ou non, Dieu est ici ''.

Bienvenue dans le monde paradoxal de la vie, la réalité, le rêve... la mort. Vous l'aurez compris, c'est largement inspiré du sieur Carl Gustav Jung, et majestueusement illustré par Haruki Murakami. Où commence le rêve ou se termine la vie, les protagonistes ici ont chacun un avis, le rêve réel, sorte de transmigration, de réincarnation, de métempsycose, le monde derrière un torii, frontière entre l'enceinte sacrée et le monde profane d'ici.

Point de valise, pour gravir ton échelle
Revenir à la surface d'un monde réel
Déjouer les mensonges et autres paradoxes
Une paire de bottillons et un sac à dos.

4h du mat, en direct, des chemins de Compostelle,
La chouette, sagesse de ma nuit, hulule-t'elle ?
Je tente de démêler cet enchevêtrement, cet embrouillamini
Qui a comblé mes pas sous la pluie, mais me gâche un peu la nuit.
J'ai demandé à la lune.... Sur mon chemin de l'infortune
Cueillir en rêvant une rose des vents... Sur un rayon Deux Lunes.


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Plus de 1500 pages plus tard je finis avec soulagement la trilogie de Murakami. J'en garderai le souvenir d'un bon roman japonais, onirique, fantastique et captivant. Un balancement entre le rêve et la réalité qui fait de Murakami un auteur vraiment spirituel.

Dans le troisième tome, Ushikawa apporte une dimension intrinsèquement Orwellienne qui relie 1984 à 1Q84 dans sa traque acharnée d'Aomamé.
Il vient également renforcer le rôle de Tamaru qui jusque là n'avait encore eu qu'un rôle passif, bien qu'élogieux aux dires d'Aomamé mais ce n'était pas suffisant pour les lecteurs. C'est bien beau de dire à quel point c'est un pro qui ne laisse rien au hasard, mais c'est mieux lorsqu'on le voit à l'oeuvre.

Sans l'ajout de ce personnage au récit ce troisième tome aurait été trop creux, beaucoup trop long pour être apprécié puisqu'il ne s'y passe rien ou presque et que l'on n'en apprend pas davantage sur les Little People.
J'aurais aimé qu'une théorie soit exposée à leur sujet pour conclure, même si elle avait été tirée par les cheveux je m'en serais contenté. Parce que je trouve ça un peu facile de laisser les choses en suspens sur une fin ouverte.

Murakami abuse de tergiversations, de détours, d'atermoiements sans fins avec beaucoup d'épisodes inutiles, ce qui gâche beaucoup la lecture.

Au delà de ça, j'ai adoré les scènes de visites du père de Tengo qui revient hanter sans cesse les locataires pour récolter les deniers de la NHK. Je me suis imaginé à la place d'Aomamé, et je me demandais quelle aurait été ma réaction car je pense que beaucoup de gens ont déjà dû se retrouver dans ce genre de situation. C'était très, très, très réaliste.

La boucle est bien bouclée concernant les retrouvailles entre Tengo, Aomamé et leur petite chose. J'avais imaginé dès le début du premier tome que le passage sous la voie express aurait encore joué un rôle pour achever comme il se doit le retour au monde réel.

Les personnages du livre me hanteront encore un bon moment j'imagine. C'est bien là le signe d'un roman que l'on a aimé.
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