Ce que nous voyons n'est pas forcément la réalité. Mon ennemi est aussi en moi, il fait partie de moi. A l'intérieur de moi-même il y a un anti-moi.
Comme l'a écrit Joseph Conrad, la vérirable peur, c'est celle que la puissance de leur imagination fait éprouver aux hommes.(p.112)
Nos coeurs ne sont pas de pierre. Les pierres peuvent s'effondrer et se briser, perdre leur forme. Mais le coeur ne peut pas s'effondrer. Le coeur n'a pas de forme mais il peut se propager à l'infini.
La vie en ce monde n'est rien de plus qu'un rêve douloureux qui s'écoule en un rien de temps.
On peut aller aussi loin qu'on veut, on ne peut pas se fuir soi-même. (page 16)
Heureusement, disait-il, je me suis habitué, la vue d'un mort ne me fait plus rien. J'en ai vu de toutes les sortes : des cadavres écrabouillés par des trains, des cadavres calcinés par les flammes, de vieux cadavres putréfiés et verdâtres, des cadavres enflés de noyés, des cadavres à la cervelle éclatée d'hommes tués par balle, des cadavres en morceaux, aux membres et à la tête séparés du corps. Tant qu'on est vivant, on est tous différents, mais une fois mort, tout le monde se ressemble. Juste une coquille vide devenue inutile.
Ces critiques faisaient rire Takatsuki.
- Ils sont tous à côté de la plaque, ces types, disait-il. Une véritable perspective littéraire ! Qu'est-ce-que ça veut dire, au juste ? Les gens normaux n'utilisent pas ce genre de vocabulaire. Ets-ce-qu'on dit : le ragoût de ce soir manque de véritable perspective bovine ?
Naturellement, nous avons tous des existences limitées, et nous finissons toujours par être vaincus. Mais comme l'a découvert Ernest Hemingway, ce qui décide de la valeur ultime de nos vies, ce n'est pas la façon dont nous remportons la victoire, mais la façon dont nous sommes vaincus.
Ce que je leur ai fait, ce n'est pas plus compliqué que de planter des choux. Je les ai un peu menacés, c'est tout. Je leur ai causé une frayeur psychologique. Comme l'a écrit Joseph Conrad, la véritable peur, c'est celle que la puissance de leur imagination fait éprouver aux hommes.
Tout de même, les tremblements de terre, c'est étrange. Nous sommes convaincus, intellectuellement, que le sol sous nos pieds est dur et stable. On dit même : "il a les pieds sur terre", pour parler d'une personne solide. Et pourtant un beau jour, soudain, on comprend que tout ça est faux : la terre, les rochers, qui devraient être stables, se tordent dans tous les sens comme du liquide.